
ZJO O D E
au bout de 24 heures,: fut réduit, par l’air nitreux
, à i , O/t. au bout de 4 jours à 1 , i ï .
L ’Odeur de l’ambre gris offrit les mêmes phénomènes
: au bout de 24 heures j l’air du récipient
fut réduit, par l’air nitreux, à 1 , 0 1 , &.
au bout de 4 jours à 1 , ©6.
L ’Odeur de Y affa. fatida ne fit aucune crème
fur l’eau de chaux : l’air du récipient, au bout
de 24 heures, fut réduit, par l’ air nitreux, à 1,04,
& au bout 4 jours à 1 ,0 4 .
Ces expériences apprennent d’abord que les
Odeurs agiffent plus ou moins fur l’air pur con-
' tenu dans l’air commun, puifque cet air eff gâté,
plus ou moins, lorfqu’il y eft expofé. Cependant
on y voit clairement que l’altération que
l ’air éprouve par les Odeurs dans un tems anez
long, ne fauroit être fuffifante pour lui attribuer
les funeffes effets que quelques odeurs produi-
fenr. Ce qui montre que le principe odorant
n’agit pas uniquement fur le poumon.
Je ne fais fi je me trompe ; mais il nie fem-
bleroit que le principe odorant eft plus inter-
pofé entre les particules de l’air qu’il n’eft combiné
avec elles. D’ailleurs, comme les huiles ef—
fenrielles laiffent échapper l’air inflammable, on
peut croire qu’il eft la caufe de l’altération
que l’air commun , renfermé avec elles, doit
avoir foufferte.
J ’obferverai feulement ici que l’Odeur feule,
quelque. forte quelle foit , n’eft pas toujours
une caufe de l’altération de l’air. Les Odeurs des
foffes d’aifance, dans le moment où elles font
les plus; repouffanres , laiffent à Yair fa pureté '
eudiométrique , ou du moins la combuftion &
l ’épreuve de l’air nitreux ne peuvent évaluer
l ’altération qu’il doit avoir éprouvé, comme je
m’en fuis convaincu par des expériences.
Il paroît que le charbon des végétaux fe dé- i
gage dans tous les cas où l’air eft gâté par des
. émanations végétales ; puifqu’il y a une production
d’air fixe par la combinaifon de ce charbon
avec -l’air pur de l’atmofphère.. Et fi ce
-iféroit pas cette manière, il faudroit qu’il y eût
une décompofition du principe odorant, ce qu’on
ne foupçonne pas d’abord. Cependant comme
les huiles font altérées par l’aèîion. de l’air & de
la lumière, & comme l’efprit reéteur, qui paroît
d’une nature huileufe, a les plus grands rapports
avec le principe odorant, il pourroit bien arriver
que la lumière, ën contribuant à le développer
, contribuât auffi à le décompofer par le
moyen de l’air.
Ne peurroit-il pas arriver que la lumière, qui
a une fi grande influence fur la partie huileufe
réfineufe des plantes, en eût fur leurs Odeurs, ;
qui femblent avoir de rapport avec les huile$ ;
c’eft aânfi que la lumière contribueroit peut-être
à la formation du principe odorant par le
moyen de l’air inflammable qu’elle lui prépare!
a.8* dépen« de l’eau décompofée, & au moyen;
O D E
de la matière charbonneufe que la décompoff-
. tion de Pair fixe lui fournit. Ce qu’il y a de fur,
>• c’eft que les huiles donnent beaucoup d’air in-
: flammable & des matières fuligineüfes.
J ’ajouterai ici que le principe odorant a les
plus giands rapports avec les corps gras , & que
plufieurs Odeurs , qui font incoercibles , comme
celles du jafmin, font fixées pourtant, jufqu’à un
certain point , par là graiffe ou les huiles graf-
fes , comme on l’obferve dans nos pommades.
Le moment, où les plantes odorantes donnent
le plus d’Odeur n’eft pas celui où la chaleur
eft la plus vive. 11 fembieroit que la diflipation
de l’efprit reéleur, qui eft peut-être alors plus
grande que fa reproduction, rend l’Odeur moins
confidérable, quoique l’Odeur foit en elle-même
beau coup-plus forte que dans un tems plus rafraîchi.
Majfe le matin & le foir font les moments
de la journée où l ’Odeur des plantes eft
la mieux caraétérifée & la plus agréable; peut-être
parce qu’elle eft alors un peu moins volatile.
Ce que je foupçonnerai fur la diflipation des
Odeurs végétales me paroît d’aurant plus vrai-
femblable , que lorfque la nuit eft très-chaude
après un jour chaud , l’Odeur des. plantes eft
bien diminuée. D’un autre côté, la chaleur eft né-
ceffaire pour l’Odeur des végétaux : les femmes
fe font apperçu mille fois que les violettes &
les jonquilles au Printemps ont plus d’Odeur
quand elles les ont portées quelques moments
que lofqu’elles les ont prifes fur leur fenêtre.;
au moins, lorfque l’air eft froid , les jonquilles,
les violettes, les hyacintes perdent une grande
partie de leur Odeur. 11 en fera de même, fi de
fortes pluies tombent pendant quelques jours :
elles amènent le froid : la sève trop aqueufe ou
trop abondante , que ces plantes tirent, eft peu
propre à former l’huile érhérée : la transpiration
ne fe fait point : les principes, odorants reftent
noyés : & celui qui eft dans la sève ne s’évaporife
pas. Enfin il faut rcconnoître que la chaleur fa-
vorife la volatilité de, principe odorant, après
avoir contribué à le former : au moins la chaleur
du bain marie le diflipe prefque entièrement.
Le principe odorant ne paroît pas diffoluble
dans l’eau ; il la traverfe fans fe combiner av«c
elle.
On peut donc conclure, de tout ce qu’on fait
fur les Odeurs, quelles font formées par une
matière qui s’évapore.hors du corps odorant : il y
a au moins divers corps qui n’exhalent leur
Odeur que lorfqu’il s’évaporent ; mais il faut
avouer que cette matière doit être bien fubtile.
L ’ainbre gris ne perd pas de fon poids pendant
trois jours & demi, &. YaJ/a foetida pendant cinq
jours, quoiqu’ils rempliffent l’air qui les entoure
.de leurs émanations.
Il paroît aufli que l’hjule eflentielle, qui possède
cette Odeur dans les végétaux , en eft fe«
O D È P A N ni
ïement dépofitaire ; car- cette huile peut la perdre,
fans ceffer d’exifler, & elle peut la reprendre
quand on la diftille lavée une plante aromatique.
On voir encore que les fubftances d’une Odeur
vive & pénétrante, -qui paflent aifément à 1 aigre,
comme les plantes âcres & crucifères, contiennent
un principe^odorant plus faim qu’huileux: tandis
que les Odeurs qui portent à la tête , comme
l ’ambre & les corps narcotiques, qui paflent à
la fermentation virieufe, 'ont un principe odorant
, huileux & peu falin.
On peut croire, en général, que le principe
odorant fe trouve fur-tout dans le règne végétal
: & qu’il y eft particulièrement placé dans
l ’huile eflentielle du parenchyme ou dans des
logettes propres à la contenir. On obferve encore
que les plantes , qui ne fourniflent pas
de Y huile eflentielle, perdent d’abord leur Odeur,
comme le jafmin & les hyacinthes; tandis que
lés plantes aromatiques la conferVeùt même
lorfqu’elles font defféehées. On ne peut pas, douter
que ce principe ne foit le produit de la
végétation ; la menthe développe fon Odeur avec
fes premières feuilles ; mais fon Odëur eft la plus
vive quand la plante eft la plus forte.
Enfin, fi quelque chofe peut faire connôître
la nature du principe odorant, qu’on cônnoît fi
peu , c’eft la propriété que le gaz, acide muriatique
oxygéné & l’efprit de nitre, ont pour lè
détruire entièrement dans les huiles effentielles;
Mais à-quoi tient cette deftruélion ? c’eft ce qui
refte à examiner. Pour moi, je crois que l’oxygène
fixe cet efprit reéleur , le réfinifie , comme
les huiles effentielles , qui font un efprit rec-
moins fubtile ;'&S Comme je l’ai obfervé, l’huile
eflentielle fe réfinifie quand elleperd fon Odeur.;
Linné, dans fa Diflertation fur lesOdetirs des
médicamens , croit qu’on peut diftinguer les
Odeurs en VII Gaffes: les Ambrofiaquës, comme
celles du géranium mufqiié ; les Pénétrantes,
fragranda. , comme celles du jafmin ; les Aromatiques
, comme celle du laurier; l’Odeur alliacée,
comme celle de l’ail & de l’ajjd fesüda ; l’Odeur
Fangeufe , comme celle des orçhys ; l’Odeur
Vénéneufe teter, comme celle de l’opium , du
chanvre , de la jufquiaine-, de la ciguë ; l’Odeur
Nauféabonde, comme celle de l’hellébore & de
la coloquinte. M. Defauffure croit que l ’on
doit ajouter à cette claffification l’Odeur piquante
, comme celle de la moutarde & du
cochléaria , qui eft parfaitement diftin&e des
autres, & qui ne fauroit fe rapporter à elles.
P.
PANACIIURE. On donne ce nom aux différentes
couleurs qui s’affocient, dans les feuilles
& les pétales à la couleur principale. Ainû , par
exêmplc, le-rouge & le jaune s’uniffent à la couleur
verfê1, pour peindre les feuilles des ama-
rantes tricolors.
Il y a plufieurs plantes’ dont les feuilles fè
panachent naturellement : telle eft la perfotiatà
foliis pifiis, dont les feuilles font tachées de
jaune; la pimprerelle de montagne, dont les
feuilles vertes portent des bandes jaunes; une
efpèce d’aloës dont les bords des feuilles font
jaunes, le Rufcus anguftifolius, dont les feuilles
font vertes & jaunes; la fauge jaune & verte,
comme la faugé verte & blanche.
Si ces feuilles font toujours panachées, il y en
a qui ne fe panachent que dans certaines cir-
conftances, comme l’érable, le fycomore, le
cormier, l’amarante & le fureau.
Il eft affez généralement reconnu que la Pana-
chure eft une maladie produite par quelques
caufeS), qui tient aux principes-nourriciers de'U
plante. C’eft au moins l’opinion-de M. Duhamel.
Elle efl fondée fur une observation affez commune
; il y a des plantes qui fe panachent feulement
dans un terrein particulier, & qui ne fe
panachent pas dans un autre. On a obfervé
encore que quelques plantes fujetteÿ à fe panacher,
fe panachoienr, fur-tout quand ellesétoienfc
environnées d’autres plantes qui leur enlevoient
leur nourriture. C’eft pour cela que fes Pana—
chures font plus communes dans' les terreiro
maigres. On voit les oignons de tulipe perdre
leur groflëur & leur vigueur, quand les fleurs
fe panachent. Enfin, c’eft un fait reconnu-, que
les couleurs rouges, jaunes & blanches, quand
elles font accidentelles, font le ligne d’une maladie
de la plante.
Toutes mes Obfervations confirment cela;
on les trouve dans mes Mémoires phyfico-chimi—
ques, tome III, pag. 89.
Les Panachurès des feuilles d’amarante fe remarquent
fur-tout vers leur pétiole: les pointes
des reuilles panachées font toujours vertes : la
rougeitr commence, pour l’ordinaire , vers les
nervures. Le pétiole des feuilles panachées eft
blanc, lorfqu’elles ont du jaune; celles qui ont
du rouge & du vert, ont le pétiole vert. Les
feuilles, qui ont le plus de jaune, font les moins
grandes. Il m’a paru que toutes les feuilles des
tricolors fortoient jaunes du bouton; que leur
fommet verdiffoit; mais qu’il y reftoit affez dfe
jaune. Dans chaque bouquet de feuilles, celles
qui font extérieures, feint, pour l’ordinaire ,
vertes & rouges ; celles du centre font rouges
& jaunes, & quelquefois entièrement jaunes.
Enfin les amarantes, qui ne fe font point panachées
pendant, l’Eté , fe panachent fouvent au
milieu de l’Automne ; & c’eft vraiment alors que
les Panachurès-font les plus belles.
La couleur rouge des amarantes eft diffoluble
dans l’eau, elle couvre le fond jaune que la
Nature s’eft chargée ■ de peindre ; ce fond eft
une réfine diffoluble dans l’e fp rit- de - v in . La
D d ij