sauvages m’ont assuré ne point la connoî-
tre. On m’avoit encore attesté que la femelle
portoit des cornes ainsi que le mâle ; je ne
puis rien dire là-dessus, puisque les seules
que j ’aie vues étoient toutes trois de ce dernier
genre.
Sa couleur principale est un bleu léger
tirant sur le grisâtre ; le ventre et l ’intérieur
des jambes dans toute leur longueur sont
d’un blanc de-neige • sa tête sur-tout est
agréablement tachetée de blanc.
Je n’ai pas remarqué que cette gazelle,
v iv an te , ressemblât à du velours bleu, et
que, morte, sa peau changeât de couleur,
comme le dit M. Sparmann. Vivante on
morte, elle m’a paru toujours semblable.
L a teinte de celle que j ’ai rapportée n’a jamais
varié. J’en ai vu une autre à Amsterdam
, que l’on conservoit depuis plus de
quinze ans. I l en étoit de même de celle du
gouverneur du Cap ; plus fraîche encore
que la mienne, dans tout le reste elles étoient
pareilles. Je ne puis m’empêcher d’ajouter
ic i que je ne reconnois pas beaucoup cet
animal dans les dessins et les gravures que
j ’en ai vus jusqu’à présent. Dans mes descriptions,'
je donnerai celle que j ’ai faite de
c e lu i - c i , et le dessin très-exact que j’en ai
tiré sur les lieu x , avant qu’on le déshabillât.
.
Le lendemain, par un temps frais et couvert,
nous fîmes une marche de six heures
pour arriver sur les bords d’une très-grande
mare, abondante en petites tortues ; nous en
péchâmes une vingtaine. Grillées tout uniment
sur le charbon, elles étoient très-
bonnes ; eMs portoient de sept à huit pouces
de long sur quatre de large. L ’êcaille sur le
dos étoit d’un gris blanchâtre tirant un peu
sur le jaune: Vivantes, elles avoient une
odeur infecte ; mais la cuisson la leur fai-
soit perdre. . . .
C’est une chose, remarquable que, lorsque
les grandes chaleurs viennent tarir les eaux,
ces tortues, qui cherchent toujours l’humidité,
s’enfoncent dans la terre à mesure que
sa surface se dessèche ; il suffit, alors, pour
les trouver, de creuser profondément dans
l’endroit qui les recèle. Elles demeurent ordinairement
comme endormies, ne s’éveilr
lent et ne se remontrent que lorsque la saison
des pluies a ramené l’eau dans les mares
ouïes petits lacs ; elles déposent leurs, oeufs
en plein air et sur leurs bords ; ils. sont de la