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te ms trè^-fpc , au marnent où fes. pj’és; cpiflrrren-
çoiënt à pouffer, mais où les herbes/ étant ; fort
courtes., 'le frpttement du linge, contre elles fooït
beaucoup moindre.. JTobferverai que , comme
j ’ai arialyfë: àuflV cette eau en/Été, la- -feule;diffé-
i’c^cc^que jèremarquai entre les deux analyfes,
fut dans la quantité des produits, qui me parut
un P^üs grande en Eté que dansie Printems.
. «Te dois dire.ici que j’avois voulu employer des
éponges pour, rèçueiïlir cette * eau mais ’ je n’ai
jamais, pu lés dégager aflez du fel marin, qu’elles.
conpëénerit., pour m’affurer qu’elles n’influe-
roient dans les réfultats que j’attendois, quoique
je les euffe, fait bouillir , pendant plulieurs
journées,à grande eau.
D’abord je mis quelques onces de l’eau de. la
Rofée , au moment où on venoit de la recueillir,
dans-dès flacons,dont je reihpliflbis ainiï les trois-
quarts de la capacité : j’achevai enfuite de les
remplir fur-le-champ avec l’eau de chaux. Je
fermai le flacon avec fon bouchon nfé à l’é -
méril -, il s’eft fait un précipité fort boueux ; mais,
comme il pouvoit être compofé d’un mucilage
qui y étoit véritablement, j’ai verfé le lendemain
une-goutte d’acide vitriolique dans le flacoù, &
il y eût ùne-effer^efcence bien fenfible : ce .qui
annonce que la chaiix avoir pris l’air fixé de
la Rofée. Au refle ,: quand on fait cette' expérience
fur la Rofée bien filtrée, on a le .préci- 1
pité rimcilagineux § niais il n’y appoint, ou pref-
•que point d’effervefcenc'e| en verfant l’acide
vitriolique, parce qu’il n’y a point eu d air-fixe
développé.
M. le Comte Morozzo avoir déjà obfervé l’air I
fixe dans la Rofée , & il a vu comme moi que '
h Rofée- rougiffoit le papier bleu ; mais ce n’étoit
que pour un moment. Les feuilles expofées
fous cette eau au foleil donnent de l’air* pur
à-peu-près comme dans une eau de fource or- ”
dinaire qui eft un- peu chargée d’air fixe :-ce qui
dénonce encore la préfence de cet air dans1 la
Rofée.
Je filtrai cette Rofée^dont je viens de parler :
j ’en pris 124 onces que je fis évaporer dàn's un
poêlon.d’argent : j’obtins un réfidu fec qui pefoit
4L grains \ : je le mis dans refprit-de-vin, il fut
réduit à 16 grains. Ce réfidu placé dans Teau fut
encore diminué de manière qu’il ne refta que
'î i grains & y : le vinaigre que j’y verfai ne laif-
fa que 6 grains & qui étoient une félénite
bien .décidée ; car, en y verfant un alkali, la térre
fe préçipitoit, & a v e c l’acidevitriolique onref-
tituoit la Xéléaite. ;
J ’ai traité cette Rofée par la voie humide en
y verfant de la^diffolution de terre pelante dans
1 acide marin : j ai obtenu un précipité poudreux
formé par l’acide vitriolique de fa félénite.
La diffolurion d’argent par l’acide nitreux
T€rfée dans cette eau y a produit des filandres .
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& tul précipité qui a bruni ; ce qui laifTeroîfe
foppçonner un , atome d’acièe : marin.
L ’acide , du fucro' a eaufé • dans cerfC; eau ufi
grand précipité;- •c’étQitbla terre, falpairé de la
féjérùté* ,.; r i { . r ; / • )
Cette eau a commencé de fe gâter dans le
dois d’Avril au bout, de trois jours,. ;
On voit, par cette analyfc, comment i ’eau peut
tenir diffouts plufieprs corps différens, & combien
l’eau qui nourrit les plantes\ peut être
encore plus chargé ep uifq ue la Rofée qui s’eft
élevée dans l’air, contient déjà delà terre & tant
de principes étrangers.
La Rofée, comme tomes les eaux, fert à
humeéter les feuilles , à les rafraîchir par l’évaporation
qu’elle occafionne, à leur fournir une
partie de l’eau aérée qu’elles doivent élaborer ,
à les remplir, pendant la nipt, d’une patrie de
la lymphe qu’elles auront pour, fe-nourrir pendant
le jour. Il y a des climats .où la Rofée
remplace, à tous égards, la pluie,- ;
La Rofée peut nuire aux plantas, parle dépôt
qu’eile lai lie quelquefois fur les feuilles &
fur leurs fleurs, par l’évaporation qu’elle empêche
tandis qu’elle les couvre, par le fr.oid
qu’elle leur procure en s'évaporant ; ce qui leifr
occafionne fou vent des ulcères.
ROUILLE. Maladie des plantes ;à laquelle on
donne ce nom, parce que les feuilles;ont des
taches, dont la couleur reffemble ,à celles de la
Rouille de fer. Je vais donner ici l ’extrait des
Recherches de M. l’Abbé Teflier, fur cette matière,
op les trouve dans le Traité -excellent qu’il
a publié fu r les maladies des grains.,
. Ce grand Agriculteur obferve d ’abord, que
plus les plantes font tendres,, plus, elles font
fujettes à cette maladie : les plantes des forêts y
font rarement expofées.
On, apperçoit d’abord fur les feuilles fu pénétrés
des plantes, enfuite fur lès autres fouillés,
puis fur leur tige, de petites taches d’un btanc
vAle | elles font éparfes fur la feuille, & fembla-
-, ble5 à celles d’une pluie fine fur, une étoffe
' neuve-5 ce s , taches s’étendent bar degrés, -&
• prennent une teinte roufsârre. Bien-rtôt à l’endroit
où elles paroiffent, il fe forme unep ouf-
fière de couleur jaune- oranger .inodore & fans
faveur ; elle jaunit les doigts, & s’attache aux
corps qui la touchent. Oette pouffière, prend
uaiflance fous l’épiderme des parties .malades ;
elle; amincit cet épiderme qui crève & montre
cette pouffière en-dehors. Quand on place cette
pouffière fous le microfcope, elle paroît ovoïd^,
mais elle n’eft point animée..
/ Les firomens font fur-tour fujets à c èn i^m sk
die, quand ils font épiés. Lorfque la maladie fait
dés progrès, le riflù des feuilfes'roHiUées fe dé-
funit : on n’y voit plus que des fibres longitudinales
de coüleur brune : les nceuds des tuyaux
üoirciffent: l’accroiflemcnt cefîe : l’épi jaunit e s
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partie : & les grains ne prennent pas leur grof-
Ieuf 4 parcefqu’ils ne font pas nourris (comme
ils devraient être g a r des feuilles qui font alors
gâtéesi Mais il eft rare que la Rouille faite tous
ces ravages.
MM. Duhamel & Tillet. attribuent cette maladie
à dès-brouillards v les Pay fans le croient avec
eux L ’Auteur du Dictionnaire d Agriculture dit
que l’épiderme fe foulève fous la goutte qui le
couvre j & que la Rouille paroît, quand là goutte
eft diffipée-, enfin, M. l’Abbé Teftier-a eu l occa-,
lion de vérifier c© foupçon, par des Expériences
qui ne laiflent aucun doute.
M. Tillet préfume que les parties âcres du
brouillard brifent le tiffu des feuilles, dans quelques
endroits, & y occafiorinent des éXtfavafa-
tiotts d’un fuc gras & oléagineux qui fe defsèche ,
& qui forme cette pouffière orangée reftée fur la
feuille .'En effet, on voit cette pouffière; for tir
par des crevafies. faites à l’épiderme.
Mais les brouillards produifent - ils ces effets
par leur âcreté, ou par la fLipprèlfion de la tranf-
piration? Si l’âcreté;des brouillards caufoit cet
feffet j toutes les plantes de la piême efpêce de--
vroieht en être également affedées, &. il faudroit
que les graniinées cqntinffent un fuc gras qui pût
s extravafer.
M. l’Abbé Teflier attribüe cette maladie à la
fuppreflion de la tranfpiration des plantes enveloppées
par Usbroiiillards *, parce que les plantes
font alors conflammetit' dans une atmofphère
humide , qui fufpend la tranfpiration, quoiqu’il
n’y 'ait point de rbfé,e; parce que les^plantes
vigoureufes qui tranfpirént le plus, font les
plus attaquées par cette maladie. Cet habile Agriculteur
a produit-ce phénomène, en enduifant
avec une huile douce, les feuilles du froment :
leur tranfpiration fut alors complètement fuf-
pendue -, & cette fiipreftion donna naiffance à la
Rouillé obfervée:
Le froment eft fur-tout expofé à la Rouille,
parce que .fes feuilles font plus, larges que celles
des autres graminées, & parce q u il tranfpire
beaucoup. La Rouille fe manifefle outre cela,
dans le moment où les plantes fromentacées
tranfpirént le plus. Les feuilles fupérieures le
rouillent les premières, parce quelles font particulièrement
expofées à l’aélion du brouillard
& du foleil qui favorife le plus la tranfpiration.
D'ailleurs la Rouille ne gâte les bleds, due
quand le. tems paffe fubitement du chaudeau
firoid : l’afcenfiôn de la sève eft ainfi arrêtée : la
sève qui a monté dans les plantes y féjourne,
parce que les plantes tranfpirént peu . 1v;
feuilles comme les grains mal nourris fouffrent
& périflent. Enfin, s’il tombé une grande pluie
d’abord après ces brouillards, il n’y a. point de
Rouille, parce que cette pluie dilate les feuilles
& les lave.
S A V 151
L ’Auteur du Dictionnaire d’Agricultufe croit
que. les fumiers contribuent à la Rouille ; que
la rofée en eft la caufe, par le fédiment blanchâtre
qu’elle laifle, &. par les gerçures, qu’il
forme à l’écorce de la feuille. Il s’eft. perfuadé
que la rofée eft une caufe plus efficace de la
Rouille que le brouillard. Il - dit que, lorsque
la goutte de la rofée s’eft defséchée, on voit
le foulèvement de l’épiderme, que l’eau de la
fève fe joint à celle, de la rofée, qu’elles laiflent
après leur réunion, un dépôt caüffique qui entame
la feuille: il établit encore qûej firla
Rouille paroît fpr-tout quand la végétation eft
la plus forte , c’eft, parce quelle, fournit alors
plus de sève. Cependant l’Auteur, du Dictionnaire
d’Agriculture héfite fur ce. fujet y il ignore
fi le fédiment qu’on trouvé, eft un produit de
la rofée. ou de la; sève ; il a obfervé pourtant
que, fi l’on efluyoit les feuilles'des plantes de
bled mouillées par la rofée, ,& menacées àinli
de la Rouille, elles n’en avoient p oint, .tandis
que les feuilles mouillées par la rofée, & qu’on,
n’eflùyoit pas, fe rouilloient.
Malgré ces Ob.fervarions importantes & cu-
: rieufes ;,, i f paroît qu’il y a encore de. nouveaux
faits à découvrir, pour 'avoir l’explication complète.
de. çe phénomène.
ROULURE. Maladie du bois, produite par
une réparation qui s’opère entre les couches li -
gneufes des arbres. La féparation de l’écorce
d’avec le bois, eft la première caufe de cet effet,
parce que 4e nouveau bois , en s appliquant fur
le vieux, rie peut former avec lui aucune union,
& ne fauroit faire par conféquent un tout foli-
dement lié ; mais il eft feulement,-comme le
couvert d’un étui fur l’étui lui-même ,. ce qui
en ôtant au bois fa confiftance., lui ôte une
grande partie de fa valeur & de fon utilité.
S.
SAVEUR. La matière des Saveurs eft auffi
obfcure que ^ceile des odeurs : & les. rapports
des corps avec quelques-uns de nos fens fur
lefquels ces corps »giflent, ne font pas mieux
reconnus. On ignore trop la nature des nerfs,
qui font les organes de nos fenfations ,^& leur
manière de communiquer à l’ame, les impref-
fions qu’ils reçoivent, pour favoir corinnènt les
corps extérieurs affeôlent nos organes , &. par
conféquent pour juger comblent ces corps font
les caufes- de nos ienfations. Quoiqu’il n’y^ ait
rian qui foit plus fouvent obfervé que ceteffer,
il faut avouer qu’on foupçonne à peiné là manière
dont il eft produit.
Il fembleroit que, dans les végétaux , le prha-
: d p i des odeurs & des Saveurs eft le même, ou
du moins qu’il eft très- voifin dans tous les deux.
. On peut croire que les odeurs & les Saveur«
I i ij