besoin d’ètre renouvelé par le chyle. C'est le mouvement
continuel de ce fluide propre , de ce san g ?
qu on nomme circulation. La circulation n’a donc
lieu que dans les classes supérieures, savoir ; les
animaux vertébrés , les mollusques y les vers et
les crustacés.
Il faut considérer dans la circulation deux parties
principales y les agens qu’elle emploie, et les routes
qu’elle trace au sang.
Ces routes sont sur - tout intéressantes à con-
noxtre dans la partie qui conduit le sang à l'organe
respiratoire : l'une des principales utilités de
la circulation est en effet de contraindre le sang
à passer sans cesse en plus ou moins grande quantité
dans un organe où il peut éprouver l ’action
médiate ou immédiate de l’oxigène ; et comme les
qualités du sang dépendent beaucoup , ainsi que
nous lé verrons dans la leçon de la respiration,
du plus ou moins de force de cette action, et du
degré de modification qu’il en reçoit, et que toutes
les parties du corps étant nourries par le sang ,
participent à ses qualités , il arrive que la nature
entière d’un animal est en quelque sorte déter-*
minée par la distribution de ses organes circulatoires
3 et par la route que cette distribution trace
au sang.
Delà dérive l’importance de la structure du
coeur en histoire naturelle, et la justesse des caractères
que l ’on en tire pour former des classes.
Cette importance ayoit été devinée plutôt que démontrée
par des hommes de génie , mais ce n’est
que dans ces derniers temps qu’on a pu 1 établir
sur des principes rationnels.
,On appelle la circulation qui se fait dans le
poumon , petite , et celle du reste du corps ,
grande circulation.
L a grande circulation consiste en general en
ce que tout le sang qui revient des parties par des
vaisseaux appelés ve ines, dont les rameaux aboutissent
à des branches , et celles-ci a des troncs
qui se réunissent tous en un tronc commun, retourne
ensuite à ces mêmes parties par d’autres
vaisseaux appelés a rtè res, entre lesquels le sang
se partage, le tronc commun se divisant en branches^
celles-ci en rameaux , et ainsi de suite, jusqu à ce
que les dernières divisions des artères échappent
à l’oeil, de même que leur réunion avec les premières
racines des veines.
Si le tronc commun des veines communiquoit
directement avec le tronc commun des artères, il
n’y auroit donc qu’une seule circulation ; le sang
revenu au centre retourneroit directement aux
parties pour revenir encore , et ainsi de suite ;
mais c’est ce qui n’arrive jafttais entièrement.
L e sang arrivé au tronc commun des veines ;
avant de rentrer dans le tronc commun des a r tères
, se redivise, en tout ou en partie, dans l’organe
pulmonaire. C’est là qu’il éprouve l’action
de l ’oxigène , par des moyens que nous expliquerons
dans la leçon de la respiration, et dont