
■ïfî.' C O T
& fimple fans qu’il y ait une circulation établfe.
Les Cotylédons nourriffent la plantulç,; ils
lui fourniflent fon aliment par un vaiffcau particulier.
Elle a vu un très - grand appareil' de
vaifleaux qui unifient la plantule à la radicule,
& tous les deux aux Cotylédons. Mais "quelle eft
la nature de ces vaifleaux, leur direélion ? c’efl
ce qu’il eft bien difficile de peindre. M. Hedwig
ne croit pas les- avoir bien vus ; il foupçonne
même que les Cotylédons ne fervent pas au développement
de la plantule, & il fe fonde fur
ce que les Cotylédons relient long-tems en terre
fans altération fenfible, quoique là végétation
n’ait pas difeontinué, & parce qu’il y a des Cotylédons
qui périffent dans quelques plantes,
quand la plumule commence àparoître. Mais,
dans le premier cas, on ne peut rien conclure,
fi ce n’eft que notre ignorance eft encore très-
grande fur la manière dont ces Cotylédons rem-
pliffent leurs fondions ; &, dans le fécond, ils
ont fait tout ce qu’ils peuvent faire pour la
plumule, quand elle fe montre au grand jour •,
d’autant plus que la partie farineufe contenue
dans les Cotylédons a déjà fermenté, fourni
peut-être la petite partie des fucs- flimulans qui
doivent animer le germe.endormi dans la graine,
& favorifé par un changement qui ne. nous fem-
ble pas apparent, lés premiers dévelèppemens.-
de la plantule. Certainement, fi ces fucs élaborés j
avoient été-ou-plus, abondans, ou plus fubftan-
îiels, ce qui feroit arrivé,files'Cotylédons euffent
végété avec- plus de vigueur, alors la plantule
auroit péri , parce qu’elle auroit reçu un aliment
qu’elle n’auroit pas été en état de fupporter.
-v -M. Hedwig croit que les Cotylédons qui forint
de terre avec la plumule adhèrent à la racine
par un pétiole qui les en a - un peu élevés
pendant que la plumule s’éft élancée dans l’air,
&. qu’ils ne fervent que comme les feuilles à
l’élaboration du fue pompé par les racines. Ce
qui me femble bien yraifemblâble , puifqu’il y
a des Cotylédons qui fubfiftênt long-tems après
la formation de la racine. Voye\ G ermination '
G r a in e , Pl a n tu l e , Plum u l e , R adicule!
Quand, les Cotylédons deviennent feuilles fé—
minales,, comme dans les haricots, les fèves, ils
croiflent, s’augmentent en tout fens*, leurs vaif- '
féaux, qui les nourrifloient, s’étendent de même :
cet appareil, que nous avons fuivi dans lés grai*-
nes germées, fe développe encore mieux pour
les plantes hors* dé terre-, alors ces Cotylédons
jouent peut-être le rôle de feuilles, pour favo-
rifer la fuélion, la tranfpiration, ou, en un mot
l’élaboration des fucs tirés & (tomme ces Co- '
tyledons communiquent avec la radicule, ils
peuvent fe remplir de sève, l’élaborer ; de même,.
comme ils communiquent avec la plumule ils
peuvent lui fournir les fucs qu’ils ont élaborés.
Je me propofe d’examiner cette théorie particulière
par des expériences.
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Ces feuilles féminales diffèrent, à la vérité;,
des autres feuilles par leur petitefle & leur figure
, elles ne font point dentelées -, les feuilles
féminales du Naflurtium Indicum ont deux découpures
-, la furface de ces feuilles eft, pour
F ordinaire, lifte, leur pofition oppofée entre,
-elles, leur couleur pafle du blanc au jaune, &
enfuite au verd ; enfin elles fe froncent en fe
flétriffant.
Les feuilles féminales croiflent en diamètre;
mais elles-n’acquièrent pas de-l’épaifleur, au con*
traire, elles s’aminciflent.
Il me femble que, puifque ces feuilles ver-
diflent, il faut qu’elles aient de grands rapports’
avec lès autres par leur propriété dè combiner
la lumière ; ellès ne verdiflent au moins que
lorfqu’elles font forties de terre •, il paroît de-là
, q«e. leur parenchyme doit être le même,
qu’elles doivent avoir lès mêmes propriétés.
Les expériences curieufes de M. Bonnet prpu*
ventl’utilitédes Cotylédons*, il coupa ces organes -
à des.haricots, qu’il avoir tenus pendant quelques»
jours dans l’eau *, il eut la patience & l'habileté"
, d’élever ces germes dè haricots, après qu’ils eurent
été féparés de leurs Cotylédons *, mais les plantes*
qu’il eut le plaifir de voir, croître , furent réel-
ment des haricots en miniature, puifqu’ils, n’é-
I toient aux autres que comme l à 7.
| J’ai répété1 ces expériences pour* les fuivre, &,
; j’ai obfervé que ,.fi l’on coupoit les Cotylédons*
avant la germination, la graine ne germait pas:
fi on' les.coupe même avant que la plumule ait?
une ligne , la plante périt?:- mais, dans tous les
r autres cas, la plante réuflit bien, foitqu’on luiî
coupe les deux-Cotylédon s, ou un feul, ou une /.
de leurs parties. Mais j’ai toujours trouvé que la-?
grandeur de-la plante étoit proportionnelle à la-
quantité des Cotylédons -retranchés;
Je fis cette opération fur des haricots & des-’
fèves , rie 8 Juin, au moment où leurs plumu-
lès avoient une ligne. Le 30 Juillet, dés haricots’
nains naturels, fbigirés de la même manière que
4 ceux qui avoient fervi à mes expériences avoient;
une tige de.quatre pouces, deux lignes-, la pre—
mière feuilleavoit deux pouces 9 lignes de largeur,
. deux-pouces, trois lignes de longueur^ le pétiole-
un pouce, cinq lignes *, la fécondé, feuille avoir?
deiix pouces trois lignes de longueur*, deux-pouc.-
6 lignes de largeur*, les filiques * trois’ pouces -
déux lignes d« longueur-, il y- en avoit trois..
Le haricot, dont les Cotylédons avoient été coupés,
avoient une tige de. deux pouces déux.
lignes^ les fécondés feuilles avoient huit lignes-
de largeur, un pouce deux lignes de longueur -,.
fe filique. avoit un pouce deux lignes de longueur.
J’avois un autre harieot fcmblable, dont:
la tige avoit un pouce 3 les premières feuilles-,
un pouce de largeur, neuf lignes de longueur y,
i les frcçndes. feuüles,^ dix lignes de longueur^.
a
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lignes de largeur. J’ai confervé la graint ,
.mie je femerai. j . . ,
La fève naturelle avoit feize pouces de hauteur
fes feuilles un pouce, une ligne de largeur
fur deux pouces une ligne de longueur:
la fève dont les Cotylédons avoient été coupés
avoit huit pouces & demi de hauteur ; La
feuüle , lix lignes de largeur fur un pouce,
une ligue de langueur, Les pucerons empêchèrent
les fleurs de donner leurs graines.
Enfin , doutera-t-on de l’Utilité de ces Cotylédons,
fi l’on réfléchit qu’une plante étant donnée,
doit néceffairement vivre à tout âge par
des moyens analogues à ceux qui la font v égé—
ter dans fa vigueur?- comme il faut alois des
feuilles pour tirer le fuc de la terre, & pour
l’élaborer, de’ même les feuilles féminales, après
avoir rempli ce but dans la terre, le rempliflënt
encore à l’air, après avoir combiné la lumière.
D’ailleurs, ce n’eft pas la racine qui nourrit la
plantule, puifqu’ellé n’exifle pas d’abord, &
qu’elle a befoin de nourriture pour fe développer
avant de1 pouvoir devenir nourrice. Aufli.
la nourriture de la plantule me femble plutôt ;!
d’abord fuccëe, élaborée par les Cotylédons, qui
développent aihfi la racine; la racine, à fon
tnur leur rapporte la sève qu’elle tire hors ;
de la terre, & les Cotylédons fe bornent peut-
être alors à élaborer la sève pour la plantule
la radicule, comme les feuilles le feront dans
la fuite. r - ' Le nombre & la forme des Cotylédons.a fourni ;
aux Botanifles, un moyen de perfeétionner la :
.nomenclature botanique.
COUCHES CORTICALES , LIGNEUSES,
fje ne diftingue pas ces couches, parce que l’é-
,cofce qu’elles doivent former par leur union ,
ne permet pas trop aux fens de les appercevoir;
mais je: les réunis pour traiter ce fujet, parce
qu’en les envifegeant fous ce point de vue , il
eft difficile de parler de l’une , fens parler de
l ’autre. ,
Au refte , en m’occupant du bois , de / accroif-
fem en t des plantes, j’ai déjà dit que la partie
ligneufe des tiges & des brandies, étoit formée
par la réunion fucceffive dlune foule de feuillets
qu’on pouvoit fépater julques à un certain
point, & deviner pour la partie qu’on ne pouvoit
pas divifer. Ces feuillets font vraiment les Couches
appliquées les unes fur ies autres, formant
:1e bois : & comme, ces feuillets font compofés
de. vaifleaux obfervés dans l’écorce, il eft probable.
que l’écorce elle-même eft compofée de
Couches pareilles que leur finsffe , leur molleffe
empêchent d’obferver aufli diftinélement que dans
le bois, C’éft de' ces Couches dont je veux parler
ici ; c’eft le problème difficile du changement
d’écorce en bois, que je veux faire connoître
en donnant un réfùltat de- tout ce qu’on a fait
j>apr lé-réfoudre. Mais, malgré les lumières que
C O U -4 à
M. Duhamel a répandu fur cette matière, par
fes belles expériences, il refle encore, bien des
chofes il faire , pour préfenter ce fujet d une
manière un peu folide aux yeux qui veulent
voir toute la vérité.
Chaque tigo-, chaque branche eft formée par
l’application fucceffive de feuillets ligneux &
■ corticaux, qui fe recouvrent les unes^ les autres,
& dont les plus intérieurs qui font ligneux enferment
la moelle. Ou diftingue même des filets
qui ont traverfé ces Couches, lorfquelles étoient
molles, & qui unifient par cette communication
la moelle « ’écorce. Ces Couches font plus dures
& plus brunes vers le centre, elles deviennent
plus molles en s’approchant {de la circonférence,
où l’on trouve une fubftance plus blanche &
plus fpongieiife qu’on appelle aubier; enfin, on
arrive à l’écorce qui eft la partie la plus molle,
mais dont la couleur eft un verd plus ou moins
foncé. - ,
Le bois & l’écorce different non-feulement
par la couleur & la denfité, mais encore par un
organe nouveau ; l’aubier & le bois ont des trachées
qu’on n’obferve pas dans l’écorce, quoiqu’ils
offrent tous trois la même organifation
dans des circonftances différentes, &quoiqu’ds
produifent des effets différents. V o y e i Bois.
Mais d’où vient cette féparation «ntre les
Couches? Certainement le problème feroit mal
énoncé , ü l’on croyoit que chaque Couche eft
cette zone que la vue fait difttnguer. Car cette
zone qu’on croiroit unique , feroit pourtant
formée de feuilléts plus étroitement unis, que
■ les zones entr’elles ; au—moins la folution de continuité
n’y eft pas fi apparente; ce qui peut
arriver parce que la végétation fufpendue pendant
l’hiver, ou par quelqu’autre caufe, peut occa—
fionner une entravafation de fucs qui rend ces
zones diflinétes par fon interpofition entr’elles;
ou peut-être y art-il une partie de l’écorce
moins propre à former le bojs, comme celle où
fe trouvent les vaifleaux propres. Il fembleroit-
pourtant que cette folution de continuité n’eft pas
un effet-confiant, parce que les couches feraient
plus égales entr’elles, & les interpofitîons plus
régulières. f ’
Les Couches font communément plus minces,
en s’approchant du centre : 1 état de la végétation
influe beaucoup fur la formation des Couches
: elles feront plus épaiffes & plus parfaites
quand la végétation fera plus vigoureufe , quand
la nourriture fera plus abondante & plus convenable,
Dans les Couches du centre , la végétation
eft la plus petite poffible, les vaifleaux
iy font fortement comprimés j le parenchyme où
elles fe trouvent eft très-preffé en forte que les
Couches doivent diminuer l’épaiftcur, en raifon
de cette cemprefiion.
Jla.i fait remarquer en parlant des branches >
qu’elles affefloient comme les tiges, une forme
F ij