
G E R
autour (Telle) des filets qui lui portent le$ focs
de la terre*
I l eft donc,clair que l’eau pure , l’eau feule
n’eft pas la caufe des premiers accrôiffemens de
la plantnle ; ils paroiffent plutôt l’effet de cette
humeur mucofo-l'ucrée, fi propre’ à favorifcr le
développement de la plante , par l ’irritatiôn
qu'elle petit lui caufer. Mais cette liqueur une
fois préparée , par le moyen de l’eau que, la
radicule tire , & de celle qui pénètre les coty lé-
dons, s'élance bien-tôt dans la plumule qu’elle -.
doit nourrir. Tous ces événemens de la plantule ;
fuiventainfirigonreufement l'analogie de l,a planté,
qui n’eft alimentée que par des fucs qu’elle a élaborés.
De même au ffi, d’abord la radicule eft
nourrie par les cotylédons, comme les racines
font alimentées par les fucs que les feuilles leur
envoient.
C efi fans doute la raifon pour laquelle les
cotylédons font fur - tout liés à la radicule
comme G rew , Eller & Hedwig l'ont obfervé ;
c eft auffi pour cela que la radicule fe développe
d abord, afin de contribuer à la nourriture
de la plumule -, en un mot, la radicule eft nourrie
par lés cotylédons , & elle nourrit à fon tour
la plumule, avec les fucs quelle tirede la terre,
& qui fe mêlent avec ceux que les cotylédons
lut fournifiënt.
La plumule, par le développement de fes petites
feuilles , favonfe l’afpiration de la radicule qui
commence à jouer fon rôle ; & quoique la plu-
tnule doive être liée avec la radicule & les cotylédons,
quoiqu’Eller l’ ait cru très-probable,
il n’a pu cependant débrouiller cet appareil dé
vaiffeaux. M. Hedwig, cet Obfervateur fi exercé
n’a pu le reconnoître , auffi il eft, fort porté à
croire que la liaifon de la plumule avec les cotylédons
n’eft pas immédiate ; mais qu’elle s’établit
par le moyen de la radicule unie avec eux
en forte que le fuc de la radicule s’élève tout
préparé dans la plumule pour la développer.
Ce grand Obfervateur fe fonde fur ce que IçS
cotylédons tombent dans plufieurs graines'qui
lèvent tard , lorfque la plumule commence à
s étendre. Il paroît d’ailleurs que, dans lesplantès
dont les cotylédons relient attachés à la ti^é
ces cotylédons appartiennent plutôt à la radicule
qu’à la plumule. Outre cela, fi l’on partage la
plumule dans fa longueur on voit fa moelle
communiquer depuis la radicule dans la plumule,
de manière que les fucs paffent facilement
& en droiture, d’une extrémité de la plantule à
l’autre. Mais, puifque la radicule exifté elle
doit avoir fon ufage ; & elle ne fauroit en’avoir
d’autre .en fe développant la première , que de
nourrir la plumule. Enfin, les cotylédons remplacent
jufqu’à un certain point, dans ce fyflême
d organifation , les feuilles de la plante développée
, en forte qu’ils'paroiffent en faire les. fonctions,
mais ce n’eft pourtant pas fans occafion-
G L A
ner une circulation particulière; puifque les
fucs des cotylédons doivent redefcendre dans la
radicule non-feulement pour la nourrir, mais
encore pour être rapportés dans là plumule qu’ils
doivent alimenter par ce moyen : & ce qui paroît
le ] prouver, c’eft que le .retranchement des cotylédons
, quand la radicule eft formée , influe
»ur la plumule. Mais il n’en eft pas moins vrai,
que les progrès de la radicule font d’abord
beaucoup plus prompts & plus grands que ceux
de la plumule , ce qui ne peut venir que de la
nourriture fournie, d’abord à la radicule par les
; cotylédons. Poyq Cotylédons, Fedilles séminales,
Plantule, Plumule , Radicule.
GLANDES. M. le Chevalier de Lamarck les
définit des petits corps vafculeux arrondis on
ovales, fitués .fur différentes parties des plantes,
qui fourniffent une liqueur plus ou moins vif-
queufe, & qui paroiffent les organes de quelques
îécréttons.,
Les poils font des filets, plus ou moins longs
de différente figure , différemment arrangés
portésfur un mammelon femblable aux Glandes!
Les uns jettent toujours, par leur .extrémité fu-
péneure, une liqueur pareille à celle qui . découle
des Glandes. Mais s’il y en a plufieurs qui four-
mffent une -liqueur, il y en a d’autres qui n’en
donnent jamais que dans certaines circonf-
tances.
Perfonne n’a étudié ce fujet comme M. Guette1';?;
On s’en convaincra, fi l’on fuit le récit
qu il fait de fon travail fur cet objet, dans les
nombreux Mémoires qu’il a publié parmi ceux
de 1 Académie Royale des Sciences, de Paris
depuis 1745 à 1756; & dans un ouvrage par-
ticuher, intitulé : Obfervations fur les plantes qui
crotjftnt près d’Etampes, & publié en z 747.
^ > ^fofoj&hi, Grew , Hook, Bonani, Ponteaera
, avoient eu quelques connoiflances de
ces organes des plantes y mais, à cet égard, comme
a mille autres, nos connoiflances phyfiologiques
& anatomiques des plantes, font refiées au point
ou^ces grands hommes, les avoient laifiées*.
Cependant , avant eux-, on ne pouvoit fe
cacher les fucs plus ou moins épais , attachés à
quelques plantes : plufieurs dentr’elles font enduites
d’une matière Vifqueufe & gluante-, on
trouve fur les autres des grains réfineux ou gommeux
; on voit la manne couvrir' les feuilles du
chêne , .du cèdre , clu melefe & de-divers autres
• arbrei 5 on recueillit le ladanum fur lecifie ' on
a même donné le nom de vifqueufes aux plantes
qiu fournifToient ces produits | mais on A’avoit
pas déterminé les places des feuilles ou des tiges,
ou ces fucs fe préparoient ; on n’avoit pas imaginé:
les organes. ju i les. élahoroient.
■ Gaettard s efi emparé de ce beau fuiet *
& »quoique» Jyfalpighi St Grew n’euffent penfé
a étendre leurs obfervations qu’à un genre ou
deux de plantes , l ’obfervateur JFrançois y dé-
G L A
couvrit un caraélère botanique qu‘il croit auffi
déterminé, que celui qui eft fourni par leè/étamines.
Cinq ou fix mille plantes qu’il connoiffoit
& qu’il avoit foivies dans ce but, lui firent fentir
la folidité & l’importance de cette découverte.
Une loupe de quelques lignes de foyer fuffit
pour voir ces Glandes, pour les difiinguer dans
les plantes avec leurs filets , & pour en faifir
les différences. Ces obfervations, qui font impor-,'
tantes par elles-mêmes, offrent un fpeélacle
•propre à fixer la curiofité : on découvre , dans '
plufieurs plantes, une très-grande quantité d e 1
points d’une belle couleur d’o r , ou de cerife, ■
ou d’ambre St de foufre ; dans quelques autres,
ce font des corps globulaires qui ont une de ces
[Couleurs, ou celle de la nacre ou de l’opale ;
il y a des plantes qui offrent des veffies amoncelées
les unes fur les autres, dont la couleur
.eft Opàlifée y on voit des filets qui ont auffi cette
couleur, tandis qu’il y en a qui éclatent comme ;
l’argent. Mais ces filets fe font remarquer fur -
tout par leur figure : ils font quelquefois divifés ■
par des noeuds, des articulations ou des valvules.
Ces filets s’évafent encore dans quelques cas par
le haut y. ils forment alors unq petite taffe ou
cupule, qui contient, pour l’ordinaire, une goutte
de liqueur. 11' y en a qui fe divifent en petites
parties, repréfentëes par des y grecs *, ceux -c i,
par leur arrangement, forment de petits foleils.
Quelques-uns en réunifiant de petites plumes fur
un pédicule, forment un goupillon. On en voit
qui reffemblent à de petites navettes, à de petites
plantes branchues, à des:maffues grainées ou
fans grain, ou à des larmes bataviques.
On ëft .étonné de la variété de ces Glandes, de
leur nombre, de leurfymmétrie ; il fuffit de l'annoncer
fans entrer dans des détails. M. Guettard
les réduit à fept efpèces , les Glandes miliaires, ;
ve'jîculaires , écailleufes , globulaires , lenticulaires,
à godets , utriculaires \ il trouve vingt efpèces
de filets à mammelons , globulaires , cylindriques,
en poinçon , en larme batavique , a cupule , en
aiguille- courbe, en croffe, en hameçon , en crochet,
en y grec, en navettes, en alêne, articulés , a valvule
y graines, à noeuds , en plume, en houppe. Par
ç-e moyen , M. Guettard forme quarante-&-un
ordres dé plantés. Mais je n’entre* pas dans dp
plus grands détails for ces divifions.
La variété des matières, qui fortent de çes
Glandes ou de ces filets, n’eft pas mpins remarquable
pour la forme • ce font dp§ grains plus bu
/loins Jphériques, oblongs , irréguliers : pour leur
conjtflance , ils font plus ou moins dfirs : pour
leurs places , on les trouye for toutes les fouilles,
ou à l’extrémité des filets, ou à celle du .corps
glailduleux'ou bien p fi $rdécouvre une liqueur
plus ou moins limpide vifqupufe : enfin , . il
y a des plan,tps. ou cètte excrétiori fé préjfentq
comme un fil àffez dur qui a paffé au travers
fiiiëré don* ü 3 pris la fornie.
G L A ' f j ij
On ne fait pourquoi ce nbm des. Glandes a
été donné aux corps que je viens de décrire ; ils.
ne reffemblent gueres aux Glandes animales.
Us jettent à la vérité une liqueur plus ou moins
vifqueùfe , ou des pouffières blanches, ou des
fils comme ceux de la foie, formés par le def-
féchëment de la liqueur que les filets ont rendue :
mais on ignore la nature de ces organes, leur
deftination y on ne fait s’ils font tout-à-la-fois,
excrétoires & fécrétoires, ou propres à élaborer
les matières qu’ils., reçoivent. On ne connoît pas
mieux leur liaifon avec le refte du végétal : à
moins de fuppofer que ces organes font foin-,
blables à ceux que M, de Sauffure a découverts*
dans l’écorce des feuilles, & dont il a vu la rranf-
parence fe perdre dans la maladie de quelques
plantes. Cette découverte capitale éclaire plus for
la nature de ces êtres, que toutes les recherches
de M. Guettard , qui ne les a vus que comme
un nomcnclateur.
On ne peut fe diffimuler pourtant que cette
variété des glandes obfervées dans les différens
végétaux , & que l’uniformité remarquée dans les
glandes ..des genres particuliers des plantes auxquelles
elles appartiennent, ne foient trèst-pro-
pres pour déterminer les différences caraéférif—
tiques de ces genres différens, & pour infinité?
quelles modifient d’une manière partiçulière,
les individus dont elles Jour des parties efîçn-
tielles. Outre cela, ces cfrganes font trop nombreux,
& leurs produits trop confidérables, &
trop cônfians pour douter deleur grande influence
fur la nature des végétaux, & for leurs propriétés.
Quant aux filets, ils paroiffent les canadx excrér
toires du corps àppellé glanduleux -, au moins g
la liqueur qui fort de la glande lor(qu?elle efi
fans filet, fort (fo filet quand la glande en efi
pourvue.
Les tiges, les pétales, les calices, les fruits
peuvent être confédérés ipi relativement à la dif—
pofition de leurs Glandes, comme les feuilles.
Ils font comme elles un çômppfé. de, vaifieaux
ramifiés eh mille manières, anafiomofés enfejnble,
& formant un réfeau, dont les mailles font renir
plies par le parenchyme.
. Lçs vaiffeaux de la feuille parlent fi’un point
commun, pour fe répandue par-tout : leurs ramifications
forment les nervures qui fe ramifiant:
à leur tour, qui s’anafiomèfent, qui produifenç
des mailles remplies de parenchyme , & qui fç
terminent aux bords de la feuille. Cps ramifications
çBarient fans doute le foc dont les utricules
du parènehyme font pénétrées, & elles ramènent
fans doute :çe füc:, après fon élab o ra tion v e rs
toutes les parties qu’il doit nourrir. Il me paroîç
donc trèsrprobable que. çpt organe appelle
Glaiide ', communique avec les umeules, Sc
forme fine nouvelle élaboration propre à produite
peut-ê tfe une fecrétion particujièrp qui
rentre dàpfs le fluide glitnënfpfe, 3e‘qui dbiipp