
partie a pu être toujours expofée à ce genre
ci’accidens.
En général, les Loupes font produites par le
fluide nourricier, arrêté plus ou moins dansfon
cours : ce fluide actif favorife le développement
rapide de la partie de la plante qu’il baigne :
le dépôt-, qui fe forme d’abord dans-l’écorce,
s’étend vers le côté qui lui fait la moindre réfif-
■ tance, & il fe porte naturellement vers la çir-
.conférence.
LUMIERE- S’il efl un phénomène propre à
frapper la curiofiië par fon éclat, fon agrément,
fou univerfalité, fon importance ; c’efl fans doute
celui que la lumière offre tous les jours à nos
regards. Il a occupé l’attenrion des Fhyficiens
& des Philofophes , & il efl digne de l’occuper
toujours. Newton efl parvenu à anatomifer les
rayons lumineux, à diflinguer les parties qui les
compofoient, à prouver qu’elles étoient différentes,
& quelles étoient lancées enfembfe hors
du foleil. La Lumière offre au Naturakfie un
corps qui joiie un rôle remarquable dans l’Iiif-
toire des corps organifés : le Chymifte recherche
les affinités. Je dois me borner ici à confidérer
les rapports de fa Lumière avec les plantes
la végétation.
J ’obferverai encore ici qu’il me fcmble avoir
prouvé que la Lumière ne l'auroit être produite
par ^ébranlement d’un fluide éminemment
élafhqne, comme M. Euler avoir cru rétablir
dans fes Lettres a une PriticeJJ'e d1 Allcmïgne,
& dans une Diffenation, intitulée : Theorla Lacis
& Umb'oe. Voyez Jo u rna l Dp Physique , Septembre
& Novembre 1779. J e rappellerai enfuire
que la Lumière devoir être compofée de petits
corps particuliers d’une forme fphérique, lancés
hors du foleil, à une grande diftancé les uns des
autres, ayant toutes les propriétés de ia matière.
11 efl outre cela démontré que la Lumière efl
modifiée différemment, par les différens. corps
fur lefquels elle agit, en forte quelle fouffre
des réflexions & des refi allions envi ne font point
femblables dans ces différens cas. Elle peut même
fe divifer en rayons particuliers & diflîn&s;,
comme le prifme & tous les corps diverfement
.colorés le font obferver.
Il paroît déjà, par ces modifications variées,
que la Lumière éprouve en agiffant fur les
corps qui s*offrent à elle, qu’elle doit avoir avec
eux, des rapports différens, & par eonféquent
qu’elle en a qui lui font propres.
On fait, par exemple, qu’elle échauffe les
corps fur lefquels elle tombe, & j’ai fait voir
dans mes Mémoires Phyfico-chimiques, Tome II,
page 72, que les différens rayons qui compo-
fent la Lumière, avoient .différens degrés de
chaleur. J ’ai montré, Ibid. Tome I I I , pag. 192,
que la Lumière pouvoir réduire quelques chaux
piétalliques, & que les différens rayons avoient
$yie différente puiflançe réductrice. Mais je renvoie
à cet ouvrage où j’ai rapporté un grand
nombre de faits' propres à monrrer l’influence
de la Lumière folaire, pour modifier les corps
des trois règnes de la Nature.
Il paroît même très-poflihle que la Lumière
ait des affinités particulières avec les diffère ns
corps qu’elle éclaire,«qu’ elle fe combine même
avec eux. On le foupçonne au moins, quand oa
la voit tomber avec tant d’abondance fur toute
la furface de la terre, fur rous les êtres qui. ia
couvrent. Certainement, fl la Lumière i e boï-
noit à nous éclairer, il n’y aùroir qu’une petite
partie de la Lumière qui rempliroit fon but, il
y en auroit une grande quantité qui n’ébranle-
roit aucune rétine- cependant, ces corpufcules
s’arrêtent quelqué part, &; ils ne s’arrêtent pas
ainfl dans leur cours, fans avoir quelque ufage
déterminé. Mais on ne peut douter de la combinai
fon de la Lumière avec différentes fubilanées,
quand on voit fes rapports avec l’oxygène, pour
produire l’air pur-, ol avec.certains corps qui la
modifient, en la courbant, quand elle lestraverfe,
beaucoup plus que la denfité de fies .corps ne pa-
füiffoitl’exiger. D’ailleurs, peut-on imaginer que
les corpufcules lumineux reflenr dans un repos
fans fin , après .avoir développé l’aéiivixé la plus
grande ?
Telles font au moins les idées que Newton
paroît avoir eues, loifqu’il fe demandé, quoejl.
X X X . de fon Optique , ne peut-il pas fe faire
une transformation réciproque entre les corps
grofïiers & la Lumière? E t, comme il avoir démontré
que la Lumière n’étoit jamais réfléchie
entièrement par les corps fur Idqtiels élle tom-
boit, & qu’elle n’ëtoît pas même rëflécliie entièrement
par les parties folides des- corps, ne réfnL-
roit-il pas d e - là , que la lumière pénérroit les
corps ? Mais, fi l’expérience prouve que les corps
qui éprouvent finfluence de la Lumière , font
modifiés par jelle, ifeft-il pas très-probable que
l’altération que ces corps manifefient , efl un
effet de leur combinaifon avec îes corpufcules
lumineux-, d’autant plus qu’il y a des corps qui
reçoivent l’influence de la Lumière, fans qu’ils
paroiffent fouffrir aucun changement ?
Newton obferve encore outre cela dans fon
Optique , lib. Il , propofition V , qu’en changeant
la denfité dJun corps , on changeoit fai
couleur , parce qu’on en faifoitun milieu différ
remment réfringent & rédéchiffant. Ne pourroit-
on pas foupçonner en s’appuyant fur ces principes
, que lorfque les rayons, font plus réfraélés
ou plus attirés par un milieu , ils font peut:être
alors dans un état plus voifin de oette combinaifon?
ainfl, les parties alimentaires des végétaux , changent
fuccçfîivement de couleur quand elles font
expofées à la lumière , parce que les particules
de la Lumière en fe combinant avec ces corps
changent leurs qualités-, ce qui occafionne en-
fuite des réfractions & des réflexions différcntvs -
Sc ces effets nous avertiflent des changemens
que les parties ont foufferts en fe végétalifant.
Au refie, L’épiderme des végétaux ne change pas ,
parce qu’il efl tranfparent, & qu’il conferve toujours
fa tranlparence : ce qui prouve que la Lumière.
ne fe combine pas avec lui -, mais que le. !
parenchyme où la Lumière fe combine, en prend
fes livrées. On voit au-moins le végétal fe colorer
en vert,, dès que la Lumière le couvre de fes
rayons , tandis qu’il refle jaune- à l’obfcurité.
D’où il efl aifé de conclure qu’il y a des corps
qui s’unifient avec la Lumière pour être verdis ;
& qu’i l n’en efl pas de même pour les parties de
l’épiderme qui confervent leur transparence- ,
quoiqu’elles foient femblabiement expofées. à la
Lumière. D’ailleurs la plupart des corps ne rë-
fléchiffent pas toute la Lumière qui les éclaire -,
mais feulement le.rayon qui ks colore. Les autres
parties de la Lumière t ami fée s dans ces corps
doivent donc y relier -, le mêler avec leurs parties
eonflituantes, fe combiner avec elles, St opérer,
par leur combinaifon, les modifications qu ils parodient
en recevoir.
Enfin, Newton dans la propofition dixième ce
fon Optique, avoit vu que les puifiancep réfringentes
des corps étoient prefque proportionnelles
'à ! leur denfité ; mais il obferve auffi que les corps
gras & on&ueux faifoient exception à cette règle,
qu’ils avoient une force réfringente , trois
©u quatre fois plus grande, relativement à leur
denfité , qu’elle ne devroit être à cet égard. Les
corps réfineux & fpiritueux , jouiffent par la
même raifon de la même propriété : ce qui annonce
une véritable affinité entre la Lumière &
eux. Mais ceci permet de croire que la Lumière
fe .combine avec les végétaux , dont
la réline efl une. partie conflltuante. 11 y a des
expériences direéles, faites par M. de Bernières,
Ifém. de £ Acad, des Sa en. de Pans , pour 1777,
qui confirment cette théorie, &. qui prouvent
en particulier que la térébenthine liquide efl de
toutes les- fubflânces qu’il a employé dans ces
expërièaccs celle qui avoit le pouvoir réfringent
le plus grand : ce qui femble prouver • aiifli que la
Lumière doit avoir les.plus grandes affinités avec
cette réfine fluide,- On peut donc rigoureufe-
ment conclure de tous ces faits que la ré—
fine du parenchyme qui a un fi grand rapport'
avec la térébenthine : doit avoir encore Tes
plus grandes affinités avec la Lumière. Ces expériences
indiquent-de même que les huiles effen-
tielles comme celles par exprefiion , font après
la térébenthine, les fluides les plus réfringents,.
& par eonféquent ceux fur lefquels la Lumière
doit avoir la plus grande influence. D’où
il réfulteroit que les végétaux font naturellement
fes corps qui doivent avoir la plus grande affinité
avec la Lumière. Enfin, Newton avoit encore
obfervé que les corps les plus denfes , étoient
ceux qui s’ëchauffoient le plus au foleil de même
que ceux dont le tiflii réfléchiffoit le moins de
rayons, parce qù’ils s’en approprioient une plus
grande quantité. Mais, c’efl encore le cas de la
couleur fombre du parenchyme des feuilles, &
fur-tout des feuilles des arbres réfineux : & c’efl
fans doute pour cela, que la furface fupérieurè
des-feuilles, qui reçoit l’aèlion immédiate d e là
Lumière , efl pour l’ordinaire d’un vert pins
fombre dans fa nuancé que la furface inférieure ;
cette couleur fournit aux feuilles le moyen d’ab-
forber une plus grande quantité de Lumière , &
par eonféquent d’en combiner davantage.
Je n’ajoute qu’un m o t, réfultant des expériences
que j’ai faites fur les différents -rayons,
comme on peut les voir dans mes Mémoires Phy—
fico-çhimiques, T. I I , p. 7 - & ? • f J-l P• J 9 2-
Le rayon v iole t, qui efl le plus réfrangible , &
i qui doit avoir par eonféquent le plus d’affinité
• avec les corps , efl aufli celui qui réduit fans
. aucune comparaifon le plus vite la lune cornée ,.
: & qui donne aux plantes expofées à fa feule
’ aclion , là couleur verre la plus oblcme. Sans?
dôme , parce qu’il a aufli les affinités les plus
grandes avec l’oxygène.
Dans mes Expériences furVaclion de la Lumière
■ f laire dans iez végétation , j’ai encore prouvé , par
. une foule d’expériences , 1’antifepneité, de 1»
Lumière.
Enfin, je dois rappel 1er ici que M. Dorthes
a montré dans un Mémoire publié dans les An-
noies de Chimie', T. I I , que les vapeurs qui
s’exilent dans les ballons de verre, s’appliquent
toujours fur les parois du ballon , expofées à
; la; Lumière du foleil , tandis que dans Pobfcu-
• rité j les ballons font également hnmeélés ; &
lorfqn’il y a alors une différence dans l’aéliorï
■ . de la chaleur fur les parois du hall.cn , la vapeur
paroît toujours fur les parois les plus refroidies--
M. Giobert fait voir, dans un Mémoire fur la
■ ci i fiai li l'a ci 0 n du tartre , que fon expofition à la
Lumière, pendant 1a criflallifation, en rend les*
i criflanx phofjçhoriques. Voyez Jcü r n . de Ph y s .,.
Août 1790. Le même , M. G icb e r t, a cherché
Gomment la Lumière agiffoit fur les corps , &
il paroîtroit par fes expériences faites avec la
pompe pneumatique, que la Lumière a belbiit
de l’intermède de l’air , pour produire fon effet/,;
la lune cornée confervoit fa blancheur quand
elle étoit expofée à la Lumière dans un récipient
vuide d’air. Il y a vu cependant que la lune
Cornée noircifloit à la Lumière, quoiqu’elle y
fût expofée fous l’eau bouillie ; mais, dans ce
cas , la Lumière dteempoferoit peut-être l’eau y
avant d’agir fur la lune cornée. Les feuilles donnent
ôticore beaucoup d’air à la Lumière, quand
elles y font expofées dais l’eau bouillie chargée
d’air fixe. D’un autre côté , M. Priefllty a prouvé
que la Lumière ne coloroit l’efprit de nitre
que lorfque le flacon expofé au foleil contenois
; de l’air,, tk jnüïie un gaz quelconque, peurva