V I N G T - S I X I ÈM E LEÇON.
Des organes de la respiration.
A R T I C L E P R E M I E R .
D e l ’action de l ’a ir sur l’organisation en général
y et! sur le flu id e nourricier en particulie
r , et idée générale des môdes respiratoires.
J - j a vie et la flamme ont cela de commun , que ni
1 une ni l’autre ne peut subsister sans air 5 tous les
etres vivants, depuis l’homme jusqu’au moindre
végétal, périssent lorsqu’ils sont absolument privés
de ce fluide, quoique tous n’aient pas besoin
de le recevoir d’une manière aussi sensible. Ainsi
plusieurs se contentent de celui qui est mêlé avec
l’eauj ce sont les animaux aquatiques, poissons,
mollusques ou autres. Plusieurs n’en ont pas besoin
aussi continuellement ; leur respiration a quelque
chose d’arbitraire j ils peuvent la suspendre plus
ou moins long-temps , etc. ; ce sont les reptiles, etc.
Des observations plus suivies, ont montré encore
une analogie plus rigoureuse entre la combustion
et la respiration j l’une et l’autre ne se fait
pas au moyen de tous les élémens de l’atmosphère
, mais par un seul d’entr’eux , l’oxygène $
«ne fois cet élément consommé au-delà d’une certaine
proportion , lorsque par exemple , pour la
respiration, il en reste moins d’un dixième, le résidu
est inutile ; l’une et l’autre gâte en même temps
l ’atmosphère en y reversant des parties , non-
seulement inutiles à la vie ou à la combustion, mais
encore pernicieuses pour la première , parties qui
résultent cependant de la combinaison de l’oxygène
avec les élémens du corps vivant ou du corps combustible
; et cet effet est réciproque , c’est à-dire ,
que de l’air trop respiré ne peut plus servir à brûler
, ni de l’air où trop de corps ont brûlé, à respirer
j l’une et l’autre enfin produit de la chaleur,
parce que le résultat de la combustion, comme de
la respiration , a moins de capacité pour le calorique
, que n’en avoit l’oxygène consommé, et
qu’ une partie du calorique reste libre.
Si l’on fait respirer une certaine quantité d’air ,
que l’on ne renouvelle point, on trouve au bout
d’un certain temps que la proportion d’azote y est
restée la même , que celle de l ’oxygène y a diminué
, que celles de l ’eau et de l’acide carbonique
y ont augmenté ; et des recherches exactes ont
montré qu’il y a de l’eau de produite, et que celle
qu’on obtient ne vient pas toute de la transpiration
pulmonaire. Au reste, une partie de l’acide carbonique
peut aussi être due à cette dernière cause,
car tout le corps en exhale.
Le corps animal a seul pu fournir le carbone
et l’hydrogène nécessaires à cette augmentation,
et il est naturel de croire que l’oxygène qui a