avoir une action différente, suivant qu’elle y
arrive directement, ou qu’elle n’y parvient qu après
avoir été détournée dans un réservoir particulier,
où elle séjourne plus ou moins pour subir certaines
altérations. Ainsi, la disposition des canaux hépatiques
peut être telle que la très-grande partie de
la bile est portée dans ce réservoir, ou que celui
ci ne donne asile qu’à une petite quantité de
ce fluide. Cette disposition est encore différente
lorsque ce réservoir n’existe pas. Les qualités de
la bile varieront dans ces trois cas, et feront varier
son influence dans la digestion. Le défaut d’un réservoir
de lab ile , distinct du canal ou des canaux
hépatiques , est quelquefois compensé par un plus
grand diamètre de ce canal. L ’action de la bile
sur le canal intestinal et les matières qu’il contient,
pourra varier aussi et s’étendre sur la digestion
stomacale, suivant qu’elle coulera dans le canal
intestinal plus ou moins près du pylore, et que
son reflux dans l’estomac sera possible ou impossible.
Enfin, cette action variera encore suivant
qûe la bile parviendra dans l’intestin, déjà mélangée
avec l’humeur pancréatique , ou séparément
de cette humeur. Ces considérations servent à indiquer
les choses qu’il est te plus important de remarquer
dans la description des canaux hépatiques.
A . Dans les mammifères.
L e nombre des branches principales du canal
hépatique qui sortent du foie, varie beaucoup , san?
être en rapport avec celui des lobes de ce viscère.
Les différens points d’où elles sortent ne sont pas
moins variables et souvent très-distans : tantôt elles
se réunissent en un seul tronc qui reçoit 1e canal
cy s tique ; d’autrefois ce n’est que successivement
qu’elles viennent aboutir à ce dernier , plus ou
moins près du col de la vésicule et sous des angles
plus ou moins ouverts. Cette réunion a toujours
lieu, lorsque l’animal est pourvu d’une vésicule,
et jamais, dans ce cas, le canal hépatique ne s’insère
dans l’intestin séparément du cystique; mais
c’estle canal commun qui en résulte, qui porte la bile
dans 1e duodénum. L e canal commun, ou le tronc
du canal hépatique lorsque 1e cystique n’existe pas,
perce toujours très-obliquement tes membranes de
l’intestin , et rampe quelque temps entre la musculeuse
et l’interne , avant de s’ouvrir dans ce dernier.
L ’un ou l’autre reçoivent très-près du duodénum
le canal pancréatique ; ou , si leur insertion
n’est pas commune, ils arrivent cependant au canal
intestinal assez rapprochés l’un de l’autre. Il résulte
de celte disposition, que la bile cystique et la
bile hépatique ne coulent dans l’intestin qu’après
s’être mélangées ensemble, et souvent avec le suc
pancréatique. L ’orifice du canal commun n’est pas,
dans les différens animaux, à une égale distance
du pylore î mais nous verrons dans les exemples
que nous allons citer, qu’il n’est pas, comme l’assurent
plusieurs physiologistes , d’autant plus rapproché
de ce point, que l’animal est plus vorace
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