
vre les racines à fes pores, qu’ils font fermas
par le froid & qu’ils ne reçoivent prefque plus
alors l’humidité ; aufli, quand la chaleur dilate
ces vaifleaux, ils doivent s’ouvrir, la fève s’élance
dans leurs vaifleaux., les aliments y pénètrent
avec e lle , & par le moyen des bouches
dont les vaifleaux font couverts ; la nourriture
fe répand par-tout, elle entre dans les véfi-
cules, alors toutes les parties de l’épiderme en
font baignées, comme fefpace qui fe trouve
entre le parenchyme & lui. On peut fiiivre
cette marche, fi l’on coupe deux ou trois pouces
d’Ecorce de frêne ou d’ofier, en les mettant
tremper pendant 24 heures dans une infùfion
d’une demi-pinte d’efprit-de-vin, avec une once
de cochenille en poudre tenue pendant quatre
jours dans un lieu chaud *, après avoir coupé la
partie qui plongeoit, on voit diflinélement le
cours des vaifleaux dans l’Ecorce du frêne; ils
paroiflent cramoifis fous le mrerofeope.
Cette liqueur pénètre les vaifleaux de l'épiderme
du Taule, les vaifleaux feuls avec la madère
qui les féparoit font cramoifis; mais les
véficules dont j’ai parlé conservent leurs couleurs
olivâtres, les pores du troifième ordre n’ont
pu fans doute donner paflage à l ’infufion ; dans
l ’Ecorce de l’ofier les vaifleaux, les efpaces intermédiaires
& les véficules font rougies; aufli M. Hill
infînue qu’on pourrait peut - être foupçormer
que l’ofier pouffe fes feuilles avant le fajsle,
& ces deux - ci avant le frêne, parce que les
pores des premiers font plus ouverts que ceux
du troifième.
Quant à l’épiderme des feuilles '& des pétales
IVoyei Epiderme , Feuilles , Pétales.
L ’Enveloppe cellulaire, ou le parenchyme, efl
placée immédiatement fous l’épiderme. Elle efl
une fubflance fucculénte ; fa couleur efl d’un
verd foncé; quand on Tobferve à la loupe ,
elle repréfente très-bien un morceau de feutre,
dont les poils fe croifent de mille: manières.
M. Duhainelen fit macérer un morceau pendant
long-tems ; il l’étudia après cette, macération
avec fori microfeope : cette fubftance lui parut
alors femblahle à celle delà moelle ; il vit par-tout
im entrelacementde fibres en tout féns ; & avec
m e lentille plus forte, il' crut appercevoir de
petits corps globuleux qui lui parurent eux-
mêmes comme de très - petits fragments de
moëlle.
Hill trouve cette fubfianee parfaitement fem-
blable à celle de T épiderme , qu’il croît avoir
été une fois l’Enveloppe Cellulaire ; la feule différence
qn’il a remarqué entre l’Enveloppe cellulaire
& Tépiderme fe trouve dans les véficules
de la première-qui font plus longues, & dans fes
vaiffe; nx qui font plus tendres les bouches des
vaifferux ou leurs pores y font aufli plus dif-
tinéls ; les véficules y font plus fenfibles ; leurs
£éparfviions plus remarquées : il fembleroit que
tout cela fe facourcit par le contaél de l’ai?:
Cet Obfervateur croit que la vigne efl fur-tout
propre à faire obferver ces phénomènes. Il me
fernble que le fureau rempliroit aufli-bien cette
vue. Mais alors il faut féparer la partie de l’épiv-
derme & du parenchyme qu’on veut obferver,
quand Tarbre efl en fève : ou bien il faut faire-
bouillir la branche dans l’eau.
M. Defauflure apprend que la plupart des
vaifleaux du parenchyme font colorés & verds
rarement cylindriques, qu’ils 9’aminciflent pour
l’ordinaire & qu’ils groflîflent fueceffivement ,
en forte qu’ils reflembleni à des véficules contiguës.
En général, ces vaifleaux font plus minces
dan’s le milieu du côté des mailles qu’ils forment
qu’auprès des anafiomofes ; ce qui diflingue ces
vaifleaux de ceux du réfeau cortical qui font
également gros par-tour.
L’Enveloppe cellulaire expofée , par lè déchirement
de Tépiderme , à l'air s’exfolie ; il fe
forme fur e lle , comme je l'ai dit., un nouvel
épiderme.
Cette Enveloppe, fuivant l’opinion de M. Du-^
hamel, paroît produite par le tiflu cellulaire
qui fe comprime fous Tépiderme , & qui s’y
colore en verd par FaéHon dé la lumière.
Cette Enveloppe cellulaire fert à l’élaboration
des fucs & des matières qui pénètrent la plante
. car elle reffembie touî-à-fait au parenchyme des
feuilles 7 en forte qu’on peut aifément préfumer
par la reffemblance de ces deux organes, qu’ils-
produifoient tous deux l’air pur quand ils étoient
expofés fous l’eau à la lumière:-'
Cette Enveloppe paroît fervir aufli fous l’épiderme
des tiges, comme fous Tépiderme des feuil--
les à la transpiration , enfin il fembleroit que
cette Enveloppe cellulaire efl la fource de Tépiderme
qu’elle le forme entièrement. Cependant
il faut le dire , tout cela n’eft que foupçonné, 8c
if refte à en fournir les preuves au reftfe, l’orga-
nifation que Hill a découverte dans cette partie,,
fa. reflemblance avec celle des feuilles me paroît
appuyer- Tîdée que j’ai fur l’ufage de cette
partie & fur fes rapports avec les ufages des
feuilles,.
On trouve les couches corticales fous l’Enveloppe
cellulaire, elles rempliflènt l’intervalle-
qui efl entre cette Enveloppe & l’aubier.
Ces couches font compoféespar un réfeau formé
de fibres longitudinales dont les.- mailles font
très-larges. On les diflingee à Ta vue Simple-
quand on a détruit par la macération le tifltr
cellulaire qui les remplit. La couche la plus extérieure
Semblé d’abord formée par des: fibre©-
uniques qui fe lient ou s’anafiomofent leç- uns
avec les antres; mais quand on emploie à" cette
•obfervation des verres un peu forts, on ob'ferve
bien-tôt que ces fibres font formées par la réunion*
de plufieurs autres qui s’uniffent de même entre
elles. Aufli, comme je liai déjà remarqué, bécotes»
3es arbres fe déchire plus facilement dans fa Ion -
gueur que dans fa largeur ; parce que, dans le premier
cas, on fépare les fibres & , que dans le fécond
, il faut les rompre. M. Duhamel avec beaucoup
de patience , d’adreffe & -d’excellents verres,
n’ a pu parvenir au dernier terme de la divifion
de ces fibres qui forment les couches corticales.
• . - . . -
Ces faifeeaux de fibres ne font point ifolés ,
ils s’unifient par des filets qui s’en échappent
& qui s’inclinent vers d’autres faifeeaux qu ils accompagnent
dans leurs. finuofîtés : ou bien on
voit fe joindre à des filets particuliers, d’autres
faifeeaux qu’ils fuivent & avec lefquels ils forment
de nouveaux faifeeaux : mais il efl plus facile
d ’imaginer ces enlacements que de les décrire.
Il efl bien vraifemblable que ces faifeeux ou
leurs fibres forment des vaifleaux ; mais cela n’a
pas été démontré. Ce réfeau, que je viens de décrire
, donne naiflance à des mailles, par les mêmes
moyens qui unifient les filets, & ces mailles
font remplies par le tiflu cellulaire avec lequel
elles communiquent. Au refte, ce réfeau lui-
même efl fait par plufieurs réfeaux placés les
uns fur les autres, de manière que leurs mailles
qui fe reflemblent par leurs contours fe recouvrent
: & comme lès réfeaux extérieurs ont des
mailles plus larges que les réfeaux qui les fuivent,
ou qui font placés immédiatement fous eux ,
çes mailles diminuent de largeur à mefure que le
réfeau s’approche du bois , d’où il réfulte que
l ’efpace formé par les mailles de tous ces réfeaux
placés les uns lur les autres efl pyramidal , mais
de manière que la pointe de la pyramide efl
tournée du côté du bois ; les Obfervations de
M. Duhamel rendent cette difpofition très—
vraifemblable ; & les idées que j’ai fur le développement
de ces couches ajoute beaucoup à cette
vraïfemblançe. ^
Quoique j’aie parlé jufques â préfent d’un réfeau
, je ne veux point exclure les fibres droites
ou parallèles à Taxe de Tarbre, elles peuvent
former aufli les couches corticales ; mais ces
fibres, quand il y en a , font toujoursféparées par
le tiflu cellulaire,,
On pourroit croire que l’augmentation du
nombre des couches corticales ou des refeaux
qui les forment, efl plus ou; moins proportionnel
à Tâge de Farbre ; M. Duhamel a compté cinq
ou fix feuillets au fommet d’un tilleul de dix à
©nze pouces de circonférence , & il en a compté
dix-fept à Ton pied, qui doit être la partie la
plus antique de cet arbre.
II importe dë remarquer que le réfeau devient
plus fin & les mailles plus ferrées à mefure que
Ton s’approche du bois ; ce qui me confirme
dans Topinion que j’ai développée à Tarticfe
couche corticale , lorfque j’ai dit que1 jecroyois
le bois produit par une partie des couches corticales
deflinées à cette reproduction.
Ces réfeaux ne fe reflemblent point dans les
différentes efpèces d’arbres : au moins ceux qu’on
a dilféqués font obferver de grandes différences.
Mais comme les écorces difîèren t par leur couleur,
leur épaifleur , leur ténacité, comme les
bois eux-mêmes qui font formés par ces réfeaux
ne font abfolument point fcmblables, il efl clair
qu’il doit y arriver une différence très—grande
entre ces réfeaux.
Les mailles du réfeau que je viens gg peindre
ne font pas vuides, elles font remplies d une
fubflance qu’il faut encore connoître pour fa voir
mieux en quoi conüflent ces couches corticales ;
c’eft cette fubftance que Grew appelle le parenchyme
, Malpighi le tijju véjîculaire, Duhamel le
tijjii cellulaire. ■
Cette fubftance qu’on trouve dans les mailles
du réfeau des couches corticales efl formé pai un
amas d’utricules ou de véficules de différentes
formes fuivant Grew & Malpighi ; Duhamel a
vu ces utricules liés entr’eux par des vaifleaux oa
des fibres très-fines, ce qui forme un vrai tiflu
cellulaire , puifque c’eft un entrelacement de
fibres qui enferrent de petits corps globuleux
femblables fans doute par leur nature à ceux
du parenchyme.
La couleur du parenchyme de l’écorce efl;
verte ; mais ce verd varie dans .fes nuances; il efl:
en générai très-foncé. Au refte, ce parenchyme
n’eft vert que lorfque fes cellules font pleines
de fucs : il blanchit quand il fe defféche , & les
feuilles changent aufli alors de couleur.
Le tiflu cellulaire remplit les mailles du réfeau
, depuis le bois à Tépiderme ; les flocons
ou, grains qu’on y apperçoit , paroiflent plus
durs du côté de Técorce , que du côté du
bois.
On trouve, dans Técorce du chêne , du peuplier
, lorfque ces arbres font âgés , des corps
durs qui ont une figure cubique. Malpighi a
cru qu’ils étoient formés par une fubflance
tartareufe ; mais il fembleroit qu’ils font plutôt
le tiflu cellulaire lui-même , un peu plus
ferré ou engorgé; on ne trouve au-moins ces
Corps que dans les jeunes écorces des branches
nouvelles où la végétation efl plus vigouréufe,
où fes aliments font plus abondans. Mais il en
réfulte pourtant , que ces corps ne font pas
eflentiels à la végétation de ces arbres, puif-
qu’ils ne s’y trouvent que quelquefois, & pendant
une partie de leur vie.
11 fembleroit que le parenchyme ne fe dé*-
veloppe ici que dans les mailles du réfeau, ou
dans les intervalles des fibres corticales : il doit
contribuer à la folidité de ces'parties, & à leur
cohéfion , puifqu’il lie leurs fibres entr’elles ;
e’eft-là que fie préparent les excrétions & les
fécrétions , comme dans les feuilles. On ne peut
douter de ce dernier ufage , quand on voit les
utricules des plantes légujnineufes fe faner ?