
supérieur de ce gésier. L ’adhérence de ces pyramides
à la veloutée est si légère , que le moindre
contact les fait tomber sans qu’on aperçoive de
trace de membrane , ni d’aucun autre moyen
d’union. Les endroits auxquels elles adhéroient
sont bien marqués néanmoins , par une surface
lisse et saillante , tandis que les intervalles sont
un peu creux et légèrement ridés. Les hauteurs
de ces pyramides sont telles , que leurs pointes
se touchent au milieu du gésier , et qù’il reste
entre elles très-peu d’espace pour le passage des
alimens, qu’elles doivent par conséquent broyer
avec force.
L e troisième estomac , aussi large que le premier,
quoique moins long, a une armure aussi
singulière que le second : ce sont de petits crochets
pointus , attachés à l’un des côtés de sa
surface interne, mais presque aussi légèrement que
le sont les pyramides du gésier $ leurs pointes sont
dirigées vers le gésier j et je ne puis leur concevoir
d’autre usage que d’arrêter au passàge les
alimens qui n’auroient pas été suffisamment triturés
dans ce gésier $ en effet , on ne distingue
presque plus la forme des substances alimentaires
qui occupent le troisième estomac. Près du pylore
sont deux petites crêtés membraneuses, saillantes
en dedans ,‘ entre lesquelles on remarque l’orifice
du quatrième estomac , que l’on pourroit aussi,
comme dans les seiches, appeler, un cæcum , et
ceux des vaisseaux hépatiques j le cæcum est
Sect. I. Art. I. Intest des mollusques.
aussi long que le troisième estomac où il aboutit ;
mais son diamètre est petit, .ses parois simples et
sans valvules , ni aucunes parties saillantes en-dedans
: il est absolument caché dans le foie.
Le canal intestinal est également uniforme
dans son diamètre , à parois minces et transparentes
, plus que celles du troisième estomac , et
s’en distinguant subitement par cette différence de
qualité j il fait deux grands contours embrassés par
les divers lobes du foie , et se termine à l ’anus ,
au milieu du côté droit du corps , par un rectum
qui s’y rend transversalement. On ne voit dans
son intérieur ni papilles ni valvules, et il n a ni
étranglement ni dilatations sensibles.
L ’un des mieux armés de tous les estomacs connus
, est celui des huila lignaria et aperta ; il
a trois pièces pierreuses, plates, dont deux latérales
pareilles, triangulaires, plus larges , et une
au milieu, plus étroite , rhomboïdale, réunies par
les fibres de la membrane musculaire , qui peuvent
les rapprocher en se contractant. Les pièces du
huila lignaria sont plus grandes et un peu autrement
faites que celles de l’autre. On sait que
feu Draparnaud a reconnu que c’étoit cet estomac
qui, considéré comme un coquillage, avoit donne
lieu à l'établissement du genre tricla ou gioëniçt.
C. Dans les ptéropodes.
Deux des petits genres qui composent cet ordre ,
savoir les clio et les pneumodermes, ont le même