vocaux sont plus libres e f plus tranchans que dans
les autres singes.
Celui de tous les singes d’Amérique qui a le
plus singulier organe vocal, c’est Yalouatte , ou
sapajou hurleur ( s. seniculus, L. ). Son hyoïde,
ain>i que nous l’avons d it, tom. I I I , pag. 23o , est
bombé en forme de vessie arrondie, et n’ayant
qu’une entrée large et carrée. L e larynx lui-
inême ressemble entièrement à celui des sapajous
ordinaires ; il a de même les deux proéminences
arrondies en avant des ventricules, etc. ; mais
chaque ventricule donne dans une poche mem-
br aneuse, qui se glisse entre l’épiglotte et l ’aile
contiguë du thyroïde, et qui se porte vers l’hyoïde.
Dans l ’individu que j’ai disséqué , la poche
droite seule occupoit presque toute la cavité , de
l ’hyoïde ; la gauche se terminoit à l’instant même
où elle étoit près d’y pénétrer ; mais il est probable
que dans d’autres individus les poches seront
égales , ou que la gauche aura quelquefois
l ’avantage.
Camper s’est trompé en supposant une poche
unique qui viendroit de la base de l’épiglotte,
comme dans les mandrills , et Viccj-dé’A z y r en
admettant un canal commun dans lequel don-
neroient les deux ventricules. Cependant ce dernier
, comme on voit, a plus approché de la vérité.
L ’air qui a passé entre les rubans vocaux pénètre
donc en partie dans cette cavité osseuse et
élastique de l’hyoïde , et c’est probablement de
la résonnance qu’il y éprouve que vient l’effrayant
volume de la voix de ces singes.
Dans les makis, l ’épiglotte est grand, oblong
et obtus ; il est beaucoup plus couché en avant
que dans les précédens , et presque parallèle avec
le thyroïde. Les arythénoïdes sont très-petits et
courts; les rubans vocaux bien libres et tranchans ;
les ventricules profonds latéralement et en arrière ;
et les ligamens antérieurs de la glotte si saillans,
qu’il y a entre eux et l ’épiglotte un second enfoncement
notable parallèle à l ’ouverture du ventricule.
Ces ligamens formeroient peut-être un
second instrument vocal, s’ils n’étoient plus écartés
que les postérieurs, ou vrais rubans vocaux.
5°. Dans les carnassiers.
On y observe presque autant de différences
notables qu’il y a de genres.
L e genre canis a l’épiglotte triangulaire, les
cartilages cunéiformes saillans en dehors, étayant
l’air d’être continus à l’épiglotte , et d’en former
comme un repli rentrant ; leur forme est celle
d’une S italique ; les arythénoïdes fort effacés,
et fourchus lorsqu’ils sont dépouillés.
Les rubans vocaux sont bien tranchans , bien
libres, bien prononcés ; les ventricules profonds ,
revêtus d’une membrane fort extensible. Leur
bord supérieur , formé en partie par le cartilage