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vigne, la liqueur qui s’écoule^de Pérable. Àinfi,
puifque les lues y pafiènt alors, pourquoi n’y !
pafferoient-ils pas toujours ?
il fembieroit qu’un des ufages des trachées
feroit de mettre les arbres à l’abri des ébranle--
mens du vent : c’eft pour cela qu’elles font
placées entre les fibres lignenfes ; au lieu que,
dans les herbes, on les voit entre l’écorce &
la moelle où quelques fibres ligneufes le font
pourtant remarquer.
Mais M. Hedwig fuppofe aux trachées un but
bien plus important : il croit qu’elles font l’origine
de toutes les fibres de la plante; en forte
que les fibres ont toutes été des trachées : il croit
que ces vaiffeaux filiformes que les injections
teignent, qui enveloppent le canal à a ir , dont
la fine (Te eft à peine repréfentée par la 290.® partie
d’une ligne, qui forment ces différentes
fpi res dont j’ai parlé, s’engorgent & fe fondent
cîe manière qu’elles offrent une fibre "droite.
Voye{ Fibres.
Cela préfente un but bien beau, & la beauté
de ce but exige qu’on falTe les plus grands efforts
pour s’aflurer de fa réalité. Ne pourroit-on-pas
retrouver les traces des fpires ou la fin des vail-
feaux à air, dans le commencement des fibres?
Mais c’eft une des preuves de cette belle idée
qui n’a pas pu être encore donnée. Voye[ Hed-
nvig, de Fïbroe vegetabilis or tu.
TISSU CELLULAIRE. Foyq;PARE:RFCHYME.
TRANSPIRATION. Les plantes tranfpirent,
«’eft-à-dire, elles rendent une humeur qui s’échappe
de, leur intérieur par leur furface.
On diftingue cette Transpiration en infenjîble,
fc’eft-à-dire, fourniffant une humeur aqueufe,
très-abondante qui fort de leur intérieur, fans
donner des marques perceptibles de fa fortie,
quand on n’emploie pas des moyens propres à
mettre cette Tranfpiration fous les fens, & en
Transpiration fenfible , donnant naiffance à une
humeur alfez épaille qu’on recueille fur la fur-
face de quelques plantes.
Je commence à parler de la Tranfpiration infen-
Jible, pour traiter cette matière, aufîi curieufe
qu’elle eft importante, d’une manière completre,
j ’ai cru devoir m’occuper d’abord de la fuélion
des plantes : ce phénomène fert à éclairer l ’autre :
& tous les deux font tellement liés, qu’il feroit
difficile d’être clair en les féparant. Voye1 Imbi-
• i t i o n .
Ce fujet a occupé Haies, dans la Statique des
végétaux; Guet fard, dans les Mémoires de V Académie
des Sciences de Paris, pour 1742, 1748,
1749 ; M. Bonnet, dans fes Recherches Jur Tufage
■ des feuilles ; & M. Duhamel, dans fa Phyjique
des arbres. Ils ont recherché, fur-tout, ce qui regarde
la Tranfpiration infenfible. Je me fuis auffi
occupé de ce fujet, dans mes Expériences fur
P influence de la lumière folaire dans la végétation,
#ù je coBÛdèrç d’abord, pag. 2.7;, ce qui regarde
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la fuélion des plantes, & je parle ensuite de
leur Tranfpiration. J ’ajouterai à tout ceci quelques
Expériences que j’ai faites depuis la publication
de mon dernier Ouvrage.
J ’ai montré que les tiges vertes des plantes
trempant dans ï’eau , tiroient beaucoup d’eau,
quand elles étoient expofées au foleil, fous des
récipiens. Mais li elles étoient dans les mêmes
circonfiances, & fi on leur interceptoit alors
l’aélion immédiate de la lumière par un corps
opaque, j’ai remarqué que la fuélion étoit confi-
dërablemenr diminuée. Cependant cette tige qui
n’avoit prefque point tiré d’eau, pendant la
veille, à l’obfcunîé, en droit beaucoup le lendemain,
quand elle étoit expofée de la même
manière à i’aérion du foleil : en forte que cette
tige qui avoit fonffert par fon féjour dans l’eau
pendant 24 heures, tiroit alors beaucoup plus
d’eau lorfqu’elîe étoit aidée, par le foleil, qu’elle
n’en avoit tiré fans lui lorfqu’elle étoit fraîchement
coupée. J ’obferverai enfuite que la fuc-
tion étoit d’autant plus grande que le volume
d’air contenu fous le récipient, étoit plus grand
dans des circonfiances femblables : & je vis que
cette fuélion étoit la plus grande pofiîble à l’air
libre. Mais, dans tous les cas, la fuèiion à l’obf-
c a ri té étoit très-petite : elle étoit à peine la
quatorzième partie de la fuélion qui fe faifoit
en plein air & à la lumière. En répétant ces
Expériences fur des plantes qui avoient leurs
racines, j’eus des réfultats parfaitement fcmbla-
bles aux précédens.
Je fis auffi ces Expériences fur des plantes
étiolées : & je n’eus à la lumière du jour que très-
peu d’eau tirée par elles, en comparaifon de
l'eau tirée par des plantes vertes, placées dans
les mêmes circonfiances. Enfin je voulus voir
ce qu’il arriveroit, en faifant ces expériences
fur des plantes féchées: mais j’obferverai qif elles
ne tirèrent que quelques gouttes d’eau à la lumière
comme à l’obfcurité, quoique quelques-
unes de ces branches féchées enflent confervé
leur couleur verte.
J ’ai fait ces Expériences dans des bouteilles à
col étroit, qui étoient exaélément calibrées, en
forte que je pouvois favoir aiféifient la quantité
d’eau qui avoit éré tirée par la plante, en mefu-
rant les quantités d’eau qu’il falloir y verfer
pour remplacer l’eau fucée par la tige de l ’expérience.
On ne pouvoit attribuer la diminution
de l’eau dans la bouteille à l’évaporation , parce
que cette évaporation eft prefque nulle dans les
récipiens fermés par l’eau, & parce que j'aveis
des bouteilles femblables, pleines d’eau fans
plantes, pour fervir de termes de comparaifon :
afin de pouvoir toujours défalquer des bouteilles
où étoient les tiges, l’eau qui s’en étoit évaporée,
je l ’eflimois, d’après la quantité d’eau qui
avoit dilparu dans les bouteilles où les tiges
n’étoiem pas, mais qui étoient placées à cêté des
T E S
premières t d'ailleurs la petite évaporation qü on
■ y remarque, diffère peu ou point à lobfcurité
& à la lumière, quand la chaleur eft égale, parce
que l’ouverture de ces bouteilles eft très—étroite.
11 faut obferver enfin que cette fuélion des
tiges des plantes mifes dans leau, étoit produite
par la lumière, agiffant comme lumière,
& non par la lumière agiffant comme un corps
propre â communiquer de la chaleur. Je fis
éprouver à ces tiges trempant dans l’eau, une
chaleur égale à celle quelles avoient au plus
grand foleil, & la fuélion fut très-petite, en
comparaifon de celle que le foleil failoit rendre >
à ces mêmes feuilles, quand elles avoient éprouvé
fon aélion.
Je voulus répéter ces expériences fur dès
feuilles artificielles de toile verte St de toile
blanche : la couleur ne changea point les réfultats
; mais je trouvai la fuélion beaucoup plus
grande au foleil qu’à l’obfcurité ; & la plus grande
fuélion poflible eut toujours lieu au foleil St au
grand air. Ces feuillés artificielles faites avec la
-toile, repréfentoient aftèz bien les végétaux,
puifqu elles étoient compofées^ d’un réfeau de
fibres végétales. Mais pourquoi les feuilles artificielles,
tirent-elles de l’eau, tandis que les feuilles
naturelles qui font sèches n’en tirent point
du tout ? II me femble que, fi les-feuilles sèches
ne fucèrent point d’eau, lorfque leurs tiges furent
plongées dans l’eau, c’eft fans doute, parce
que leur organifation avoit été dérangée par
la déification, que la partie qui ne trempoit pas,
étoit peut-être trop refferrée, enfin qu’il y înan-
quoit ce principe de vie qui opère la fuélion:
il paroît que l’eau monte au contraire dans les
feuilles artificielles, comme dans les cordes, &
qu’elle y monte toujours pour remplacer celle
que l’évaporation enlève; de forte que , comme
l’eau ne peut pénétrer dans les feuilles sèches,
& comme elle ne peut y éprouver aucune évaporation
, il ne peut auffi fe faire aucune fuélion.
Il paroîtroit bien que cette fuélion des plantes
eft la manière dont elles prennent leurs ali—
mens ; mais il faut reconnoître auffi que la partie
de l’eau qui eft tirée par les plantes, & qui
refie au-dedans d’elle eft bien petite. M. Wood—
ward avoit cherché à établir cette quantité par
des expériences qu’il fit en 1691. On en lit les
réfultats dans les Tranfaâicns philofophiques,
n.° 255. On y voit qu’une plante de menthe,
pefaut 77 grains, mife dans un vafe d’eau, lcru-
puieufement fermé pendant 77 jours, avoit augmenté
de poids de 15 grains, & qu’il y avoit
çu -558 grains d’eau fucée.
Une plante de catapucc ou de lathyris, pesant
98 grains > avoir augmenté de,poids, pendant
ce, tems-jà de 3 grains & demi, & elle avoit
tiré 2501 .grains d’eau. Une plante de morelle,
pefant 49 grains, avoit augmenté de poids de
-57 grains, & avoit-tiré 3708 grains d’eau.
T R A '18 *
Il répéta ces expériences fur des tiges de menthe,
en les faifant tremper de la même façon
dans l’eâu pure. Une de ces tiges pefoit 127 grains;
fon poids augmenta de 128 grains : elle avoit
tiré 14190 grains d’eau. Il mêla de la terre avec
l’eau, & il y mit une tige de menthe pefant
76 grains fon poids augmenta de 168 grains:
elle avoit pourtant tiré 10731 gra*ns d’eau: il
effaya de mêler cette eau avec du terreau : la
plante de menthe qu’il y plaça, pefoit 92 grains *
fon poids augmenta de 204-grains: & il y eut
14950 grains d’eau tirée par la plante. Enfin,
dans l’eau diftftlée , une plante de menthe pefant
114 grains, augmenta de poids de 41 grains:
& il y eut 8803 grains d’eau tirée par elle.
On voit bien-tôt que ces fuétions varient
fuivant les plantes, ■ & leurs circonfiances; que la
quantité d’eau fucée eft bien confidérable ert
comparaifon du poids acquis par la plante;
enfin que lu poids acquis par la plante, étoit
beaucoup plus grand, quand l’eau , où la plante
étoit plongée , diffolvoit de la terre r & fur-tout
du terreau.
Je crus qu’il convenoit de rechercher les rapports
qu’il y a entre l’eau tirée par les plantes,
& l’air qu’elles rendent fous l’eau au foleil.
Comme il n’étoit guères poffiblc de connoîrre
exaélement l’eau tirée par chaque tige, j’imagi-
nois de placer des tiges de pêcher dans des bouteilles
à. col étro it, de manière que les unes
plongeaient dans l’eau, & les autres dans l’air de
la bouteille : je fondai avec du lut ces branche?
à la bouteille: alors je fis pafler ces bouteilles,
& leurs branches fous des récipiens pleins d’eau
chargée d’air fixe, & d’eau commune : ces réçi-
piens furent fermés par l’eau, & expofés fera.--
blablement au foleil.
Dans le récipient plein d’eau aérée , où la tige'
plongeoit dans la bouteille pleine d’eau. j’obtins
une quantité d’air égale à celle qui rempliroit
un volume d’eau dont le poids feroit 48.15 grains;
tandis qu’une tige femblabie en apparence dans
: les mêmes circonfiances que la précédente, avec
la feule différence qu’elle plongeoir dans la bou-
i teille pleine d’air, donna une quantité d’air égale
/ à celle qui rempliroit un volume d’eau, dont
| le poids feroit 1525 grains. Sous l’eau commune
la quantité d’air produite par la tige plongeant
dans l’eau fut très-petite ; elle égaloit feulement
une quantité d’air égale à celui qui feroit renfermé
dans un volume d’eau égale à 45 grains : & 1$
tige qui plongeoir dans une bouteille pleine d’air,
ne donna qu’une quantité d’air égale à celui qui
feroit.renfermé dans un volume d’eau égal à icy
grains. La quantité d’eau tirée dans, ces deux cas
'üoit bien différente: les tiges plongées dan?
l’eau aérée, avoient tiré la valeur de 46 \grains
d’eau , & celle qui étoit dans l’eau commune
en avoit tiré la valeur de 12 grains. Au refte,
! il eft ti^s-di%ile de faire ces expériences d’upç
" N n ij