A R T I C L E I V .
Des vaisseaux des èchinodermes.
Je suis contraint d’avouer , que malgré tous mes
efforts, je n’ai pu encore parvenir à me faire des
idées certaines sur l’organisation des èchinodermes
, à l’égard du système vasculaire. Je vais cependant
décrire ce que j’ai vu, laissant au lecteur à
porter son jugement, mais ne renonçant pas à perfectionner
un jour ma description par des observations
nouvelles.
Je vais d’abord parler de Y holothurie, genre ou
ce qu’on peut prendre pour des vaisseaux est le plus
facile à voir. C ’est particulièrement Vhol. tubulosa
,que j’ai examinée.
J ’ai dit ( Leçon X X I I I ) , que son canal intestinal
étoit ployé deux fois ; il y en a par conséquent trois
lignes.
L a ligne moyenne a , le long d’un de sès côtés, un
vaisseau qui s’amincit à ses deux bouts ; il reçoit un
grand nombre de petits vaisseaux courts, d’un vaisseau
que je décrirai le dernier; et il en donne par
sa face opposée, qui se subdivisent chacun beaucoup
, et dont les branches se réunissent ensuite en
autant de petits vaisseaux pour aboutir à un deuxième
tronc, dont nous parlerons bientôt.
L e réseau qui est produit par cette subdivision
des branches du premier vaisseau, avant qu’elles
aboutissent dans le second, est entremêlé d’une manière
intime avec les petits rameaux d’un intestin
en forme d’arbre creux , qui donne dans le cloaque,
et que je regarde comme un organe de la respiration.
11 n’y a qu’une de ses branches qui donne
dans ce réseau vasculaire; et je pense que c’est
l’entre-croisement des branches de cet arbre, lequel
peut, à la volonté de l ’animal, se remplir ou se
vider de l’eau extérieur ; je pense, dis-je, que c’est
cet entre-croisement qui donne lieu à l’action du
fluide ambiant sur le sang. Je crois donc que c’est-
ià le principal foyer respiratoire.
Le premier vaisseau que j’ai décrit seroit donc
une artère pulmonaire, qui recevroit le sang du
corps pour le transmettre au poumon-. On a vu d a-
bord par quels rameaux il reçoit le sang de l’intes-
lin. Je crois que celui du reste du corps lui arrive
de même du vaisseau que je décrirai en troisième,
après avoir été apporté par des veines qu’on aperçoit
sur tout le mésentère.
Le deuxième grand tronc se trouve partagé en
quatre grandes branches , unies par une branche
transversale ; deux qui reçoivent le sang du poumon
et qui marchent parallèlement au premier tronc,
mais à la distance qu’exigent les subdivisions des
rameaux qui vont de l’un à l’autre. Ces deux
branches spnt des espèces de veines pulmonaires ;
elles portent le sang qui a respiré dans les deux
autres branches par le canal tranversal et par leurs
extrémités , car il y a communication visible entre
elles. C e lle s -c i, qui font par conséquent l’oflSee