comme dans les antres mammifères, et le thyro-epi-
glottidien qui est fort grand, il y a un stylo-thyroïdien
qui va du thyroïde à la partie supérieure de
l ’os styloïde qui porte l’hyoïde.
B. Des lèvres.
Après le la rynx, c’est la bouche qui doit etre regardée
comme l’instrument principal de la voix ,
ou plutôt la bouche est le tube, dont le larynx est
l’anche, et les narines sont un trou latéral de ce
tube.
Les moyens qui changent la configuration intérieure
de la bouche, et ceux qui ouvrent ou ferment
plus ou moins les narines par dedans et par
dehors, ont déjà été décrits dans les leçons de la
mastication, de la déglutition et de l’odorat, lorsque
nous avons parlé des mouvemens de la mâchoire
, de la langue, du voile du palais et de ceux
des narines extérieures : néanmoins nous n’avons
pas fait d’application de la connoissance de ces organes
à la théorie de la vo ix , parce qu on n est pas
encore en état d’en apprécier l’influence, nos ins-
Jrumens de physique et de musique ne nous offrant
rien de semblable.
Il nous reste à parler des lèvres : nous aurions
pu en traiter aux articles de la mastication et de la
déglutition , car elles aident à ces deux fonctions
en empêchant les alimens de tomber de la bouche ;
mais elles aident encore davantage à la parole , car
ce sont elles qui produisent la plus grande partie des
A rt, II. Voix des mammifères. Ôs3
modifications que nous exprimons par les voyelles
et par les consonnes.
Des lèvres proprement dites, c’est-à-dire, charnues
et mobiles par elles mêmes et indépendamment
des mâchoires, n’ont été données qu’aux quadrupèdes
; les cétacés même en sont déjà dépourvus.
Les poissons ont bien quelquefois des vestiges
de lèvres, mais ce sont des animaux sans voix. Ce
sont peut-être les parties par lesquelles l ’homme
surpasse le plus les autres quadrupèdes; celles pour
lesquelles il y a le saut le plus subit de lui aux singes
, par exemple. C’est dans les lèvres, sur-tout,
qu’il faut chercher l’ explication de l’impossibilité
où sont les quadrupèdes d’imiter notre parole.
D ’abord, les lèvres de l’homme sont dans un seul
plan, au-devant des mâchoires, et peuvent prendre
toutes sortes de figures sans être gênées par les parties
osseuses. Dans tous les quadrupèdes à museau
saillant, elles se contournent autour des mâchoires,
les suivent dans leurs mouvemens, et ne peuvent
ni s’avancer, comme quand nous prononçons V U ,
ni se disposer en cercle, comme quand nous prononçons
PO, etc. Outre la parole, l’homme tire du
jeu de ses lèvres presque toute la vivacité de sa
physionomie, et cette variété d’expression, autre
sorte de langage dont aucun animal n’est capable.
En second lieu , l’homme a-plus de muscles, et
ils sont plus distincts que dans aucun quadrupède.
On compte, dans l’homme, dix muscles différons,
dont neuf pairs et un impair, par conséquent en
touL dix neuf, savoir :