XXVIe L eçon. Respiration.
comme tous les autres reptiles. Il faut par conséquent
que le mécanisme de leur respiration diff ère,
dans ses points essentiels, de celui que nous venons
de décrire dans les deux classes précédentes.
En effet, il est bien constaté à présent, que c’est
en avalant l ’a ir , que les batraciens introduisent
ce ffuide dans leur poumon. Voici comment, cela a
lieu : ils ferment la bouche , dilatent leur gorge et
y produisent un vide , qui oblige l’air extérieur de
s’y précipter par les narines. Alors ils contractent
la même partie, ce qui s’opère particulièrement
par les muscles qui agissent sur l’os hyoïde ( Voyez
ce que nous en avons dit Leçon X V III ) , et ferment
en même-temps leur pharynx. L ’a ir , chassé de la
gorge, ne peut plus ressortir par les narines, où
il existe, sans doute , une soupape qui ne permet
que son entrée $ il n’a d’autre issue que celle de la
glotte , il s’y introduit et passe dans les poumons.
Il en est chassé par l’action des muscles du bas-
ventre , et peut-être par la force propre de ces viscères.
Le même mécanisme est mis en jeu dans les chè-
loniens. La déglutition de l ’air est le seul moyen
dont ils puissent se servir pour faire entrer ce
fluide dans leurs poumons. Ils dilatent et contractent
leur gorge alternativement, ayant la bouche
fermée absolument comme les batraciens et par les
mêmes puissances ( Voyez Leçon X V III. ). Il est
expulsé par deux paires de muscles analogues à
ceux du bas-ventre des animaux précédens. Ces
muscles
A rt. IV . Mécanisme de la respiration. 56g
muscles remplissent l’intervalle postérieur du sternum
et de la carapace, dans lequel sé replient les
extrémités postérieures dans l ’état de repos ; et
c’est à cet endroit qu’on aperçoit, dans les chélo-
niens, les mouvemens de contraction et de dilatation
qui, dans les mammifères , se voient dans toute'
l’étendue du ventre.
La première paire ou l’externe répond à l ’oblique
descendant ; elle s’attache à tout le bord antérieur
du bassin, à la carapace et au sternum, et s’étend
dans tout l’intervalle postérieur de ces deux
parties. L ’interne est composée de fibres transversales
, qui s’attachent supérieurement à la niôitié
postérieure de la carapace près des vertèbres ,' descendent
en dehors des viscères, les enveloppent et
viennent aboutir inférieurement à une aponévrose
moyenne. Celle-ci passe en partie sous la face inférieure
de la vessie , et doit servir à la vider lorsqu©
ces muscles se contractent. Ces muscles ne compriment
immédiatement qu’une petite portion des
poumons; mais leur action s’exerçant plus fortement
sur les viscères du bas-ventre, ceux-ci pressent
à leur tour les premiers organes et en expulsent
l’air. Peut-être que les poumons se contractent aussi
par une force propre, qui résideroit dans le réseau
tendineux que nous avons dit entrer dans leur composition.
( Art. II de celte Leçon. )
Les deux autres ordres de la classe des reptiles,
les sauriens et les ophidiens , respirent par un mécanisme
très-analogue à celui des oiseaux,
4 . A a.
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