arrière ; les cunéiformes, renforcés d’une cellu-
ïjsitè graisseuse, forment, au devant de l’extrémité
supérieure du ventricule de la glotte, un
gros coussin en forme de segment de sphère , qui
touche à celui du côté opposé, de manière à intercepter
une moitié du passage de l’àir ; il en
résulte que l’air qui a traversé entre les deux
rubans vocaux, est obligé de suivre un canal étroit
et recourbé entre les deux coussins et la concavité
de l’épiglotte , pour arriver à la bouche. C ’est
un vrai tube de flûte_.recourbé en S , et c’est ainsi
que s’explique le ton absolument flûté de la voix
du sajou (s . apella ) , et du saï (5. capucina },
que l’on pourroit appeler singes sifjleurs. Ces
deux sapajous ont d’ailleurs un hyoïde bombé
comme les guenons , quoique moins long ; et aucun
sac ne communique avec leur larynx.
L e coàila ( s. paniscus ) a l’organe tout semblable
à celui des sapajous, mais il a de plus un
sac situé tout autrement que ceux que nous avons
décrits jusqu’ici. C’est une dilatation très-considérable
de la partie membraneuse de la trachée-
artère immédiatement derrière le cartilage cri-
coïde. G* sac n’est donc pas rempli par l’air qui
a déjà vibré , mais il faut qu’il s’emplisse avant
que l’air puisse passer entre les rubans vocaux 5
on doit donc le regarder comme une espèce de
réservoir, dont l’animal peut se servir pour faire
passer subitement au travers de sa glotte une
grande quantité d’a ir , en comprimant son sac par
le moyen des peauciers, et sur-tout des muscles
qui vont du larynx au pharynx, et qui embrassent
cette expansion. Il doit donc beaucoup contribuer
à grossir la voix.
Camper a remarqué dans le coaïta les protubérances
intérieures , mais non pas le sac supérieur
; mais ce qui a droit d’étonner , c’est qu’il
parle d’un singe noir de Surinam, manquant de
pouces y qui avoit un grand sac au-dessous. Comme
il n’y a parmi les espèces connues que le coaïta
qui manque de pouces, nous ne savons de quel
singe il veut parler à cet endroit.
L e sagouin marihina ( s. rosalia ) , qui d’ailleurs
ressemble par le larynx aux autres singes
d’Amérique, offre encore un caractère remarquable
; un sac membraneux , qui s’ouvre à un
endroit tout particulier, dans l ’intervalle entre le
cricoïde et le thyroïde , ce qui est bien différent
du sac des mandrills ouvert entre le thyroïde
et l’épiglotte.
Je n’ai point retrouvé ce sa c , ni dans Youistiti
( s. jacchus ) , ni dans le tamarin ( s. midas ).
Mais la grosseur proportionnelle de leurs cartilages
cunéiformes y est encore plus sensible-, et ifs sont
encore mieux caractérisés pour des sijjleurs, que
tous les autres. L a saillie supérieure de ces cartilages
divise même en deux la glotte supérieure,
et lui donne une ressemblance apparente avec le
larynx supérieur des oiseaux.
Dans tous- les sapajous et sagouins, les rubans
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