de tendre avec force , et dans le sens transversal,
la partie supérieure de la membrane tympani-
forme , ce qui peut être nécessaire pour certaines
modifications de la vo ix, mais sur-tout lorsque, les
autres muscles relâchant cette partie supérieure en
même temps qu’ils tendent le reste , il étoit besoin
d’un muscle qui mît le tout à l’unisson.
Ce ne sont pas seulement les oiseaux que nous
appelons d’ordinaire chanteurs par excellence, tels
que les rossignols, \esfauvettes,\es merles, les chardonnerets,
les alouettes , les linottes, les serins ,
les pinsons, etc., qui jouissent de celte organisation
plus complette ; elle est partagée non-seulement par
des oiseaux dont le chant est uniforme ou peu
agréable, tels que les hirondelle&ï les moineaux,
les étourneaux , les gros-becs , etc. j mais encore
par d’autées dont la voix' est décidément désagréable
et n’offre que des cris aigres, ou des croasse-
inens sourds , tels que les geais , les pies , les corneilles
et les corbeaux.
Pour expliquer ce phénomène , il faut remarquer
d’abord, que les facultés physiques appareilles ne
sont pas les seules causes qui déterminent les actions
des animaux f et qu’il y en a d’une nature plus
délicate , dont on désigne l’ensemble , sans en con-
noître la nature, par le nom d’instinct.
Ainsi il est bien clair que c’est l’instinct seul, et
non pas la forme de l’instrument musical, qui a déterminé
les airs naturels à chaque espèce d’oiseau ;
-puisque ces espèces apprennent à se contrefaire
l’une l’autre , et qu’on en a vu plusieurs, dont le
chant naturel diffère beaucoup , apprendre, avec
une facilité presque égale, à chanter les airs qui
leur sont enseignés par un siffleur, par une serinette
, ou même par un autre oiseau.
Les oiseleurs ont même observé que les rossignols,
pris très-jeunes , ne chantent jamais aussi
bien que les rossignols sauvages, à moins qu’on ne
suspende leur cage , à la campagne, dans des lieux
où ils puissent entendre ces derniers.
Et d’un autre côté , des oiseaux dont le ramage
naturel eSt assez peu agréable, tels que le bouvreuil
, qui grince comme une scie, ou Vétourneau
^ qui a un cri si aigre, peuvent être perfectionnés
parles soins de l’homme, et devenir d’assez
jolis chanteurs.
Si donc les oiseaux chanteurs, proprement dits ,
ont des ramages si différens pour la variété et pour
l’agrément , quoique leurs instrumens musicaux
soient sensiblement les mêmes, cela tient à une espèce
d’éducation, et à des causes qui ne sont pas
encore du ressort de l’anatomie, et dont je n’ai par
conséquent pas besoin de m’occuper dans cet ouvrage.
Quant à ceux des oiseaux à cinq paires de muscles
, qui ne donnent jamais que des sons faux , ou
au moins très - désagréables , cela tient , d’une
part, au timbre de leur instrument ; et de l’autre
, à ce que la mobilité de leur trachée n’est
pas en rapport avec celle de leur larynx infé-
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