L a ns la sarcelle d’ été ( anas cyrcia ) , les deux
renfîemens diffèrent aussi fort peu $ ils ne sont pas
grands , et leur ensemble présente la figure d’une
poire.
Il me paroît que c’est à ces dilatations que tient
la différence considérable qu’on remarque entre
la voix des mâles et celle des femelles, dans toutes
ces espèces. Ces dernières ont la voix aigre et fort
aiguë , tandis que les mâles l’on grosse , creuse
et sourde. Les calculs des géomètres n’ayant pas
encore atteint la théorie gu son produit dans des
tubes irrégulièrement inégaux dans les diamètres
de leurs diverses parties, j ’ai eu recours à l’expérience
; j ’ai fait faire à mon instrument un corps
de rechange , renflé en forme d’ellipsoïde y
qui ne changeoit rien à la longueur du tube.
Tout le reste étant demeuré comme auparavant ,
le son fondamental est devenu beaucoup plus grave r
et si sourd , qu’on a voit peine à l’entendre. J ’ai
donc été parfaitement confirmé dans ma conjecture.
Cette voix est singulièrement désagréable dans les
uns et dans les autres$ ce qui vient peut-être de ce
que les deux glottes étant toujours inégales, produisent
deux voix discordantes.
Mais une chose plus difficile à expliquer , c’est
la différence spécifique des voix de ces espèces ,
différence qui va très-loin ; celuLqui s’écarte le plus
par sa voix du croassement de notre canard ordinaire,
le canard siffleur est précisément celui qui
lui ressemble je plus par son larynx inférieur.
L e second genre de larynx inférieurs sans mus-
fcles propres , est celui qui n’a point de cavités latérales,
ni de dilatation. Les oiseaux qui en sont pourvus
sont beaucoup plus nombreux. Toute la famille
des gallinacés est dans ce cas, sans que j’y con-
noisse d’exception. Elle comprend les dindons,
les peintades > les paons , les coqs , les fa isan s ,
les p e rd r ix , les ca ille s , les coqs de bruyères. Je
vais d’abord décrire la conformation du dindon
( meleagris gallo-pavo ).
Les anneaux de la partie inférieure de sa trachée
, sont très-séparés les uns des autres, par des
intervalles membraneux.
Les trois derniers sont fixés ensemble par deux
arêtes osseuses longitudinales , une antérieure ,
l’autre postérieure ; le dernier a son vide partagé
en deux ouvertures, par une autre arête osseuse
qui le traverse d’avant en arrière. C’est de ces
deux ouvertures que pendent les bronches. Les
deux premiers demi-anneaux de chaque bronche
sont réunis à leurs deux bouts, par un petit cartilage
longitudinal qui s’articule avec la trachée ,
et qui fait qu’ils ne peuvent se mouvoir qu’ensem-
ble ; et lorsque la trachée est abaissée , le plan
commun de ces deux demi-anneaux, formant avec
la trachée un angle moins ouvert, le repli de la
glotte s’allonge en dedans, et se détend.
Dans le coq, la traverse du bas de la trachée , au
lieu d’être soudée dans le milieu du dernier demi»
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