dans les animaux de cet ordre. Ils ont une seule
oreillette arrondie , plus large que la base du coeur,
affermie, comme à l’ordinaire , par des colonnes
charnues, tenant à cette base où se trouve son embouchure;
et un seul ventricule , de forme conique,
dont la cavité, tout-à-fait simple, a des colonnes
charnues non-détachées, et s’ouvre dans le tronc
commun des artères par un orifice unique, situé
à sa base, plus à droite et plus bas que l’embouchure
des oreillettes.
A R T I C L E V I I I .
Du coeur des poissons.
L e coeur des poissons est situé dans une cavité
particulière , creusée dans l ’angle que laissent
entr’elles en arrière les deux ouies, ou fentes branchiales.
Sa structure est généralement aussi simple
que dans les batraciens , et présente assez d’uniformité
dans tous les poissons. Leur coeur n’est jamais
composé que d’une oreillette qui reçoit le sang
de tout le corps, et le verse dans un ventricule
dont la cavité est presque toujours sans division. De
ce dernier, il n’a qu’une route à prendre , celle
de l’artère pulmonaire.
L e péricarde tapissé souvent, par sa poche externe
, les parois de la cavité thorachique-, tandis
que la poche interne recouvre la surface du coeur ;
de sorte que le sac, d’ailleurs très-mince et transparent
, semble manquer dans ce cas.
L a capacité de l ’oreillette excède ordinairement
celle du ventricule : ses parois sont généralement
assez minces, peu musculeuses, ayant cependant
des colonnes de cette nature, formant des cavités
ovales contenues les unes dans les autres, ou ramifiées
irrégulièrement. Sa situation varie beaucoup,
ainsi que le lieu de son embouchure. Elle recouvre
le ventricule et le déborde même sur les
côtés et en avant, dans le squale roussette, le
squale èmissole , les raies , les gades, etc. ; mais
sa position la plus générale est en avant de lui.
Dans ce dernier cas , son embouchure est à la base
du coeur.; tandis que dans le premier cette embouchure
est percée au milieu de sa face supérieure.
Elle est généralement bordée , dans le ventricule,
de deux valvules ,semi-lunaires , dont les angles
tiennent aux parois de ce dernier. Quelquefois
ces valvules sont au nombre de quatre et de forme
tétraèdre , comme dans le poisson lune{tètraodou
mola ) ; d’autres fois, c’est un voile unique , extrêmement
délicat, dont le bord libre tient par
plusieurs points aux mêmes parois, comme on l’ob serve
dans les squales. -
L e ventricule présente des formes très-variées
dans les différentes espèces , dans celles même qui
appartiennent à un seule genre ; ainsi il est globuleux
dans le squale èmissole , et triangulaire dans le
squale roussette ,* mais sa forme la plus commune
est la tétraèdre : de ses quatre faces, celle qui est antérieure
répond très-souvent, dans ce cas, à l’o-
P 2