sang nécessaire , tant a sa nutrition propre qu a
la production de la liqueur qu’il sépare ; et c est
dans la veine-cave , qui dans ces animaux ne fait
qu’une avec la pulmonaire , que ce sang retourne
après avoir circulé dans le foie. C’est aussi probablement
la raison pour laquelle ils n’ont point de
rate.
L e foie des céphalopodes est une très-grande
masse ovale d’un brùn jaunâtre, située du côté du
dos vers la tête, remplissant en partie l’intervalle
situé derrière l’entonnoir, et descendant en partie
dans l’abdomen.
Cette masse se laisse diviser en deux lobes , entre
lesquels passe le tronc de l’aorte , qui leur donne à
chacun une forte branche. Comme dans le poulpe
( 8epia octopodia ) , la bourse qui produit l’encre
particulière à ces animaux, est enchâssée entre ces
«leux Jobes du foie; et dans le calmàr ( S. L o -
îigo ), elle est attachée au-devant. Monro a cru
qu’elle tenoit lieu de vésicule du fiel, que 1 encre
n’étoit autre chose que la bile , et que par conséquent
la bile de ces animaux est une liqueur excrémentitielle.
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Quoique cette opinion ait été répétée par des naturalistes
de mérite, c’est une erreur grossière. Déjà
dans la seiche, la bourse de l ’encre est située dans
le fond du sac abdominal, et fort éloignée du foie ;
mais dans lés espèces même où elle s’en rapproche
par la position, elle n’y est point liée organiquement
: elle a en dedans d’elle-même son propre
tissu sécrétoire, dont nous parlerons ailleurs , et le
foie verse, comme à l ’ordinaire, la bile dans le
canal alimentaire.
Il y a deux conduits excréteurs * un pour chaque
lobe, qui se rapproche pour pénétrer ensemble
dans le troisième estomac,, vers Je milieu de sa longueur.
Le souffle poussédans la veine hépatique ,
passe aisément dans ces deux canaux ; eux-memes
enflent vite le troisième estomac quand on les souffle.
La bile qu’ils versent est d’un jaune orange 5 elle
doit séjourner long-temps avec le chyme , dans ce
réservoir latéral et tortueux du troisième estomac,,
et peut y exercer à loisir son action.
Les gastéropodes ont tous un foie volumineux ,
divisé en un grand nombre de lobes et de lobules,,
et quelquefois en plusieurs masses , qui ont chacune
un canal excréteur particulier. Ges lobes sont entrelacés
avec les circonvolutions de l’intestin , qui
les enveloppent ou dont ils sont enveloppés; et ils
sont fixés par une celluîosité commune. On y voit
aisément la division de l’artère et de la veine, et
encore plus, celle des vaisseaux propres, qui se
distribuent jusque dans les plus petits lobules; car
ce foie ressemble toujours plus à une grappe , qu’à
une masse homogène et parenchymateuse ; il s’étend
d’ordinaire dans presque toute la longueur du
corps. Dans Yaplysia ,, il verse la bile par plusieurs
trous , près de l’ouverture du cæcum, ou du quatrième
estomac ; par conséquent à peu près comme
dans les céphalopodes. Dans le pleurobranche et
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