recherches ; et , non content d’un trésor
unique, j’en voulus réunir plusieurs. Je songeai
, par une progression naturelle , aux ?
oiseaux. Nos chasseurs ne m’en fournis-:
Soient point assez à mon gré : je m’armai
dé la sarbacane et de l’arc: indien ; en peu
de temps, je m’en servis avec beaucoup
d’adresse ; je passois les-journées entières à|
l ’affût ; j’étois devenu un chasseur déterminé.
Ce fut alors qu’on s’apperçut, et que
je sentis moi-môme , que ce goût se chan-j
géoit eh passiôn®; passion v iv e qui troubloitj
jusqu’àn x : heures du sommeil, et que les!
années n’ont fait que fortifier»
Quelques amis m’ont accusé de froideur
et d’insensibilité ; un plus grand nombre a j
trouvé téméraires lés voyages singuliers;
que j’ai entrepris dans la suite; je pardonné
volontiers aux uns , et n’ai rien ¡à
dire aux autres j cependant, pour peu qu’on
daigne s’arrêter aux premiers pas de mon
enfance , cette apparence d’originalité sur-*
prendra moins, et l’on verra que mon
H I s T o R I Q u E. XXV
éducation en est à-la-fois et la cause et 1 ex-
fcuse.
Quelque temps après, mes pareils, quf
avoient fixé leur départ pour l’Europe , et
qui n’aspiroient plus qu’au bonheur de se
réunir dans le sein de leurs familles , ayant
Imis ordre à leurs affaires, je montai avec
! eux sür le navire Catharina, commandé par
le capitaine Valhinburg ; le 4 avril 1765,
on leva l ’ancre, et l’on prit la route de la
Hollande. Je partageois, dans la j oie de mon
coeur, tous lés projets de plaisirs et de fetes
^auxquels se livroient mes parens durant la
traversée. TTnc curiosité bien naturelle a
: mon âgé aj outoit à mes transports ; rnais
fcette agitation, ou plutôt ce délire, ne me
rendoit pas insensible aux regrets.'i Je ne
’^pouvois devenir ingrat en si peu de temps,
I et perdre de vue si tranquillement la terre
I bienfaisante quim’avoit vu naître; je jetois
r souvent mes regards vers les rives heureuses
f dont je m’éloignois de plus en plus. A mesure
‘ qu’elles fuy oient, et qu’emporté par les
N