rieur ; car on sent, que si la longueur de la trachée
est immobile, et ne peut pas s’accommoder
aux variations de ce larynx , celles-ci ne produiront
que des sons faux. On sent aussi que cessons
seront désagréables, toutes les lois que le diamètre
des diverses parties n’aura pas les dimensions convenables
; car Euler a montré que cela devoit être
ainsi, toutes les fois que le tube d’un instrument a
plusieurs renflemens et plusieurs étranglemens. O r ,
o’est là ce qui arrive dans presque tous les oiseaux
dont la voix est désagréable.
Les sons rauques des corbeaux tenant a d’autres
causes qu’à leur larynx inférieur , on n’en peut
donc tirer aucune objection contre les fonctions que
j ’attribue à cette partie ; et d’un autre côté, la facilité
que ces ciseaux ont à varier leurs sons jusqu’à un
certain point, tout désagréables qu ils sont, et meme
à. contrefaire la voix humaine, s’accorde avec le
nombre de leurs muscles propres et en confirme
l’importance.
D. De la trachée-artère.
Les trachées-artères des divers oiseaux peuvent
différer entr’eîles par leur longueur absolue, par
la facilité qu’elles ont à s’allonger ou à se raccourcir
, par la consistance de leurs parois , e t , enfin ,
par leur forme , laquelle dépend sur-tout de la différence
de diamètre de leurs diverses portions.
Nous allons les considérer sous ces quatre points
de vue, après avoir indiqué ce qu’elles ont toutes
de commun.
Les trachées des oiseaux sont constamment formées
d’anneaux cartilagineux ou osseux entiers, ce
qui en fait dès tubes complets, dont lè diamètre ne
varie point et dont toutes les parties sont solides.
Cela étoit nécessaire pour la fonction qu’elles remplissent
dans la formation de la vo ix } tandis que
dans les mammifères, où elles ne servent que de
porte-vent, chaque anneau a toujours en arrière
un segment qui manque, et la trachée a ainsi un
espace longitudinal membraneux.
Les anneaux sont le plus souvent d’une égale largeur
dans tout leur contour : mais dans les espèces
qui ont la trachée peu ductile, et où ils sont très-
rapprochés , ils sont ordinairement plus larges d’un
côté que de l’autre, et cela alternativement , de
manière que si l’un diminue à gauche , le suivant
y sera plus large et diminuera à droite , et ainsi
de suite.
L a longueur absolue de la trachée-artère, et par
conséquent son,ton fondamental , dépend principalement
de la longueur du cou de chaque oiseau $ et
nous voyons que l’expérience, à l’égard du ton ,
est conforme à ce principe : les petits oiseaux chantant
le plus haut, et ceux qui ont le cou long ayant
en général la voix la plus basse ; mais la nature a
allongé certaines trachées , plus qu’on ne pourroit
le juger d’après la mesure du cou lui-même $ ce
H h 3