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bonne quantité de notre hippopotame pouf
régaler nos hôtes ; ils se livrèrent à tous les
accès de la gai té. Tout le monde dansa. Mes
Hottentots, en hommes polis et gâlans, régalèrent
de leur musique les sauvages ; les
‘ virtuoses firent entendre le goura,le jnoümjnoum,
le rabouquin; l ’heureuse guimbarde
ne fut point oubliée ; cet instrument inou-
veau produisit sur les assistans la plus v iv e
sensation ; Narina, comme toutes les jolies
femmes qui ne doutent de rien, voulut l ’essayer;
mais, comme toutes les jolies femmes,
bientôt impatientée de la leçon, elle
jeta loin d’elle l’instrument, qu’elle trouva
détestable.
Toute cette journée se passa en fêtes, en
folies ; mes gens distribuèrent leur ration
d’eau-de-vie, indépendamment de celle que
je leur avois fait particulièrement donner •
je vis avec plaisir que Narina n’en pou-
voit boire; cette sobriété redoubla l ’intérêt
qu’elle m’avoit inspiré ; je déteste cette liqueur;
et m’étonne comment nos femmes
bravent ainsi par gentillesse le plus dégoûtant
des poisons.
Je songeai à faire ramasser de bonne heure
le bois nécessaire pour nos feux; cette opé