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but. C’eft ainfi qu'on voit les racines fiùcer un
fluide qui trgyerfe les fibres ligneufes pour s’élever
jufque à la cime des branches, pénétrer dans les
feuilles où il reçoit une élaboration -particulière.
On remarque bien—tôt que le parenchyme de
l’écorce, & celui des feuilles, donne nai (lance au
même e ffet, quoique l’un communique mal
en apparence avec l’air & la lumière, & que
fautre ait avec ces deux élémens une communication
plus immédiate. On voit de même que
les fleurs diffèrent du fruit dans leur apparence,
leur compolirion & leurs produits, & quelles
ne rcffenibîent à aucun des organes dent j’ai
parlé.
Toutes ces parties différentes font des Organes
ou des petites machines conftruites pour amener
un effet particulier. On lait que les racines font,
compofées de fibres, de parenchyme & d'écorce -,
que le parenchyme eft fait pour élaborer des
fucs- & qu’il efl compofé de fibres différentes
qui fe croifent en mille fens : que les fleurs
renferment des étamines, des pifiils, des germes,
des pétales, qui font des organes très-compliqués:
mais il faut dire la même chefe du bois, de
Vaubier , de l’écorce, des branches, des boutons,
des feuilles, des fruits, Sic. ■
Ces organes font aatfs pendant un certain
tems : fi l’on voit la fève monter & redefeendre
fans fe perdre, cela fuppofe quelle eft contenu
® dans des canaux : fi elle pafle de l’état
aqueux à celui d’un fuc réfino-gommeux, cela
fuppofe encore qii’elle a été élaborée : fi ces
fucs prennent une forme différente dans le bois,
dans l’aubier, dans l’écorce, dans les racines,
dans les feuilles., dans les pétales, c’eft fans doute
parce qu’ils font élaborés d’une manière particulière
dans chacun de ces organes-, ce qui
prouve encore la différence qu’il y a dans ces
organes & dans leurs opérations.
Cette élaboration fuppofe une adion : fans elle,
les fucs feroient immobiles, ils ne parcourroient
pas ces différens organes, les fuperfluités ne s’é-
cliapperoient pas, 1 air, la terre, 1 eau, le feu
ne fourniroient pas aux végétaux ce que leurs
organes leur rendent propres, & les végétaux
fans organes,,, ne fe débarrafferoient pas de ce
qui leur eft inutile, & de ce qui leur deviebdroit
nuifible. C’eft cette aéfion qui fait le jeu de la
Plante & c’eft fur cette aélion que leur vie
rG^VIais ce feu & cette aéiîon ne fnbfiftem que
pendant un certain tems, qui varie pour la longueur
, fuivant la nature des Plantés, & qui eft
fans doute proportionné à l’énergie de cette
.action, pour élaborer tout ce qui eft néceffaire
au développement total du végétal élaborant.
Si la Plante qui a vécu un jour ou deux, périt,
c ’eft parce qu’au bout de ce tems, l’aétion de
fes* organes eft devenue impoffible par l’énergie
quelle a déployée, par le développement com-
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plet de toutes fes parties, & par la roiefeuf des
organes eux-mêmes, qui ont beaucoup moins,
ou qui n’ont plus la faculté d’agir. 11 arrive la
même choie à la Plante qui compte des fiècles,
comme le chêne, pendant fon exiftence fécu-
laire. Mais, quelque foit la durée de l’action de
ces organes, elle eft toujours bornée. Quand les
mailles du réfeau primordial ne peuvent plus
s’étendre, il faut que les vaiffeaùx s’engorgent,
s’obftruent ; cependant, comme les arbres fub-
fiftent encore long-te ms, quoiqu’ils ne prennent
pas d’a'ccroifiement fenfibie, cela vient de ce
que les-1mailles du réfeau qui font dilatées,
autant qu’il eft poffible, ne font pas remplies
autant qu’elles pourroiert être: la nouvelle nourriture
qui écartera lés mailles, fert à les remplir,
quand cette dilatation eft complctte; d’ailleurs
les arbres lés plus anciens ont tou jours des
parties neuves à produire, à nourrir : auffi la
durée des arbres eft peut-être non-feulement
proportionnelle à la dilatabilité de leurs, mailles,
mais encore au nombre des germes qu’ils ont à
développer.
Le but de l’âHion de ces organes eft de préparer
les matières propres à la végétation. C ’eft pour cela
que la lymphe, dans fon principe, eft une
liqueur qui ne reft'efnble point par fes élémens ,
ou plutôt par leur quantité, à cette lymphe
élaborée par les feuilles & par les divers organes
qui agiffent fur elle. C ’eft pour cela encore qu’elle
prend les qualités réfin eu fes, gommeufes, Câlines,
colorées, odorantes, propres aux différentes
parties avec lefquelles elle doit faire corps..
L ’effet de cette préparation de la lymphe,
dans ces divers organes , eft de fournir tes matières
qui doivent sajjimiler au végétal, pour le
conftituer tel que nous le voyons. Car, comme
il eft contenu dans la plantule renfermée dans la
graine avec toutes fes parties, il faut que la plantule
s’affimile use grande quantité de matières
pour acquérir le poids, la maffe & le volume
que nous lui voyons, quand elle eft arrivée à fa
perfection. Mais, il faut l’avouer, c’eft au fit
l’ouvrage des fiècles. Cependant, comme cette
maffe de matières différentes forme un tout bien
lié , quoiqu’il ne foit pas d’une dureté confidéra-
ble , toutes ces particules de matière doivent être
retenues & combinées de manière qu’elles acquièrent
la folidité que nous leur voyons. Elles
paroiffent auffi placées dans les mailles d’un ré—
feau qui reçoit ces parties à mefure que les fucs
les leur préfentent, j-üfqu à ce que cés mailles
foiem dilatées autant,qu’il eft polfible. Et il eft
très-probable que les ioix des affinités préftdent
à ces eombinaifons, & que les loix de la eohé-r-'
fion afiurent leurs effets. Ces organes élaborent
non-feulement les fucs alimentaires des végétaux,
pour fournir à la plante lés fôlides & les fluides
qui doivent entrer dans leur conftîtntion, ncrr-:
feulement iis donnent à ces fucs ou à ces parp
x A
. , flmirrîciètw !a forme, la confiftanee, la com- i s s i s ï ïp f i l f
précifémi t t f c r e S j ou plutôt
qU“ qU' , J foc eénérafoenferme 1« élémens de
S fo T p a n L fd i f f é r e n t e s , dont il faut rempUr
les différentes matlks, cependant ?)_ J
mais d’erreur ; chaque par tic trouve toujours la
place quüm convient > qui devott être préci;
lément la fienne.
C’eft par cette aggrégation K S g ^ S l j
s’onère l'accroiffenunc des végétaux, fcn hauteur
& en largeur. Le volume & la maffe d un cor
doivent s'accroître, ï mefure que ce corps s aflo-.
d e de nouveaux dlémehs. Mais les bornes
l’accroiffement "de ce corps fon t, ou la fin, ou la
fnfpenfion de l’élaboration & de la. PréParat,°_
des matières défibrées à la combmaifon des ma
dèr” qui doivent le nourrir ou
ou’ “ y a pour ce corps; de s’incorporer d aumes
canicules de matières, font, parce que des obf
lacles interceptent le pàffage des fucs alimen-
B foit, parce l i i mailles déjà remp iess
ne font plus fofoeptibles
lion & font auffi écartées qu il eft. poffible. La
réunion dé.ces deux caüfes peut fervir d obfiacles, à l’accroiffemcnt des végétaux.
Les Plantes ont non-feulement la faculté.de
4 W m û ê
Plante en miniature^qui É p i fortir de leurs;
5 fon T u t faire, généralement a v e c ^ s,
narsies id’unê Plante ,, fes branches , les tepiiies,,
les boutons- en forte que toutes ces parties con-
dennènt féparément les moyens régénérateurs ae
■ „mê la P lk te elle-même. La f.mplicué de 1 or-
«anifation des Plantes influe sûrement fur ces
phénomènes , mais UniformitéMe.cette o g -
fation en eft sûrement la pnn P répans,;,
SS”, WmÊBÊÊ Sf vés dans les tiges. & les branches, g de; forte. cpi.ils
peuvent faire de nouvelles produélions :fou am
rObfervation .de M. Bonnet,
ment des germes particuliers, .q«t n e 1 . | g |
jamais développés s il n y av-ou b . , tjoi-
conftances particulières, auxquelles foules■ kfoo
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les a tirés de Ta torpeur où ils feroient toujours
ou plut ïbrigràeins; reftés.
Enfin les Plantes font des Etres eicachc's a la
u n e , ou à d’autres corps, qui leur fourniffent,
les particules de matière néccffàires pour remplir
leurs mailles..Et d’abord il feroitdifficile d’imaginer
rifolement. abfolu d’une Plante : on ne
fauroit ménje fe èoBceybid av'pc • vrai le j n blançe.
Car, cornm.e ,1e végétal a beioin de parritules d»
manère à.élaborcr, qui puiffem devenir propres ;
’ à être incorporées dans la .fufcfiar.ee, il faut
encore qu’il foit dans le cas de recevoir ces particules
alimentaires. Auffi, comme il eft privé de
la faculté locomotive , il falloir qu’il fût fixé
dans les lieux où il pourrait trouver confiam-
m e n t ce qui étoit néceiiaire à fa confervation.
C’eft aitiiï que les plantes font plus ou moins
I enracinées; dans la terre., .&. qu’elles, nagent fur
; les eaux. C’eft ainfi quelles alpirent le fluide
: aqueux qui charie avec lui la terre diffoure par
le moyen de l'air fixe...C’eft ainfi qu’elles jouil-
fent du bénéfice de l’air atmofphcrique, pour
en fqutircf l’eau, Si. l’air fixe qui peuvent y être. .
C’eft ainfi quelles reçoivent ^’influence de la lumière
, &,qu’elles fe” trpuvent en rapport avec
; tous les.Etres de rür,iyeis,.ou plutôt, en dernière
aiialyfo,. avec l’eaii, Pair , le fou & la terre
végétale.'Enfin;,, c’eft ainfi. que, pur des cotnpoft-,
tions & des décompolirions continuelles, on voit-
fe préparer les gommes,, les huiles, les réfines ,
les fols, différens que les végétaux prochiifent.
C’eft enfuite aux dépens de ces compofitions
que fe développent les, différer tes matières qu’on
y obferve,; comme le bois, fécorce, les feuilles,
les. boutoirs, les fleurs, &c.-C’eft encore par ce
moyen que fie forment leurs odeurs, leurs couleurs
, leurs faveurs, &c.
La Plante offre ainfi un être- organifé , qui eft
compofé des.diverfos parties. Mais il faut en con-
noître la ftrudttre, l'arrangement & le jeu. En-
fuite elle infpire le defir de fuivre les effets do
cette organifation , la nutrition , 1 accroiffe—
. ment, &c. '.., ... . . .
Je ne puis me difpenfer de dire ici , que
quelques Botanifies ont regardé les champignons
comme une production animale. Mais, quand
on examiné avec foin leurs • obfen ations , on
alppercoit bien-tôt que les animalcules, qu’ils ont
vus dans leur fubfiance, les animalcules cm des
infufions : & que les oeufs , qu’ils y ont découverts,.
font des oeufs dépofés par des infeftes connus
: que l ’aikaii volatil que les champignons
donnent, n’eft point un produit cxciiilif des animaux
-. puilqii’on i’obfene dans piuficurs riantes
qui ne donnent aucun figne de l’animalité,
comme les alliacées A & que l'odeur cadayéreufe' t exhalée par quelques champignons pourriffants.,
; eft un ’ ligne d’aniinaliié aulfi. fufpecl ,. puifque
les oicliïs oît-t une odeur aniinale aücz déia-
gréalle. Cette rciparque m’a paru nàccfiaiie,