4 X X I F L eçon. Annexes des intestins.
mens. Elle semble donc n’être qu’une annexe du
foie, et n’avoir point par elle-même d’existence
indépendante.
L ’action du foie ne doit donc pas être considérée
seulement par rapport au canal.intestinal et
aux alimens , sur lesquels la bile opéré ; niais il
ne peut manquer d’en exercer une très-puissante
sur la masse du sang elle-même , en le débarrassant
d’une quantité de substance combustible aussi
forte que celle qui forme l’huile du savon biliaire.
_ Sous ce rapport , le foie peut être considéré
comme un aide du poumon ; il lui ressemble évidemment
, en ce qu’il diminue , quoique par
une Voie différente de la respiration, la quantité
proportionnelle du carbone et de l’hydrogène du
sang; les observations pathologiques paroissent confirmer
ce résultat.
Indépendamment de la bile qu’il prépare, le
parenchyme du foie est d’une nature fort huileuse;
il y a beaucoup de poissons dont le foie donne
par expression une véritable huile , et l’on dit que
les peuples du nord ne pêchent entre autres le
gadus virens , que pour tirer de son foie une
huile à brûler.
Quant aux effets de la hile une fois arrivée dans
le canal, ils sont plus anciennement appréciés ;
elle paroit y exercer deux sortes d’actions ; l’une
sur le chyme alimentaire , qui vient de l’estomac ;
l’autre sur le canal lui-même. Celte dernière est
tout simplement une irritation ordinaire; elle excite
Sect. I. Foie, paner, et rate. B
dans le canal les mouvemens successifs de contraction
propres à faire marcher la masse alimentaire
en la comprimant graduellement : la portion
de bile qui produit cette irritation, reste adhérente
à la masse qui doit être ainsi conduite, et surtout
à sa surface ; elle sort avec elle du corps, et
c’est elle qui donne aux excrémens leur couleur
et une partie de leur odeur. Ils manquent de
l’une et de l’autre de ces qualités , quand la sécrétion
de la bile ou son introduction dans le canal
sont arrêtées par une cause quelconque.
Mais l ’action de la bile sur le chyme alimentaire
paroît être la plus essentielle de toutes ses fonctions
et de celles du foie ; c’est elle qui rend le chyme
propre à donner du chyle ; elle y opère une décomposition
subite ; la portion nutritive reste combinée
avec une portion de la bile, et laisse précipiter
la portion fécale en petits grumeaux , qui
se rapprochent à mesure que la portion nutritive
est absorbée , et forment la masse excrémentitielle.
Quant à l’action propre de la liqueur pancréatique
, elle est à peu près inconnue ; on ne lui
suppose d’autre effet que celui de délayer la bile
elle-même , et le chyme alimentaire ; mais il est
difficile de croire qu’elle borne là son utilité; car
le pancréas existe presque dans autant d’animaux
que te foie. Il ne commence à manquer absolument
que dans les mollusques. Tous les animaux
vertébrés paroissent en avoir au moins l ’équivalent.