Diep-Rivier ( rivière profonde ) ,etle Rreede-
Rivier. Les antres sont à peine dés ruisseaux
pendant les chaleurs ; mais, dans la saison
pluvieuse,ils se changent bientôt en torrens
furieux, qui coupent toute communication
avec la ville du Cap.
Je restai plusieurs jours à Swellendam,
chez M. Rynev e ld, bailli du lieu ; il me
combla d’honnêtetés. Je trouvois mes deux
voitures bien pesantes et trop chargées. Je
sentois le besoin de m’en procurer une troisième.
Mon hôte eut la complaisance de me
faire construîreune charrette à deux roues,
et à mon départ il me donna avec profusion
des vivres frais pour ma route.
Je recrutai quelques Hottentots de plus;
j ’achetai plusieurs boeufs, des chèvres, une
vache pour me procurer du la it, et un coq
dont je comptois me faire un réveil-matin
naturel.
I l n’existe pas un seul naturaliste , pas
même un lourd habitant des campagnes, qui
ne sache que le coq est uû oiseau qui chante
régulièrement pendant la nuit à la même
heure , et qu’il prend soin de rappeler le
jour.
Je ne sais quel ridicule on à prétendu jeter
sur cette précaution qui devoitme procurer
de l’agrément, si elle n’étoit pas une ressource
au besoin , en me faisant tenir dans
plus d’un papier public des discours absurdes
qui cadrent assez mal avec l’emphase
du narrateur. En assurant au public, en
mon nom, que j’avois compté remplacer ma
montre par mon coq, si elle venoit à se dé-
rangër, il auroit été décent d’apprendre au
moins aux incrédules comment un coq peut
jamais devenir une horloge. C’est dans le
même esprit qu’ailleurs on suppose que,
rencontrant pour la première fois un lio n ,
«nous nous mesurâmes de notre superbe
y> regard, et nous laissâmes tranquillement
» passer, satisfaits L’ un Vautre de notre jière
» contenance ».
Quoi qu’il en soit de ces poétiques romans,
mes espérances sur mon coq ne m’ont
point trompé. Cet animal, qui couchoit sans
cesse ou sur ma tente ou sur mon chariot,
m’annonçoit régulièrement le lever de l’aurore
; il s’apprivoisa bientôt ; il ne quittoit
jamais les environs de mon camp ; si le besoin
de nourriture le faisait s’écarter un peu,
l’approche de la nuit le ramenoittoujours;
quelquefois il étoit poursuivi par de petits