
fallut peu qu’il ne perdît la jambe; et, malgré
tous les soins qtt’on prit de sa personne
, il souffrit cruellement pendant quatre
mois entiers, dont il passa le premier
dans son lit.
A u reste, le porc-épic est un excellent
manger; on le voit avec plaisir sur les tables
les mieux servies du Cap, lorsqu’il a
été soigneusement fumé.
Après une heure et demie de marche, je
fis halte; mais nous n’arrêtâmes que le temps
qu’il falloit pour ramasser une bonne provision
de sel sur les bords d’un lac d’eau
salée, qui sé trouvoit dans notre chemin, et
que les colons nomment Zantt-Pan. A deux
lieues plus loin, je pris les devans pour
aller visiter une habitation que j’apperce-
vois à notre gauche : elle avoit été saccagée
et brûlée par les Cabres; il n’en existait plus
que quelques pans de piurs, tout noircis et
calcinés par les flammes, image bien horrible
dans le fond d’un désert.
Une heure après, je trouvai mon avant-
garde arrêtée sur les bords du Kouga; nous
y plantâmes le piquet.
Ce Kouga n’e s t, à proprement parler ,
qu’un ruisseau dans le temps des chaleurs;
/
encore l ’eau n ’y couloit presque pas ; il n’en
etoit reste que dans des creux, où nous trouvâmes
quantité de tortues excellentes ; mais
elles étoient très - petites ; la plus forte ne
pesoit pas trois livres. Je fis faire , avant la
iluit, un abattis de branchages pour former
une espèce de parc autour de mes bêtes*
pendant ce temps-là, les femmes ramas-
soient de côté et d’autre tout ce qu’elles
pou voient trouver de bois sec, afin d’alimenter
plusieurs feux, qu’il étoit indispensable
de tenir allumés en divers endroits,
dans la crainte d’être surpris, soi* par les
Caffres, soit par les lions, qui devenoient
très-communs dans ce canton. Nous y restâmes
jusqu’au 20. lies vivres commençoient
à manquer ; j ’eus le bonheur de tuer trois
buffles et deux bubales.
Les bords du ruisseau me procurèrent
quelques pintades absolument sèmblables à
celles que nous voyons en Europe, sinori
que leurs casques sont beaucoup plus élevés.
En les faisant bouillir long-temps, elles
étoient très-bonnes ; mais rôties ou sur le
gril, on ne pou voit en tirer a n ip i p a r tielles
étoient apparemment trop ^Üfeilles. Je
trouvai aussi, dans le même canton,plu