Cet estomac a des fibres propres qui rapprochent
ses arêtes et les dents qu’elles'portent ; il a aussi
des muscles extrinsèques, qui servent à écarter
ces mêmes dents , et qui s’attachent aux parties
voisines du thorax , et sur-tout aux inférieures.
Ces musclés ne peuvent manquer d’être soumis à
la volonté ; et c’est une nouvelle singularité à ajouter
a toutes celles que ces estomacs nous offrent*
Après un estomac si gros et toujours dilaté , vient
un intestin fort grêle , qui va directement s’ouvrir
à l ’extrémité de laqueue. Vers son milieu, l ’on
remarque un bourrelet, en dedans duquel est une
forte valvule, et d’où part un très-long cæcum.
J ’ai vérifié tous ces points, tant sur les écrevisses
a longue queue, comme celle d ’eau douce, et le
h om a r, que sur des écrevisses parasites ( le ber-
nard-hermite) y ët sur des crabes, le poupart ,
Y étrillé et le crabe vu lg a ir e , etc. j on peut donc
les croire communes à tous les crustacés décapodes
; mais les branchiopodes ne m’ont offert qu’un
petit estomac en prisme triangulaire, membraneux,
et garni de chaque côté de son extrémité postérieure
d’une rangée de petites dents pointues, suivi
d ’un canal intestinal très-mince, allant d’un bout
du corps à l ’autre, et à-peu-près égal par tout.
Les cloportes ont la partie antérieure de leur
canal seulement un peu plus renflée que le reste;
ARTICLE III.
A R T I C L E I I I .
Du canal alimentaire des insectes.
Cette classe immense offre , dans la structure
de son canal alimentaire, autant de variétés que
toutes celles des animaux vertébrés ensemble ; il
y a non-seulement les différences de famille à famille
, d’espèce à espèce, mais un seul et même
individu a souvent un canal tout différent, selon
qu’on le considère dans l’état de la rv e , ou dans
celui d’insecte parfait, et toutes ces variétés ont
des rapports fort exacts j souvent très - appréciables
, avec le genre de vie momentané ou constant
des animaux où on les observe.
Ainsi, les larves voraces des scarcvbês , des p a pillons
, ont des intestins dix fois plus gros que les
insectes ailés et sobres auxquels elles donnent
naissance , si l’on peut employer cette expression.
Dans les familles naturelles des insectes, il y a
la même ressemblance de cette partie que dans
celles du reste du règne animal ; ainsi tous les coléoptères
lamellicornes y tous les carnassiers, ont
des intestins pareils dans chacun de leurs états , etc.
La longueur et la complication des intestins sont
ic i, comme dans les autres classes , un indice
d’une nourriture peu substantielle j leur brièveté
et leur minceur indiquent , au contraire, que l’animal
vit de proie, etc.
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