
suffi sûrement naiffance 1 l'excrétion manifeltëe
lur les feuilles, & gui paraît propre à chaque
plante. C eit au moins à elle qu’on doit peut-
être 1 odeur, j’efpnt-reaeur de la plante. C’eil
elle encore peut-être qui teint les réfines liquides
tant qu elle leur eft unier Il importoit bien que
cette matière s’échappât : car, comme les réfi-
nes ou les fubflances rélineufes ne s’endurciffent
. & ne fe combinent arec l'air, que lorlqu'elles
ont perdu lêur efprit-reéleur, il efi clair que cette
matière murait à l’endurciffcment de la plante
fi elle ne pouvoir en fortir. Il faut en dire autant
«es fluides aqueux, qui s’évaporent farts doute
par le même moyen. Tout cela n'eft pourtant
qu une conjeéture que je forme; mais nousfavons
sûrement que les feuilles afpirent une grande
quant,te de fluide, par leur pétiole, qu’elles:
1 élaborent, qu elles laifient échapper beaucoup
0 eau , qu elles fouffrent quand cette évapora-
tiomne le fan pas convenablement, & quelles ■
renvoient vers leur racine une sève plus élaborée.
V°yt\ I R.ANSPIR A TI ON.
La différence de ces fucs, avec ceux qui s’élèvent
dans la plante, montre que les Glandes
lont peut-être deflinées à faire cette élaboration.
Mais on le font bien mieux, quaniLoncompare
les fluides qui roulent dans les végétaux., avec
les matières- que leurs feuilles pouffent dehors,
bans doute , nous ignorons comment le fait fe
pafie; mats nous voyohsclairement’le.pourquoi:
le rapport de ees matières rejertées avec les fucs
propres, annonce d'aberd que les fucs propres
arrivent jufques-lû, & qu’ils y font préparés.
Ce qui me le fau croire, c’efi l’odeur de ces fucs
propres dans quelques-uns des flics rejettés.i
ne -i matl^re fucréé qu’ils fourniffent- c’efi
f huile qu on y trouve ; c’efî la réûne qu’ils
donnent; enfin, on y découvre I’efprit-reéleur
qur elt .une partie volatilifée des fucs propres.
Mais tout cela efi profondément obfcur, & ce
ne fera qu en 1 éclairant, qu’on commencera à
éclairer 1 Hiftoire de la végétation. C’efi peut-
êtrè par le moyen de ces Glandes, que ia lumière
le combine avec les fucs propres ; c’eft peut-être
ainfi qu elle leur donne l’air inflammable de
1 eau , qui s unit avec eux , pour former les
huiles on les réfines; c'eft peut - être, par le
moyen de la lumière que l'air p u r , produit par
g “ compofinon de l’eau, fe combine avec les
huiles pour en faire ksréfines. Je m’arrête, ilme
ltiftu d avoir indiqué une idée qui peut être fuivie.
M. Duhamel avoit foupçonné que ces pierres
prétendues trouvées dans la carrière des poires
étoienr des Glandes particulières. Foyer Cab>
b ie r e . Mais les expériences de MM. Maquart
St Yauquehn, éclairent fur leur nature. ’
Ce corps pierreux ne parait point fermé par des
couches concentriques, ou par la fbperpofition
de couches placées les unes furies autres- mais
feulement par l’affeoeblage de parties dures, qui
1 comfaïuniqüent entr’ellcs par des vaiffeauX. Quelquefois
dans les plus groffes pierres, on apperçoit
des efpèces de tiffus endurcis, qui imitent allez
bien les cellules dé la moelle des o s , & qui
doivent avoir pris leur accroiffement avec les
fucs qu’un grand nombre de v ai fléaux leur ent
fourni avant leur endurcifièment.
| Quand on brûle ces pierres, elles répandent
1 odeur du pain b rûlé, & fe réduifent en cendres;
elles ne font point effervefee-ncé avec les
acides; les alkalis ne précipitent rien des acides
qui ont féjourné pendant plufieurs jours, fur ces
pierres réduites en pouflière : on en obtient par
le moyen des acides muriatique & nitrique, les
différent acides végétaux ; l’acide nitrique, en
particulier , en dégage le gaz nitreux 3 le gaz
azote & l’acide carbonique.
La diftillation. de 50 grains de cette fubflance
a donné quatre pouces cubes d’un fluide élafti-
q u e , compofé d’environ | d’acide carbonique y
ot de \ de gaz hydrogène carbonné, trente grains
d un liquide jaune fort acide, 5 grains d’huile
jaune, fort épaiffe avec quelques traces de carbo-r
nate d ammoniaque, douze “grains de charbon ;
ce charbon a donné deux grains de cendres
blanches ou de carbonate de chaux.
Çes expériences font voir que les concrétions
pierreufes des poires font une matière ligneufe
femblabie. à celle de l’arbre qui a fourni le fruit
avec un peu de- fubflance amylacée. Ainfi, ces
pierres fe digèrent fort bien dans les bons eflo-
mâcs, & elles ne fauroient donner la pierre
comme on 1 avoit cru. Voye% Médecine éclairée
Par les. Sciences physiques, n,° VIH.
GOMMES. On trouve plus volontiers des
lues gommeux dans les plantes faines, que de
la Gomme elle-même qui ne paroît jamais que
par des extravafàtionsquelquefois funefies, mais
toujours le figne d’une maladie de la plante. H
me fembleroit par conféquent que la Gomme
ne doit être que le mucilage defTéché, ou le
fuç gommeux dont l’eau s’eft évaporée. Aufli
la Gomme diffoute dans l’eau, devient un muci-
Jage qui reprend la forme de Gomme, quand on
l’expofe enfuite de nouveau à l’air de manière
que l ’eau puiffe s’en évaporer. Veyei Mucilage.
Les fucs gommeux lont très-abondans dans
le règne végétal ; on les retrouve dans toutes les
parties des plantes, mais fur-tout dans les jeunes
tiges & les feuilles nouvelles ; on s’en apperçoit
quand on broie avec les doigts ces parties de
végétaux ; & on reconnoît ces fucs, lorfqu’ils
fortent, par une propriété vifqüeufe & collante
qu’ils ont'. On trouve la Gomme à l’extrémité
des fruits à noyau, quand leur peau éclate.; elle
efl très-belle fur les prunes bleffées, quand elles
font mûres, de même que fur les poires.
Toutes les parties des plantes fourniffent des
mucilages qui font de la même nature que les
Gommes, Les racines de guimauve, de grande
confoude, l’écorce d’ormeau, la graine de lin,
les pépins de courge, par leur macération dans
l’eau, forment des fluides vifqueux qui donnent
de vrais fucs gommeux , & enfuite la vraie
Gomme, par l’évaporation.
En général, toutes lés parties extraélives végétales
contiennent une .fubflance gommeufe. Ce
fuc gommeux eft à la vérité quelquefois mêlé
avec d’autres fubflances, comme dans les fucs
émulfifs du figuier, du Tithymale ; il entre dans
les huiles grades, dans la partie fucrée, dans les
acides végétaux ; aufli cette Gomme varie dans
fes propriétés , fuivant. les circonflances ; mais
cette variété dépend uniquement de la nature de
fon mélange ; quelques Gommes fe diffolvent
entièrement dans l’eau , d’autres fe diffolvent
feulement en partie; la diffolution efl quelquefois
laiteufe, comme dans les jus des plantes laiteufes ,
.& dans ia Gomme ammoniaque; l ’eau pénètre
plus la Gomme tragacantha, qu’elle ne la diffout.
Malgré cette variété dans,les fucs gommeux, je
dois obferver que la Gomme efl une fubflance
prefqu’identique dans tous les végétaux ; auffi
les Gommes différentes varient feulement par la
quantité-du mucilage qu’elles peuvent fournir,
ou par la quantité & la nature des matières qui
leur font unies.
M. de la Billarderie a obfervé que la Gomme
adragant Coule pendant la nuit, & un peu après
le lever du foleil. La roféë ou l’humidité répandue
dans l’air , fucée rapidement par l’aflragale
gommifère qui a été defféché par la chaleur du
foleil, augmente le volume de cette Gomme que
l’eau gonfle beaucoup; elle repouffe alors Fé~
corce, & comme elle efl allez fluide, elle fe fait
jour au travers des pores de l’écorce,
La Gomme n’eft pas la sève p ure, retirée de
la - terre, paroles végétaux; c’eft un fuc élaboré
quiétoit peut-être fur le point de devenirréfine.
11 fembleroit que les Gommes, qui rempliffent
les végétaux, y circulent dans un état de grande
diffolution. On l’obferve ainfi dans“ les plaies,
dans les parties coupées de divers arbres, & fur-
tout dans celles des cerifiers & des pruniers.
Cette extravafation. eft quelquefois naturelle ;
mais elle eft toujours dangereufe, elle appauvrit
la plante , elle lui enlève des fucs néceffairesà
fa nourriture.
La Gomme fe montre aux bourrelets & aux
greffes, parce que les uns & les autres attirent
beaucoup de fucs dans les parties où on les forme.
La Gomme paroît encore aux ligatures qu’on fait
aux abricotiers ,* la grande quantité des fucs, qui
y font arrêtés, y fait quelquefois crever l’écorce.
Par la même raifon on obferve fur-tout cette
Gomme dans les jeunes pouffes qui font herbacées
, parce qu’elles font plus fucculentes que
les parties ligneufes.
Il faut remarquer ici avec l’Auteur de l’article
du mot bourrelet, dans le Diâïotmairc d’Agri-
1 culture, que la Gomme qui s’échappe hors des
arbres fruitiers à noyau, s’échappe toujours hors
de la partie fupérieure des bourrelets, de même
que de ia partie fupérieure des plaies annulaires ;
ce qui apprend d’abord que ces fucs font fem-
blabiesdans ces plantes; & ce qui fait foupçonner
à notre grand Agriculteur que cette extravafation
eft peut-être produite par l ’arrêt du cours de la
fève defeendante qui ne peut plus refluer jufques
aux racines, qui fort par les ouvertures qu’elle
parvient à fe faire : c’eft pour cela qu’il le forme,
beaucoup de gomme fur les vieux arbres;
leur écorce endurcie devient une efpèce de
ligature autour du bois. Cet épanchement qui
fe fait alors peut être nuifible, parce qu’il obf-
true dans le . bois la circulation de la fève. Les
arbres à noyau fourniffent plus de gomme lorsqu’ils
donnent beaucoup de f r u i t , parce qu’ils
produifent alors moins de bois avéc lequel la
fève defeendante fe va combiner sûrement polir
le faire.
Malgré ces obfervations, on ne voit pas d’a -
bord quelle eft la fource de cette matière gom-
meufe : il eft évident que les fucs propres font
réfino-gommeux ou prefque réfineux : auffi, après
y avoir réfléchi & fur-tout après une obfervation
que j’ai eu l’occafion de fa ire , j’ai été fort porté
de foupçonner que le mucilage' ou la matière
gommeufe délayée droit plutôt fon origine de
la fève des racines , & que la matière gommeufe
des végétaux étoit cette'fève elle-même privée
feulement d’une partie de l’eau qui la tenoit
difioure.
J ’étoisoccupé à recueillir les pleurs de la vigne/
je vifitois plufieurs ceps coupés fraîchement ,
quand je découvris fur la feélion récente de
quelques vieilles fouchès une matière gélatineufe
affez confidérable qui avoit toutes les propriétés
de la gomme. Je vis clairement qu’elle étoit lé
produit des pleurs qui s’échappoiem par cette
feéïion avec affez d’abondance , & que la matière
gélatineiife fe formokpar l’évaporation d’une
partie de l’eau contenue dans les pleurs. Je vis
encore qu’il falloir de vieilles fouches pour-produire
cet effet, non-feulement parce qu’elles
fourniffoient une plus grande quantiré de pleurs
que les autres ; mais encore parce qu’elles o f-
froient une plus grande furface mouillée à l’air.
Enfin je vis que la feélion devoir être prefque
horizontale, parce que les pleurs ne fomboient
pas à terre au moment ou ils étoient formés &
qu’ils féjournoient fur le plan de la feélion où
ils pouvoient s’évaporer.
Il réfulte clairement de cette obfervation que
la Gommé trouvée fur la feélion de ces fouches
étoit uniquement produite par l’évaporation de
la fève, que les racines avoient tirée ; car, comme
il n’y avoit point alors de boutons qui panifient
prêts à fe développer ,. comme il n’y avoit point
de feuilles épanouies, il n’y avoit pas d’apparence