parut extrêmement rare, et de la conserva- j
tion la plus pure. Sa superbe volière aussi j
me présenta , dans une suite admirable, le I
double aspect de l’art et de la nature réunis 1
pour tromper les climats. C’est là qu’il est!
permis à l’oeil encbanté d’admirer, vivans
les individus les plus beaux et les moins con-l
nus j c est là qu’on vo it, par les soins assi-|
dus qu on leur prodigue, les oiseaux les plusl
éloignés, les plus étrangers l’un à l’autre, 1
multipliant, se propageant, comme s’ils!
vivoient dans leur pays natal. Ce spectacle,
je l’avouerai, servit encore à redoubler mon!
ardeur , et me raffermit pour jamais contreI
tous les obstacles et tous les périls que j ’avoisl
résolu d’affronter.
Je ne tardai point à me lier particulière-S
ment avec M. Temminek Cet amateur mol
combluit d’honnêtetés ; il pou voit , plusÉ
qu’atMifi autre , favoriser mes desseins. Je I
n hésitai point a les lui confier. ïï m’approu-|
va, et me mit bientôt au fait des moyens quel
j ° devois employer pour réussir j il n’épar-l
gna lui-même ni soins ni démarches ; je fus|
assez heureux pour obtenir la permission |
de passer au Cap sur un vaisseau de la coin-1
pagnie. Mon départ fut arrêté. J’obtins de 1
mon respectable ami ces recommandations
si puissantes et si généreuses , sans lesquelles,
par une fatalité singulière, comme
on le verra bientôt, je serois infailliblement
tombé dans les plus cruels embarras,
f jem ’occupeis sans relâche des préparatifs
nécessaires pour ce grand voyage. Lorsque
je me fus procuré tout ce que je prévoyois
devoir m’être utile dans l’intérieur de l ’Afrique
, je pris congé de mes amis et de l ’Europe.
Une chaloupe vint me recueillir, et
me Conduisit au T e x e l, à bord du Held-
TVolïëmàade, vaisseau destiné pour Cey-
lan, mais qui devoit relâcher au Cap de
Bonne-Espérance. Notre capitaine se nom-
moit S * * Le vent n’étant point fa -
vorable pour sortir du T e x e l , nous l’attendîmes
pendant huit jours. Dans cet intervalle,
j’appris qüe notre navire étoit un ex-
voto de lâ compagnie des Indes, en mémoire
d’une belle action d’un habitant du Cap,
nommé TV'ollemaade, lequel, pendant une
tempête affreuse, avec le secours de son
cheval, étoit parvenu à sauver quatorze
Matelots d’un navire naufragé dans lâ bâte
de la Table ; mais qui lui-même, victime de
ses généreux efforts , âvoit péri dans une