4 5 4 ' X X V I I I e L eçon. Voix.
l ’oiseau d’une manière que je sa vois devoir le faire
crier dans son état naturel. Ses cris ont été très-
sensibles , quoique beaucoup plus foibles qu’aupa-
r ayant.
J ’ai fait la même opération sur une pie ; elle n’a
pas cessé de crier, et ses cris n’ont été ni moins
forts, ni moins aigres qu’auparavant. On a écarté
et bouché ce qui restoit de la trachée supérieure ,
et cela n’a rien changé aux sons qui ont continué
pendant dix minutes, jusqu’à ce qu’un caillot de
sang, qui ayoit bouché l’orifice fait par la section,
ait étouffé l’animal.
On a fait la même opération à une canne ; elle a
crié avec autant de force et avec le même timbre
qu’à l’ordinaire.
On lui a bouché la portion supérieure de la trachée
, et on lui a lié fortement le bec, afin d’ôter
tout soupçon de communication avec la partie inférieure
; les cris n’ont diminué ni en force, ni en
nombre.
Enfin, pour rendre l’expérience complette , on
lui a coupé tout-à-fait le cou. Elle a marché quelques
pas ; et lorsqu’on lui a donné des coups, elle a jeté
plusieurs cris qui, quoique plus foibles que ceux
qu’elle rendoit lorsqu’elle avoit sa, tête , étoient
néanmoins très-sensibles. Ces expériences prouvent
bien clairement, ce que l ’anatomie faisoit présumer,
que la voix des oiseaux se forme au bas de
leur trachée-artère.
Il résulte de-là que cette trachée-artère n’est pas
Àkt. Il Voix des oiseaux.
un simple tube conducteur de l’air , mais bien un véritable
tube d’instrument, et conducteur du son. )
Aussi a-t-elle été beaucoup plus soignée par la
nature dans les oiseaux que dans les quadrupèdes ;
elle y est composée d’anneaux entiers; elle peut
s’alonger et se raccourcir davantage ; et sur-tout
d’un oiseau à l ’autre , elle éprouve de grandes différences
dans sa longueur respective , dans ses circonvolutions
, dans sa mobilité, dans la consistance
de ses anneaux , dans sa figure, etc. ; et chacune de
ces circonstances inilue sur la voix.
Dans les mammifères, au contraire , où la sti uo
ture de la trachée ne peut rien changer à la voix,
elle est d’une structure très-uniforme. En revanche,
le larynx supérieur des oiseaux, qui n’a d’autre
office que de fermer plus ou moins exactement l’orifice
supérieur d elà trachée, est beaucoup plus
simple que celui des mammifères dans lequel réside
la principale fonction, celle de faire naître
le son.
B. Idée générale dés divers moyens "par lesquels
les oiseaux fo n t varier le son.
D ’après ce qui vient d’être dit, l ’instrument vocal
des oiseaux est un tube , à l’embouchure
duquel est une. anche membraneuse ; ou , pour parler
plus exactement encore , deux lèvres, qui représentent
celles du joueur de cor-de-chasse.
Cette anche, que je décrirai jilus en détail par
la suite, est un repli de la peau intérieure de la
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