a r t i c l e I I .
Des organes de la voix dans les mammifères.
Nous sommes bien éloignés d’avoir une théorie
aussi complette de ceux-ci que des précédens , ni de
pouvoir observer une marche aussi ferme dans leur
description : la plupart de ces animaux ne produisent
d ailleurs que des bruits plus ou moins bizarres,
que nos ins-trumens n’imitent point.
Il y a cependant des articles déjà très-évidens.
Ainsi 1 intervalle des rubans fibreux et plus ou
moins tranchans du larynx placé au sommet de
la trachée, rubans nommés ligamens inférièurs de
la glotte, est le lieu où se forme le son j la grandeur
, la liberté, la tension de ces rubans influent
sur l’origine meme du son ; toute la trachée ne sert
que de porte-vent 5 aussi varie-t-elle peu pour ses
formes; ses anneaux ne sont presque jamais complets
, mais laissent en arrière une bande simplement
membraneuse, etc.
L e son produit par les rubans vocaux ,. ou ligamens
inférieurs de la glotte , peut être modifié :
i ° . Par la forme et les dimensions du passage qui
lui est ouvert au travers du reste du larynx.
2 . Par sa résonnance ou sa dispersion dans les
cavités attenantes à ce larynx, comme les ventricules
de la glotte, les sinus et poches qui communiquent
quelquefois avec eu £ , les poches qui s’ouvrent
au-devant du larynx, etc.
3°. Par la forme et les dimensions du double passage
que lui fournissent la bouche et les narines , et
par les variations qu’y produisent les positions diverses
de la langue et des lèvres.
Malheureusement l’étude de ce dernier point
n’est pas même encore commencée anatomique-t
ment ; et tout de que nous pouvons faire aujourd’hui
, c’est de donner une ébauche relativement
aux deux premiers. Elle est cependant plus complette
qu’on ne pourroit la recueillir des ouvrages
de tous nos prédécesseurs.
A . Du larynx.
I. Description générale du larynx.
Le larynx de l’homme et des mammifères est un
assemblage de cartilages mobiles ies uns sur les
autres , et dont la totalité peut aussi se mouvoir par
rapport aux parties environnantes.
Le cartilage principal est en forme d’anneau , et
porte le nom de cricoïde. Au-de vant de lui en est
tm autre composé de deux plans ou a ile s , faisant
ensemble un angle , et de forme irrégulièrement
quadrangulaire ; on le nomme thyroïde. L a partie
postérieure du cricoïde, plus large que l ’antérieure,
s’élève entre les deux ailes du thyroïde ; les angles
antérieurs et externes de celles-ci sont suspendus
aux cornes de l’os hyoïde.
Sur la partie postérieure du cricoïde s’articulent