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la fermentation qu’il occafionne. Vby‘ 1 Ma-
TÜRITÉ. -
POUSSIERES. FoyqET amines. Je n'ajouterai
à tout ce que j’ai' dit fur les pouffières que
l ’hiftoire de leur découverte , avec quelques
nouvelles obfervations, qui m'ont femblé importantes.
v .
Il paroît d'abord que les Anciens avoient une
idée: très-confufe de ces pouffières. Grew eft le
premier qui les étudia avec le microfcope en
i68z.-r Malpiglii entreprit ce travail en 1686.
Geoffroy s’occupa de la nature & de la forme
des Pouffières dans les Mémoires de P Académie
des Sciences de Paris pour l y n . V aillant v it ,
en 1717 , comment lès anthères s'ouvrent. De
Juffieu obferva l'explofion des Pouffières en 1747«
M. Needham l'étudiaenluite. Enfin MM. Koëlreuter
& Hedwig ont perfectionné ces recherches
, en montrant plus particulièrement la drue-
turedes étamines. Quelle que foit l'importance de
ces découvertes > elles en font efpérer qui feront
plus importantes , fi elles nous font trouver corn-,
ment ces Pouffières fe développent, comment
fe préparent les fucs quelles renferment, comment
ces Pouffières & leurs fucs agiffent fur ie
germe, fur les piftils. Mais ici tôut eft encore à
chercher & à vpir;
M. le Baron de Gleichen décrit les Pouffières,
comme étant formées par des capful.es très-fines
: plufieurs efpèces reffemblent, fuivant lui, à des oeufs de fourmis : ces capfules lui paroiflent
épaiffes & renflées. Quelques-unes de ces Pouf-
fières font femblables iÆne veffie, qui n’eft pas ,
tout-à-fàit pleine. Ce Naiuralifte croit que les
globules , renfermés dans les capfules , ont un
diamètre ïéo ,co o fois plus petit que celui d'un
cheveu. < *
Le Baron de Gleichen croit encore que les
Pouffières , en tombant fur le ftigmate, y trouvent
une humeur gluante qui les gonfle , qu’elles
éclatent alors , & que les petites globules,
qu'elles renferment pénètrent le ftyle, Il paroît
que l'humeur du ftygmate contribue à faire crever
les Pouffières beaucoup mieux que l’eau.
On peut remarquer que les capfules des Pouffières
font fermées par une enveloppe réticulaire
d'un tiffu très-ferré : ces capfules paroiflent contenir
une humeur glaireufe dont il s'exhale quelque
chofe au travers de ce réfeau : ces capfules
ont au moins de l’odeur.
La matière contenue dans les capfules paroît
huileufe, elle s'écaille fur l’eau , depuis les découvertes
de M. Tingry les Pouffières ne font plus
la matière première de la cire. Voye[ Etamines.
1 ■ m
Voici quelques obfervations curieufes de
JVÏ, Boffeck fur les Pouffières , on les trouve dans
un ouvrage qu'il a fait de Ant/ieris Florum.
On y apprend que, la forme-de ces Pouffières
Varie, fuivant le. tems pendant lequel on Içsob-
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ferve; auffi M. Boffeck remarque , avec .raifon,'
que, pour déterminer la vraie figure des Pouffières
, il faut les étudier lorfqu’ elles ont acquis
leur maturité: ; on lés trouve fphériques
dans la mercuriale , alongées dans les. ly s , en
flèches dgns le fafran.
La Surface des Pouffières, fuivant cet Obfer-
fervareur, èft, pour l’ordinaire, polie , quelquefois
rude , velue : leur Großeur eft de, mêrrié
variable. Mais les Pouffières ont acquis toute la
groffeur qu'elles doivent avoir , lorfqu élles
font feulement dans le bouton de la fleur à laquelle,
elles appartiennent.
La plupart des Pouffièr.es, ont des efpèces
d’étui,comme dans les orchis. M. Boffeck croit
qu’ils font d’une fubftançe cornée ou parençby-
mateufe. Il a vu des étuis qui renfermoient
deux Pouffières ; elles étoient féparées par une
cloifon. L ’enveloppe paroît formée par un tiffu.
de fibres communiquants en femblé : ces fibres
offriroient l’idée de vaiffeaux , remplis par une
liqueur plus ou moins dénie & différemment
colorée. Cette pellicule , qui paroît d’abord affez
épaiffe , s’amincit toujours jufqu’à ce qu'elle
s’éclate : on croiroit qu’elle eft un prolongement
de la peau du filet ; on a obfervé , depuis long-
tems, la forme réticulaire des anthères ; St
M. Hedwig y a trouvé les trachées,
Ludwig, dans fa Differtation de Pulvere Anthe-
rarum, apprend que , lorfque les Pouffières font
mûres, ce qui arrive quand les ftigmares font
parfaitement formés & humides, la peau de cçs
Pouffières s’éclate fur-tout au lever du fpleil &
la pouffière fort de l’étui par une ouverture à
peine vifible : mais ces Pouffières changent alors
de figure, elles fe froncent & fe flétriffenr.
■ La forme, la grandeur, la quantité^, le goût Se
l'odeur de ces Pouffières font très-différens ; mais
dans les mêmes efpèces de plantes les Pouffières
font exa&ement femblables à tous ces égards.
La même Pouffière, fuivant le Baron de Gleichen
, n’a qu’une membrane ; fuivant Ludwig,
deux ; fuivant Koëlreuter & Goerftner , trois, &
elles contiennent une liqueur huileufe ou c i-
reufe. La membrane extérieure eft affez forte,
extérieurement polie , quelquefois tranfparente,
ou réticulaire, ou velue ; il fembleroit que les
fibres de ces réfeaux communiquent avec la matière
cireufe. Ce réfeau eft fufceptible d’exten-
fion , de forte qu’il peut s’aggrandir ou fe diminuer
-, mais il fe déchire dans certaines cirçon-
ftances*& il laiffe échapper ce qu’il renferme,
La difficulté de ce fujet m’engage à joindre
ici les idées de M. Koëlreuter fur la manière dont
s’opère la fécondation par le moyen des étamines.
J ’ai fait voir que ces Pouffières étoient in -
difpenfables.: pour la fécondation du germe,
puifqu’il reftoit ftérilè quand il étoit privé de
leur aèliop, & qu’il prenoit de l'accrpiffçn.çpt
p o u
ariffi-tô’t que ces Pouffières agiffuieuf fur Ira. Vay.
Etamines , Fécondation. Mais comment i ces
Pouffières agiffent-elles ? c’eft encore ce qui relie
à découvrir. -, _ ,
_ M. Koëlreuter a imaginé que la Pouffière des
étamines ëtoit par elle-même inepte à la fé -
pondation ; mais qü’elle conrenoit- un fluide huileux
qui.' rempliffoit ce but. 11 croit ençore qu un
fluide analogie à celui que je.vjei^fle fiure con-
noître monte au travers des vMffeaux du ftyle,
&. qulil jtranlpire à la furface du digihaté. Si ce
fluide reçoit la Pouffière, des anthèresalors la
matière huileufe de cette Pouffière eft loutirée
par le fluide qui baigne le ftigmate ; elle fe mêle
avec lui ; & ce mélange eft repris par le ftyle
qui.le. ramène vers le germé où la fécondation
s'opère.. Cette opinion l'uppofe deux ordres de
v ai fie aux dans le ftyle & leifligniate ■, les uns. qui
préparent & amènent la matière amendante ; les
autres qui .ramènent le mélange. Mais la compo-
fition remarquable de cet appareil-feroit louhai-
ter qu’il ffiitidécrit d’aprè* des bbfervations.
■, Je dois a jou ter ici à cet te occafio n que MM. Nectar
& Koëlreuter croient cinq- fubftancés nécéf-
lai’ies à la feutlification; La lymphe féconda.Àte. , cz
fluide grumeleux qui devien t tranfparent & qui eft
fourni par les Pouffières', qui pénètre lesigermes
&leùr'dditne la vie: Le,Véhiculé, fluide diaphane
produit ' par l'organe ,femelle pour conduire au
germe la lymphe fécondante.* La_ Matière'lubn-
fiante, fluide féveux gômmo-rréfineux qui entretient
iaffioùplefle des germeshpour. faciliter leur ; dé-t
velpppement. La Semence ou :1a plante en miniature
Compoféè de Xes lobes de la radicule &
de là plumule. L’Abrégé vital ou la plantule
qui commence à fe développer.
On avoir foupçonné que les Pouffières étoient
les germes eux-rnèmes des plantes. Mais M. l'Abbé
Spallanzani a bien montré que cette opinion
■ étoit fans fondement, puifqu’il .a vu"des germes
Cl 1. i".... Ja. flüiicc ci ni-ftik rflî’i) Offrit imOOffible
X É tONÏ) ATlONè. ■
M. Koëlreuter a prouvé l'influence des T o u i-
fières fur la fécondation dans les plantes hybrides.
Il a fait voir clairement que ces Pouffières exiftoient
fur le germe d’une manière qui démontre fon
aèbion : on trouve au moins que le germe modifié
par cês Pouffières • adultères conferve des
rappoitts évidents avec l’individu de la Pouffière
liiodifiante. _ , .
M . Wolf regardoit encore les Pouffières plutôt
comme l’aliment du germe que comme fon excitateur*,
mais l’effet feroit trop petit pour la
caufe ; d’autant plus que le changement arrivé
dans la plante dont le germe a été modifié par
là Pouffière étrangère eft fi grand, qu’on ne fau-
Toit le regarder comme étant feulement le produit
delà nourriture , qu’il feroit incapable'de prendre
î ’il n’a voit pas été d abord animé.
R A C
Il faut ôbferver ici que les produélion's des
branches d’un arbre miles en terre, lorfqii’elles
donnent naiffance à des arbres, ne font abfelument
pas les mêmes qite celles qui Torrent des graines
de cet arbre. Les branches offrent dans l ’arbre
q*u’ellesont produit le développement d’un bouton
fèmblable à celui que la branche aura porté fur
fa tige :, auffi la branche d’une planre mâle •
c ’eft-à-dire dont les fleurs ont feulement des
étamines, donnera toujours des bouturesIprfqu’on
la mettra en terre, gui ne produiront que des
plantés à fleurs mâles ou feulement avec des
étamines. Au lieu que les fleurs à piftils fécondées
par les fleurs à étamines donneront toujours des
graines qui produiront indifféremment dans le
même-tems des plantes à étamines & dés plante^
à piftils. Cette ôbfervation de M. Bohnier'nïè
paroît très-frappante, & fi quelque chofe peut
accréditer le lyftême des germes, ce font fans
doute les réflexions que ce fait peut préfenter.
Les plantes hybrides feroient auffi feulement lé
réfultat. de la modification que le germe éprouvé
quand il eft affeélé par la Pouffière d’un individu
différent de celui qui devait naturellement le
féconder y mais ces plantes ne fe produifent pa’s
par boutures; ce qui prouve au moins encorè
quefla multiplication des individus & la propagation
de l ’etpèce font des év'énémens de la viè
végétale qui ne font pas parfaitement femblables.
R.
RACINES. La Racine , fuivant M. leChevàlief
de laMarck,- eft un organe fi tué communément
-à l’extrémité inférieure de la plante , &quîs'ent-
fonce prefque toujours dans la terré, où fon
accroifl’tment fe fait tantôt de haut en bas, tantôt
horizontalement,& très-rarement de bas en haut.
Cet organe eft doué fortement de la faculté db
i pomper les Tues néceffaires à la nutrition & à
l’accroifiemefit. ■
* Il me femble .qu’une qualité effenrièlle d’unè
Racine, n’eft d’être la par rie de la plante qui fe
développé la première & qui eft toujours nècef-
faire .à la confervacion, à la nourriture &, à l’appui
de la plante:quand elle en a une.
Les Racines ne .font pas moins variées que
les autres parties des plantes : & fi Ton pouvoir
les voir, en terre , y détermine^ leuis pôfîfioiiÿ,
leurs moeurs, celles, nous’ offriroiént tout- autalît
. de 'moyens pour reconnoître les plantes que leurs
.autres parties.- Mais on fait qu’elles offrent un
caractère botanique qui a été faifi par Cefalpin,
Magnol: &. Adanion. Je n’entrerai point dans ces
détails,qui ifitéreffent une nomenclature ; mais
je m’occuperai à: faire connoître quelqUes-unès
des principales différences offertes par les Racines,
en mivant l’ordre que M. Adanfèn indique dans
i fes familles des plantes.