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ches inutiles aux arbres fains & nuifible* aux
arbres malades, fur lofquels elles abondent, parce
que ces arbres ne peuvent pas en founir de plus
belles.
Je ne veux point diriger ici la ferpe du jardinier
-, mais j’en ai ditaffez pour faire comprendre
l’importance de retrancher ou conferver les
Branches , fuivanr les circonftances , quand on
fait que la fève peut nuire à la fanté d’un arbre
par fon abondance , comme par fon défaut :
on fait ce qu’il faut faire pour conferver ou détruire
les organes qui en déterminent la quantité, i
BROU. Enveloppe de quelques fruits deftinée
à les protéger pendant qu’ils font dans un état
de molleffe qui leur rend cet étui néceffaire,
& peut-être à les nourrir pendant leur enfance.
Le noyer , le noifettier, le maronnier d’Inde,
le hêtre , le châtaigner, l’amandier, le chêne &
le .liège ont leurs pépins enchaffés dans le Brou ;
mais ces étuis varient dans leur nature , leurs formes
, leurs qualités, fuivant les fruits auxquels ils
appartiennent.
Le Brou des noix efl liffe , le verd en eft foncé,
il fe partage en quatre parties quand le fruit eft
mûr. Le Brou de l’amandier eft plus tendre , plus
épais, il eft couvert d’un duvet blanchâtre ; il fe
divife en deux parties. Le Brou de la noifette la
recouvre entièrement quand elle eft petite, mais
il laiffe percer le fruit qui croît avec elle. Le Brou
du maronnier d’Inde comme celui du châtaignier
eft hériffé de pointes. Cette enveloppe, eft paren-
chymateufe compofée d’un corps réticulaire : on
y voit quelques filets ligneux, plufieurs vaiffeaux
pleins de fucs ; il y en a qui pénètrent le no/aU
par des trous : on y voit des trachées' des'fibres
ligneufes, des vaiffeaux propres qui expriment
leur liqueur ; la furface extérieure eft couverte
d’un duvet cendré dans les amandes.
Cet étui s’accroît d’abord beaucoup , il s’amincit
en mûriffanr, enfin il laiffe le noyau à découvert.
Quand à ceux qui font hériffés de piquants,
comme le fruit du maronnier d’Inde , je trouve
plutôt dans lès piquants des poils, que des épines ;
mais cela n’a point encore été étudié d’une manière
i'atisfaifante.
Le Brou paroît d’autant plus végétant qu’il, eft
plus jeune ; on le croiroit affez lemblableà la
matière perenchymateufe des feuilles, le Brou
des noix a la même odeur qu’elles, & il devient
brun comme elles en fe féchant.
Le Brou eft un étui néceffaire : les fruits ,qu’on
en prive périflent d’abord ; feroif-ce par la grande
évaporation qu’ils éprouvent alors ? Seroit-ce
parce que le Brou, comme les feuilles, attire une
•grande quantité de nourriture ? Seroit-ce enfin
•parce qu’il élabore les fucs nourriciers du
fruit ?
v Ce Brou me paroît organifé comme l’écorce
-dont il nie fembleroit un prolongement, fi on y
.admet quelques trachées fournies par ks filets
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figneiTX qu*on y obferve ; & ,â cet égard, il a db
grands rapports avec les jeunes branches : mais
cette écorce n’eft fufceptible que d’une certain«
dilatabilité, parce que les efforts qu’elle éprouva
font brufques. Quels rapports entre l’accroiffe-
ment d’une noix, pendant quelques jours, & celui
d’un noyer pendant le même tems ? Auffi cet étui
devient bien-tôt trop étroit, il s’amincit autant
qu’il eft poflible, enfin il fe défféche St il éclate.
Je ne doute pas que le Brou ne reffemble à
divers égards aux iiliques de quelques plantes.
Le Brou de la noix eft aftringent & amer. Les
autres Brous ont plus ou moins ces propriétés f
comme les feuilles. Mais le Brou du noifettier
& de l’amandier ont un goût acide.
On emploie le Brou de noix pour les teinture»
brunes qui font communes *, ce Brou defféché 6c
bouilli dans l’eau fournit une teinture de noyer
pour les bois blancs & même pour les carreaux de
brique..
J’ai lieu de croire que le Brou de maronnier 8c
des autres arbres qui en ont, remplacerait fort
bien le tan après fa diffication pour tanner les
cuirs.
BROUILLARDS. Ils intérêffent l’économio
végétale, puifqu’ils fervent d’atmofphère aux
végétaux qui y nagent dans l’air.
Les Brouillards agirent fur les corps qu’ils, touchent
, par l’eau qu’ils y laiffenr. C’eft ainfi qu’ils
humeélent la terre & les végétaux fur lefquéls ils
dépofent une eau plus ou moins chargée, d’air fixe :
j’ai obfervé diverfes fois que les Brouillards côn-
tenoient affez d’air fixe, 8c l’on fait l’influence do
l’eau âcrée avec l’air fixe, pour faire produire de
l’air pur aux plantes qu’on y expofe au foleil ,
comme je l’ai fait voir dans divers ouvrages fur
ce Sujet..
Mais les Brouillards doivent nuire aux plante*
en empêchant une évaporation qui eft néceffaire
pourfavoriferle renouvellement des fucs qui font
indifpenfables pour la nourriture de la plante. Ils
nuifent à cet égard, en interceptant l’aétion immédiate
delà lumière , & l’on fait combien fon
influence eft capitale dans la végétation. Mais,
d’un autre côté, ils peuvent agirutilement comme
conducteur de l’êjeClricité.
Quoi qu’il en Toit, on croit que lés Brouillards
favorifent la maturité des raifins & des fruits ,
qu’ils hâtent leur pourriture ; peut-être eft-ce
par le relâchement qu’ils produifertt dans la peau
qui enveloppe le fruit 8c par l’humeur aqueufe
dont ils les pénétrent.
On croit de même que la rouille des plantes
eft caufée par des Brouillards qui s’attachent aux
frujts & aux bleds, & qui y laiffent l’eau dont
ils les -couvrent lorfque le vent ne la diffipe pas.
Mais comme on obierve des phénomènes fem-
blables quand les fruits & Içs bleds font Jurpris
par un vent ou un foleil brûlant. On ne fait pas
trop qu’elle eft la vraie çaufe de cet effet.
BRUINE
B R U
BRUINE. Nom dcmniSà la Carie 'des-bleds.
V o y e [ ce mot.
On donne le nom de Bruine ou de Brouis- '
sure à une maladie qui attaque les bourgeons 8c
les jeunes feuilles des arbres; mais celle-ci peut
fe rapporter aufli aux maladies dont nous avons
déjà parlé & dont nous parlerons.
BRULURE. Maladie qui règne parmi les arbres
fruitiers, & fur-tout parmi ceux qui font plantés
en efpaliers ; les pêchers en font le plus généralement
attaqués, 6c ils en fouffrent davantage.
L’Abbé Schabol a étudié les phénomènes de
cette maladie, 6c il paroît en avoir 'découvert la
caufe. Les efpaliers expofés au midi font fur-tout
fujets à cette maladie ; mais on l’obferve aufli
dans les arbres [plantés à toutes les expofitions, 6c
malgré tous les foins, employés pour la prévenir ;
fouvent même ces fôins- deviennent nuifibies.
Ainfi, par exemple , lorfqu’on couvre les arbres,
on les expofe à l’humidité, les infectes lès rongent
impunément, 6c ils perdent le bénéfice, d’être
environnés par un air nouveau qui favorife une
évaporation néceffaire.
La Brûlure fe manifefle dans toutes les parties
~ ides plantes; on en voit lès effets fur les feuilles |
lesbranches, la tige, les greffes,la moelle.
. En Hiver, lçs arbres- font plus ou moins couverts'par
là neige , la gelée blanche, le givré ;.les
glaçons fondent quand le foleil paroît ; l’eau fondue
fe gele de nouveau quand le foleil a difparu ;
ces gels &. cès dégels répétés fouvent fur ces eaux ;
qui .coulent de branches en branches,; qui fe dé- j
pofent fur les.parties faillantes des greffes & des
boutons, dérangent l’organifation des parties alors
mouillées par la dilatation qu’éprouvé l’eau en fe
gelant :,ce mal le renouvelle à chaque gel, & ce
mal fouvent renouvellé laiffe des impreflions
fâcheufes. ■ .
Les arbres eh plein air font moins expofés à
ces inconvénients que lles autres, -parce qu’ils fè.
féchent plus vîte quand ils font mouillésg 6c
parce que la neige qui lès couvre en tombe plus
.promptement. Les efpaliers au ,midi font au contraire
.plus brûlés que les autres , parce qu’ils
éprouvent plus fouvent les effets du gel & dû
dégel. Ainfi, les branches en face du midi font
plus malades, que. celles qui leur font oppofées.
Souvent même, dans.cescâs, il ne refie pas un bon
boutem, & il faut tailler fur le vieux bois.
BRULURE du bout des branches. Cette maladie
qiii attaque l’extrémité des branches & des
racines ^ les noircit dé manière quelles ont i’air
d’avoir été charbonnées. On a cru que la qualité
<hi terrein étoit la caufe dé cette maladie. Mais il
ferait alors facile de la guérir, 6c de's’en affurer par
le changement du terroir. Mais cela ne me paroît
pas .ytaifemblable, parce que les fucs tirés par
les ràçinës’6c .portés dans les branches, devroient
nourrir les,peines 6c les branches dans .leur entier
cobàrhe dans’ leurs extrémités Où ces fucs n’arri-
P hÿJhlog ie.‘ végétale: T om e l , er J , ere Partie»
C A L jj
yen t qu’après avoir traverfé tout le corps de l’arbre ^
Cette maladie fingulière demande encore d’être
étudiée avant de pouvoir en pénétrer la caufe.
c
CADRAN, CADRANURE. Maladie des arbre»
qu’on ne peut obferverqûe iorfqu’ils font coupés
tranfverfalement ; on voit alors, dans le bois, des
fentes partant du centre 6c fe prolongeant juf-
qu’à la circonférence ; on conçoit comment ces
fentes nuifent à la valeur du bois defiiné à la
Charpenté ou la Menuiferie.
La caufe dé cette maladie eft difficile à décou-«
vrir. Les jeunes arbres en font rarement attaqués.
Mais on l’obferve fur-tout dans le centre des vieux
arbres. Ne feroit-ce point parce que l’énergie'
vitale y diminue, que les mouveme-ns de la fèvo
ralentis ou arrêtés dans les vieux bois les expo-
fent davantage à l’intempérie des faifons ?
N’occafionneroient-elles point alors ces fentes,
ces éclats qui fe font dans nos appartemens, lorf-
que ie bois fe defféche ? car la vermoulure ne
pourrait produire ces effets : 6c fi ces accident
font plus remarquables dans le coeur de l’arbre,
s’ils commencent à y devenir fenfibles, n’eft-.c«
point parce que les fibres ligneufes du centre des
vieux arbres font les plus vieilles, les plus rigides
8c celles qui perdent le plutôt leurs forces vitales ?
Quoi qu’il en foit-, il ne me paroît pas que cette
maladie fôit organique , les arbres les. plus Tains
en apparence en font attaqués. J’ai même remarqué
que des arbrês fciés à leurs bafes 8c qui paroif—
loiént alors parfaitement fains , fe couvraient
quelquefois plus ou moins de fentes de cette
efpëcè en fe defféchant : 6c tandis que j’obfer-
vôis ces fentes dans la coupe tranfverfale du
tronc, je ne les voyais point dans la feélion tranfverfale
des groffes branebes. Mais je propofe ici
une conje&ùre que l’expérience feule peut juger.
CALICE. Cette j>artie évafée du péduncule,
dans laquelle la fleur repofe comme dans une
efpèce de coupe. J’ai adopté les définitions ouïes
deferiptions de M. le Chevalier de la Marck ; je
dirai donc avec lui que le Calice eft l’enveloppe
Secondaire qui environne les fleurs d’un giand
nombre de plantes ; il fuppofe toujours l’exiflence
de cette autre enveloppe, là corolle, plus voi-
fine des piftils 6c des étamines. Le Calice eft distingué
de la corolle, il eft communément verd
fous une corolle bleue, ou rouge, ou jaune,
tantôt il eft à dix divifions fous une corolle à
cinq pétales, tantôt il a un" nombre égal de divi-
fions, mais placés dans les intermédiaires de
celles de la corolle ; ou bien fes divifions placées
fous celles de la corolle en nombre égal, font beaucoup
plus courtes, plus longues, plus étroites, &c.
- Le Calice vient à l’appiii de là corolle , pour
doubler l’efpèce de rempart que celle-ci forraç