est disposée de manière que son plan traverse le cylindre
de la trachée.
Indépendamment de cette différence dans la position
de la glotte, il y en a une plus essentielle
dans sa structure, en ce qu’elle est formée dans les
oiseaux par deux pièces osseuses, qui ne peuvent
que s’écarter ou se rapprocher, et jamais se tendre
ni se relâcher $ tandis que dans les mammifères,
les bords de la glotte sont formés par des faisceaux
de fibres tendineuses, enveloppés dans une membrane
, et qui peuvent être tendus et relâchés ,
allongés ou raccourcis, par la rétraction ou la protraction
des cartilages arythénoïdes et l’action de
leurs muscles propres.
Dans les oiseaux, il n’y a ni cartilages arythénoïdes,
ni cartilage thyroïde, ni épiglotte. Les fonctions
de l’épiglotte sont remplies par des pointes
cartilagineuses placées Sur les bords de la glotte r
et disposées de manière à empêcher les substances
alimentaires d’y entrer lors de la déglutition.
Comme le bec des oiseaux est fendu pour l’ordinaire
jusque vis a vis du larynx supérieur , et
même quelquefois plus avant, et qu’il n’a point de
lèvres qui puissent le fermer en tout ou en partie ,
on ne peut pas le considérer comme faisant partie
de l ’instrument vocal, et il nïnfïue pas sur le ton de
la voix ; mais sa voussure et sa forme intérieure
influent plus ou moins sur les résonnances et sur les
articulations.
L e larynx supérieur n’ayant d’autre office que
d’ouvrir et de,fermer plus ou moins la trachée , il
varie fort peu d’oiâeau à oiseau : la principale différence
qu’il présente tient à divers tubercules
qu’on observe dans son intérieur, et qui sont plus
gros ou plus nombreux, ou bien qui manquent
tout-à-fait, selon les espèces.
J ’ai remarqué que les oiseaux chanteurs n’en ont
jamais , et qu’ils se trouvent généralement dans
ceux dont la voix est la plus rude.
Je crois avoir établi dans cet article :
i°. Que le son est produit dans les oiseaux, comme
dans les instrumens à vent de la classe des cors.
2°. Qu’il est déterminé , quant à son ton, par les
mêmes moyens que dans ces sortes d’instrumens.
5°. Qu’autant que nous connoissons les choses
qui déterminent le timbre, leur effet dans les oiseaux
est le même que dans nos instrumens.
4°. Que les oiseaux ont la voix d’autant plus facilement
variable, qu’ils ont plus de perfection dans
les trois sortes d’organes qu’ils emploient pour faire
varier le ton.
5°. Que leur voix nous paroît d’autant plus agréable
, que leur trachée ressemble davantage aux
instrumens dont les sons flattent notre oreille.
Je crois pouvoir en conclure , que l’organe de la
voix des oiseaux est un véritable instrument à vent,
de la classe des cors, des trompettes ; et sur-tout
qu’il peut être comparé dans tous ses points à la
trombonne.