XXA’IIP Leçon. V o ix .
seconde octave, et toutes celles de la troisième ,
sans parler des octaves supérieures où il obtiendroit
une bien plus grande variété s’il pou voit y atteindre
, parce que les harmoniques s’y multiplient
toujours.
Mais comme la première octave ne contient aucun
son harmonique d’ut , ni d’aucune ^tutre des
notes de cette octave, il est évident que les chan-
gemens quelconques de l’anche ne produiroient
seuls aucune des notes de cette octave-hà, et qu’il
n y auroit que le raccourcissement de la trachée
qui le pourroit. O r , pour monter par ce moyen
de 1 ut en s i, il faudroit que la trachée se raccourcit
de près de moitié , ce qui est difficile
meme aux oiseaux qui chantent le mieux j non
qu elle ne puisse absolument l ’être à ce point en en
rapprocnant les anneaux^ car ayant, essayé de les
comprimer dans divers oiseaux , j’ai vu qu’ils ne
fesoient pas pour l’ordinaire plus de moitié de sa
longueur , et que le reste est occupé par la partie
membraneuse et compressible ; mais il faudroit un
raccourcissement trop considérable du cou, et une
trop grande contraction des muscles, pour rapprocher
les anneaux autant qu’ils peuvent l’être
absolument parlant.
Pour expliquer, par les deux seuls moyens dont
j ’ai parlé , la voix des oiseaux qui chantent très-
bien , et qui rendent exactement toutes les notes ,
il faudroit donc supposer qu’ils restent dans les
octaves où ces deux moyens suffisent , et qu’ils ne
font pas d’ordinaire descendre leur voix autant
qu’elle en seroit susceptible.
C’est ce qui n’est pas probable du tout, lorsqu’on
considère la brièveté de la trachee de ces
oiseaux , et qu’on la compare aux instrumens que
nous employons. Il est même étonnant qu’ils puissent
produire des sons aussi graves que ceux
qu’ils nous font entendre , avec des instrumens si
courts.
Ils ont donc un troisième moyen de varier le
son de leur voix, et c’est, selon moi, la principale
fonction de leur larynx supérieur.
On sait par l’expérience, et on prouve par la
géométrie, qu’un tuyau fermé par le bout opposé
à l’embouchure, rend un son plus bas d une octave ,
qu’un tuyau de même longueur ouvert, et qu il
faut qu’il soit de moitié plus court que ce dernier
pour produire le meme son que lui. On sait aussi
que des tuyaux terminés par une portion plus
étroite que le reste , et qu’on nomme tuyaux à
cheminée ou a fuseau , doivent etre plus courts
que les tuyaux cylindriques qu’on veut mettre a
leur unisson. Mais je ne sache pas qu on ait traité
en particulier du cas d’un tuyau cylindrique , qui
n’auroit qu’un trou plus ou moins grand à son
extrémité opposée à l’embouchure ; ce qui est le
cas des oiseaux.
On ne peut pas employer ic i, sans restriction ,
les faits connus sur les trous latéraux de certains
instrumens, tels que la flûte et le hautbois $ car le