L a voix est susceptible d’un quatrième ordre de
modifications ; celui que nous représentons par les
lettres de l’alphabet, et qui se divise lui même en
deux sous-ordres •, l’un relatif aux sons principaux,
que nous représentons par les voyelles ; et l’autre,
à ce que l’on nomme leurs articulations, et que
nous représentons par les consonnes.
Nous ignorons à quoi tiennent précisément ces
deux sortes de modifications de la voix j et quoique
nous apercevions jusqu’à un certain point les circonstances
dans lesquelles elles s’exécutent, nous
ne sommes point encore parvenus à les imiter par
nos instrumens.
Mais pour ce qui est du ton et de l’intensité,
nous en connoissons parfaitement la théorie ; nous
savons que la vitesse des vibrations dans les cordes,
est en raison inverse de la longueur de celles-ci, et
en raison directe de leur tension. Nous savons de
plus qu’une corde qui donne un ton , donne en
même temps ceux qui correspondent aux parties
aliquotes de sa longueur, comme, à sa moitié, à
son tiers, à son quart, et que l’on nomme tons harmoniques
, etc. ; que ses vibrations totales sont donc
simultanées à d’autres vibrations exécutées par 'ces
mêmes parties aliquotes. Nous savons encore que
les instrumens à vent donnent aussi en même temps
des sons correspondons à leur longueur totale ; et
d’autres , relatifs aux longueurs de leurs parties
aliquotes ; et que tant dans les cordes que dans les
instrumens à vent, il. suffit de quelque circonstance
légère en apparence, pour faire dominer l’un ou
l’autre de ces tons partiels ou harmoniques pardessus
le ton total, qui se nomme fondamental.
On a trouvé, par rapport aux tubes des instrumens
à vent, que leur forme n’influe point sur le ton ,
dans la plupart des cas ; que si leur extrémité opposée
à l’embouchure est fermée, ils rendent un
ton correspondant à une longueur double de la leur ÿ
que si elle n’est fermée qu’en partie, ce que l’on
appelle notamment dans l’orgue, tuyaux a cheminée
, le ton est toujours plus grave que si elle
étoit ouverte , mais moins que si elle étoit tout-à-:
fait fermée.
Enfin, ces mêmes instrumens à vent ne rendroient
point de son si l’on soufïloit siirfplement dans leur
tube ; il faut qu’il y ait à l’entrée du tube un corps
sonore, c’est-à-dire, une lame susceptible de vibrer
, ou au moins de briser Pair qui passe contre
son tranchant. Sans cette condition, il n’y a point
de son proprement dit.
L ’organe de la voix des animaux à poumons, est
toujours le canal forme de leurs bronches, de leur
trachée-artère et de leur bouche , c’est-a-dire, un
tube de largeur inégale , auquel le poumon sert de
soufflet ÿ mais les lames susceptibles de briser 1 air
et de produire le véritable son, peuvent etre placées
à des endroits différens de la longueur du tube j
tout l’espace compris entre les vésicules du poumon
et ces lames que l’on appelle la g lotte, doit etre
considéré comme le tuyau du soufflet ; ce n’est que