5cx> X X V I e Leçon. Respiration.
combustion de l ’hydrogène carboné de celui-ci, et
reperd ce calorique dans,tous les points du corps
en y devenant; veineux. O r , cette qualité artérielle
du sang est nécessaire dans une proportion
fixe à chaque espèce d’animal, et c’est sa cessation
qui cause la mort par asphyxie j soit que par
un empêchement mécanique on arrête l ’accès de
1 air au poumon , comme en étranglant, ou en ouvrant
la plèvre, etc., soit que l’on fournisse à ce
viscère un gaz différent de l’oxygène.
On a cru long-temps que dans le premier cas ,
le sang ne pouvant plus passer au travers du poumon
trop contracté ou trop dilaté , la circulation
s’arretoit $ c’étoit-là la théorie des anciens depuis
la découverte de la circulation jusqu’à Haller. On
a pensé ensuite que le sang devenu noir faute d’oxygène
, ne pouvoit plus exciter les mouvemens du
ventricule gauche , et arrêtoit la circulation ; c’est
ce que Groodwyn a cherché à développer. Mais
B ich a t a mieux prouvé , selon nous, que c’est
parce que le sang noir ne peut entretenir le bon
état des organes en général j qu’il détruit leur action
en y arrivant seul, et non point parce qu’il
n’y arrive plus ; car plusieurs de ces organes ,
comme le cerveau, etc., cessent d’agir dans l’asphyxie
, lorsque le coeur bat encore.
Ce n’est point parce que le sang noir n’est pas un
irritant, que la mort a lieu , car il en est aussi un ,
témoin son action sur le ventricule droit, et le carbone
et l’hydrogène dont la surabondance forme
son caractère , en sont aussi ; mais c’est parée que
la fibre j pénétrée de sang noir , n’est plus susceptible
d’être irritée par quelqu’irritant que ce soit ;
en un mot, l’effet particulier de la respiration par
rapport à la fibre, est d’entretenir son irritabilité ,
soit immédiatement sur elle-même, dans sa partie
composée de fibrine , soit par l’interrnède du
nerf, qui est, en quelque sorte , l’autre partie d©
la fibre. Il est sûr du moins que la respiration entretient
aussi l’énergie des portions du système nerveux
indépendantes de la fibre , puisque le cerveau
cesse son action comme les muscles dans l ’asphyxie.
Quoi qu’il en soit, le résultat définitif est toujours
, par rapport à la fibre, sa force pour tous
les mouvemens qu’elle peut avoir à produire, et
l’histoire des rapports qu’on observe dans les divers
animaux entre les quantités de leur respiration et
l’énergie de leur force motrice, est une des plus
belles démonstrations que l’anatomie comparée
puisse fournir à une théorie physiologique, en
même-temps qu’elle est une des plus belles applications
de cette anatomie comparée à l’histoire
naturelle. Nous avons vu au commencement de
l’avant-dernière leçon que dans les animaux vertébrés
cette quantité de respiration fait connoître
presque par un calcul mathématique , la nature
particulière de chaque classe ; et nous en verrons
à-peu-près autant dans la leçon suiyante, par rapport
aux animaux sans vertèbres.