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fuivant la direélion de l’axe du fruit ^pénétrer
la gaine pierreufe, jufqu’au-defTous de la capfule
qui renferme les pépins. Ces faifceaux ne !
fourniffent que quelques rameaux à droite & à
gauche, pendant cette route. Cependant on ne ;
peut douter qu’il n’y ait plufieurs fibres échappées 1
de la queue, qui fervent au développement
de la pulpe dont ils doivent faire partie. Aufli
l’on voit, par la macération, ces vaifléaux ou
fibres, que M. Duhamel appelle Vagues, fe répandre
dans la chair, quand ils ont quitté le
faifceau auquel ils appartiennent. On diftingue
de même dix autres faifceaux, qui quittent le
faifceau de l’axe un peu au-deffous de la capfule
pierreufe, & qui, après avoir fait quelques
circuits autour de cette cap fuie & près d’elle,
viennent enfin fe réunir à la roche. On fent
que lerpepins qui dévoient être l’objet des foins
de la Nature, dévoient aufli réunir tous les movens
propres à élaborer les alimens qui leur étoient
néceflaires.
Il faut remarquer ici avec M. Duhamel
dont j’ai fuivi la belle anatomie de la poire
, que lorfque la roche efi une fubflance
glanduleufe, qui porte les étamines. & les
pétales, les dix gros vaifléaux que j’ai décrit
nourriflent la fleur : mais, quand les fleurs font
paffées, la roche s’endurcit, les glandes s’obf-
true.nt ; les liqueurs chariées par les vaifléaux,
qui ne peuvent plus pénétrer-les glandes, fe
Tracent une route nouvelle, & refluent dans
k fubflance charnue des fruits. On voit ici que
comme les premiers foins de la Nature font
relatifs à la confervation des pépins, & que
comme les pépins ont alors acquis toute leur
grofleur, tandis que les fruits font prefque fans
chair, la roche commence à s’endurcir; mais
on obfervc encore que les liqueurs & les vaif-
feaux, qui fervent peu à l’accroiflement de la
graine, font employés à la nourriture & a'u
développement du fruit. Ces dix vaifléaux qui
rempent entre les tégumens & la capfule pierreufe,
rempliflént alors ce grand but : & c’eft
au moins dans ce moment où la chair des fruits
paroît fe développer.
Il eft donc certain que le Pédoncule fournit
un gros faifceau qui s’étend fans réparation ,
jufqua la capfule pierreufe : là, ces vaifléaux
s’épanouiflent dans la fubflance charnue : ceux
qui traverfent la roche, pour nourrir les étamines
& les pïfiils, fervent fur-tout énfuite au
développement de la matière pulpeüfe, en fe
portant pour cela vers la peau : on voit aufli
prés du Pédoncule, un rameau particulier def-
tiné à nourrir la chair qui fe détache de
chacun de ces faifceaux : enfin il y a des vaif-
feanx, dont Tunique fonélion çfl de nourrir les
pépins : toutes ces fibres, en fedivifant, & en
s’anoftomofant, font un tiflli rempli par le parenchyme
; mais chaque fibrille, ou chaque
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petit vaiffeau, paroît hériffé d’un duvet très-fin :
ce duvet efi peut-être formé par l’extrémité des
vaifléaux qui uniflénr la fibrille aux utricules
ou aux mailles du parenchyme. Voye\ Fruits ,
Pépins.
Dans les fruits à noyaux, la queue du fruit,
qui eft pour l’ordinaire courte, eft également
compofée de fibres , dont quelques faifceaux
tournent le noyau pour fe rendre au bout
oppofé à la queue, où étoit le ftilé. Plufieurs
de ces fibres s’épanouifiènt dans le bois du noyau
pour nourrir l’amande. Mais il fort aufli du
noyau plufieurs fibres q u i, en fe développant,
alimentent la chair du fruit.
Les deux extrémités du Pédoncule font ;
pour l’ordinaire, remarquables par leur renflement
: celui qui s’attache au bois, y eft retenu
par une articulation qui fe rompt, quand le
Fruit eft mûr : le fécond, qui reffemble à un
bourrelet comme le premier, donne paflage aux
fibres qui s’implantent dans le fruit par fon écorce.
On voit Tufage de ces bourrelets particuliers
dans celui du bourrelet lui-même, qui'eft un
moyen d’attirer des fucs, & de les améliorer,
en lès élaborant. Mais il faut obferver que
tous les "Pédoncules n’ont pas deux bourrelets
comme je l’ai dit, en traitant de la maturité
des fruits, où j’ai parlé de l’wfage de ces bourrelets.
Voyei Maturité,
Il fembleroit que le' Pédoncule fe détache
de la branche quand le fruit eft mûr, parce
que les. vaifléaux qui 1 attachent à l’arbre, s’obf-
truent. Et comme le bourrelet, ou la bàfe du
Pédoncule, eft le lieu où fe réunifient tous
ces vaifléaux, & ou s’accumulent tous lés fucs
qui doivent être élaborés, ce doit être par cons
équ en t là où ces vaifléaux dilatés fe rompent.
Aufli le Pédoncule , qui ne fe détache pas toujours
du fruit de lui-même, s’en fépare fort
aifèment quand le fruit eft très-mûr, ou quand
il commence à pourrir.. Mais, dans le cas où le
fruit, en tombant, laifle fon Pédoncule au rameau
qui le portoit, il faut dire de lui, pré-
cifément ce que j’ai dit du Pédoncule qui
tombe de l’arbre, quoiqu’il relie attaché à fon
fruit. J ’ai cru devoir infinuer ces fpupçons,
parce qu’ils me paroiffent affez vraifemblables,
& qu’ils méritent d’être examinés.
Peut-être encore les bourrelets des Pédoncules
fervent-ils à rendre plus fûre la fufpenfion du
fruit, en le liant à l’arbre par une furface plus
grande. Mais ce n’eft qu’unç idée que je n’ai
même pas réfléchie.
Quand le fruit eft mûr, 4 e Pédoncule fe détache
quelquefois du fruit & de l’arbre. Dans
d autres cas, il fe détache feulement de l’arbre,
fans fe détacher du fniir. Enfin il y a des plantes
dans Iefquelles le Pédoncule 1e détache du fruit
fans fe détacher du rameau qui le porte. J ’ai
montré que les vaifléaux qui attachoient alors
le Pédoncule
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ïé Pédoncule à la branche fe foftipoieüt ; «pTil
arrivoit fans doute la même chofe au fruit,
quand il fe détachoit du Pédoncule, & que
lorfque le Pédoncule refte'attaché à l’arbre, cela
^ vient de ce que Pécorce eft plus ligneufe
qu’herbacée, & que les fucs qui pénètrent le
Pédoncule, en fe defféchant, collent les parties
de l’écorce à celles du Pédoncule,
» Le Pédoncule, qui foutient les fleurs & les
fruits, diffère du pétiole des feuilles, en ce que
ce dernier n’eft uni à la branche que par fon
articulation, que le refte du Pétiole fait corps
avec la feuille, & qu’il en eft le développement.
Le Pétiole, fuivant la définition de M. le
Chevalier de Lamarck, eft cette partie du tronc
ou des rameaux des plantes, qui foutient ; les
feuilles, mais jamais les fleurs ni le fruit, &
qu’on nomme vulgairement la queue des
feuilles. '
Le Pétiole, comme le Pédoncule, eft recouvert
par l'épiderme : & l'on apperçoit dans Tintérieur
les vaifléaux lymphatiques, les vaifléaux propres;
les trachées & le parenchyme. Ces différens
, vaifléaux ne forment pas un feul faifceau; on
voit dans leur feétion vers la bafe qu’ils y font
quelquefois un angle , qu’ils font quelquefois
difpofés en poftion de cercle. Voye[ F euilles.
Ces Pétioles ne font pas toujours ronds :
plufieurs font, applatis, d'autres font creufés
en gouttière, d’autres comprimés fur leurs côtés.
I l y en a qui font roides, & qui foutiennent
les feuilles avec fermeté; d’autres décrivent une
.courbe: d’autres font affez longs; d’autres plus:
ou moins rapprochés des feuilles. Voye[
’ F euilles.
Les fibres des Pétioles, en fe développant
fans traverfer un bourrelet comme les Pédoncules,
déterminent la ligure des feuilles,& donnent
naiffance à toutes les ramifications quon y
obferve, de même qu’à toutes les formes que
la feuille peut prendre. Voye\ F euilles.
PEPINS. Voyei G r a in e s . Je n’ai rien à 1
ajouter au détail anatomique que j’ai déjà donné
dès graines : je me bornerai Amplement à dif-
ringuer le Pépin du’ noyau, par fes caractères.
Et à cet égard, fi le Pépin doit, comme le noyau,,
être renfermé dans un fru it,il doit aufli avoir
une fubflance eoriacée pour enveloppe, fournir
une émulfion , & donner de l'huile. Ce font
les caractères que lui afligne l'Auteur du Dictionnaire
d'Agricultùre, Voye\ G r a in es.
PÉRICARPE. Enveloppe des femences. Voye[
F r u it s , G r a in es.
PERPENDICULARITE des tiges. Direflion
des tiges, pour s’élancer vers le ciel. Voye\
D irection.
PÉTALE. Corolle. Les Pétalés font les enveloppes
des piftils & des étamines. Ils les garantirent
des variations de l’atmofphère, & fur-
Phyfilogie végétale. Tome J.fit Z.er? Partie»
P E T 5*7.
fout "de la mauvaife influence des pluies, des
brouillards, & des autres inconvéniens fem-
blables, qui nuiroient à la formation du fruit.
Ces enveloppes ne s’ouvrent que lorfque les
étamines & les piftils ont acquis affez de con-
fiflance, pour n'avoir -rien à craindre de Tim-
preflion des corps environnans, ou plutôt
quand l’eau, l’air & la lumière leur deviennent
néceflaires.
En un mot, les Pétales font les feuilles des
fleurs, fi Ton peut fe fervir du cette expreflion ,
qui n’eft pas lans jufteffe, puifque les Pétales
ont de. grands rapports, avec les feuilles dont
ils ne diffèrent peut-être, que par la couleur
qui les peint, & les glandes corticales dont
ils font privés.
J ’obferverai ici que la corolle & les Pétales
n’offrent pas précilément les mêmes idées : la
corolle repréfente la fleur entière; le Pétale
' feroit peut-être une partie de la corolle : mais
Thifloire naturelle du Pétale eft celle de la
corolle.
Le Pétale préfente, au premier coup-d’oeil, une
feuille qui eft colorée des deux côtés, qui peut
l’être de diverfes couleurs, & qui a une certaine
épaiffeur avec des nervures. Une efpèce
d’onglet fait la bafe du Pétale. Cet onglet, pour
l’ordinaire fans couleur, eft adhérent au calice
ou au germe. La partie peinte du Pétale, &
fon onglet, varie extrêmement, fuivant les e f-
pèces des fleurs, & ils donnent naiffance à des
caraétères botaniques.
: Les Pétales peuvent être attachés de trois
manières, ou fur l’ovaire, ou fous l’ovaire, ou
enfin fur le calice. Cette obfervation fert de
caraétèie botanique à M. de Juflîeu, dans fes
Familles des Plantes.
Quand on anatomife les Pétales, on les trouve
compofés d’une écorce, d’un réfeau, d’un parenchyme
, & de trachées. L ’écorce elle-même
laifle diflinguer un épiderme, & un réfeau
cortical.
Je fuivrai l’anatomie fubtile & neuve, que
M. Defauffure eft parvenu à en faire dans fes
Obfervatiçns fur Vécorce des. Feuilles & des Pétales.
■ Ce livré, qui eft très-petit, doit être cité toujours,
parce qu’il eft plein d’ôbfervations capitales.
Je voudrois qu’on fe rappelât ici ce que
j’ai dit fur les feuilles & fur leur écorce. Voye\
É corce, E p id e rm e , F euilles.
Quand on détache une partie de T épiderme
d’un Pétale, avec la pointe d’un canif, o s
découvre, par le moyen du microfcope, un
réfeau cortical, dont les ^ mailles s’étendent fur
cette écorce. Elles font formées par des vaif-
feaux ou des fibres, qui s’anaftomofent de mille
manières, & qui font affez adhérens à l’épiderme.
Cette adhérence du réfeau avec l’épiderme
eft peut-être plus fofte dans le Pétale
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