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parenchyme cio [’écorce , qui reffemblè fi fort à '
celui dc la Feuille , conferve fa verdeur pendant '
tou tl’Hive*
Je ne crois pas que la sève manquéà la Feuille ; !
l ’arbre eft plein de lues lorfque les Feuilles tom- <
b ent, & ce font lés Feuilles qui y attirent une
;sève-abpndaatc • les branches en contiennent
autant que la!tige ; de forte , que fi l’on peut
foupçonner une caufe de la chûte des Feuilles qui
foit indépendante de l’aérion des boutons-; ce foht
les rircpnftances où les Feuilles fe trouvant en
Automne : elles font dans une àtmofphère fort
humide où elles fefaturnent d’eau ; & , quand
le foleil manque pour l’évaporer , elles font alors 1
dans le cas des plantes qui s’étiolent ; aufli elles
jaunifient , foit par l’abondance de l’eau qu’elles
rer/erment, foit peut-être par l’air pur qu’elles
ne peuvent évacuer, qui les jaunit encore, comme
M. Berthollet l’obferve. Quoi qu’il en foit les
Feuilles paroifient périr d mdigefiion d’eau &
d o-xigêne ; c’eft pour cela que le parenchyme
eft le premier attaqué ; mais la maladie fe communique
au parenchyme du pétiole | & la Feuille
tombe , parce que les vaiffeaux qui unifient le
pétiole au rameau s’ohftruenr.
Les Feuilles tombent ainfi en E té , quand on
^ enferme les plantes dans un endroit obfcur, où
i l y a de l’humidité. C’efi. ainfi encore que les
Feuilles des arbres qui vivent dans des lieux fort
fe c s , tombent & jaunifient dans les lieux fort
humides; ou lorlqu’il pleut beaucoup.' D’ailleurs
en Automne, faction du foleil fur les plantes efi
plus courte & plus rare qu’en Eté ; mais elle efi
encore bien moindre , " parce que> la lumière
tràverfe pour l’ordinaire, une àtmofphère plus
ou moins vaporeufe.
Quand le bouton ne fait pas tomber la Feuille,
comme je l’ai obfervé dans le maronnier} parce
qu’il y a des Feuilles fans bouton , [’augmentation
du diamètre de la branche produit cet effet
de la même manière qu’elle fait tomber les écailles!
F o y q F c ailles. Dans les Feuilles compofées,
comme celles de l’acacia, lesfolioles fe détachent de
la groffe nervure, quoiqu’il n’y ai t point de bouton •
mais.c’efi un bouton qui détermine la chûte de la
groffe nervure, à laquelle les autres folioles font
attachées. Les folioles.de l’acacia fe renverfent
ayant de tomber, les deux furfaces inférieures
le touchent ;> ce phénomène eft* remarquable
il fert à confirmer les explications que j*ài déjà
données de la chûte des Feuilles ; on fait que
cès Feuilles prennent cette fituatioo^pendant la
nuit, & que la lumière comme l’humidité , font
les caufes du mouvement de ces Feuilles - pendant
l’été. ‘ • . . . . ;
Voyez L umière , Sommeil des plantes.
J’ai dit que les Feuilles qui.tombent, fe'roulent
; ce roulement ne s’opère -fouvent
que lorfque les Foui îles font tombées,,; mais cela
arrive lorfque la furface fupérieure des Feuilles
fe defiéche, & qu’elle ne reçoit plus d’humidité
de la planté. Les Feuilles le roulent aulfi, -fur
les chênes & les charmes, quand il y a quelque
teins que le pétiole çfi defféché : elles font alors
dans le cas des Feuilles tombées ; & elles ne fe
roulent jamais , qu’après avoir jauni, & que
loilqu elles commencent à fe deffécher : mais parla
même raifon , les Feuilles prêtes à tomber
prennent une luiface convexe du côté du ciel. *
Les Feuilles font utiles à mille égards : toutes
fourmflent un excellent engrais ; plufieurs nour-
rmentle bétail; celles du mûrier , fervent d’aliment
aux-Vers à foie ; la Médecine y trouve un
. grand nombre de remèdes, les Arts des couleurs,
& peut-être les', moyens de tanner les cuirs.
Il me refte a indiquer une belle découverte
que M. Tingry a faite ; il a montré que la cire
étoit un produit végétal, qu’on la trou voit dans
le parendijune verd , ou plutôt dans la matière
colorante ou réfineufe qu’il renferme. Cette
découverte qui fera bien-tôt publiée avec fes
détails, apprendra que la partie colorante verte,
elt le principe végéral qui forme la cire ; que la
Feuille verte la fournit dans fa perfe&ion. M,
Tingry montre que cette matière cireufe , efi le
moyen de la nature pour conferver aux plantes
iubaquées , leurs principes gommeux & exnjao-
Mfs; quelle'garantit les plantes terreftres des fu-
neftps effets des longues pluies. Il prouve que
la cire retirée de la Feuille verte,: efi ablolument
lemblablé à celle qu’on reçoit des abeilles. Enfin
M. Tingry démontrera que les abeilles ne.’mo-
dinent en aucune manière , la cire qu’on trouve
dans le parenchyme , ou dans la partie verte
quelles en extrayent ; mais qu’elles y mêlent
feulement quelques- portions de parenchyme &
d étamine , dans le moment de la récolte ;' pour
avoir ainfi une nourriture mixte plus faine, qu’une
lubfiance toute acide , comme le miel. Mais ceci
fait connoître mal ces belles découvertes qui in - '
-terefferont beaucoup la Chimie , & l’Hifioire
Naturelle. Enfin , M . Meyer, a découvert l’acide
phofphorique, dans la Feuille verte des plantes
comme on les voit dans les Annales'chymiquei
de M. Crell, ï . ere partie , page 521, 1788.
Feuil les féminales Voyez Cotylédons.
J ’avois oublié l’anatomie des cotylédons, lorfque
Parlé > & je m’Ètois borné à donner une
idée de leur fyftème vafculaire ; mais ayant trouvé
une excellente defeription de cette organe , faite
par M. Hedwig, dont les ralens pour obferver
font^fi bien connus , j’ai cru devoir reprendre ici
ce fujet, pour le compléter par ce beau morceau
d’Anatomie.
- Sl V°n coupe un grain de haricot rouge qui
commence à germer, de manière que la fcétion
paffe par le milieu des Feuilles féminales, onvoit
d abord la feélion de ces feuilles féminales, & un
vaiffeau partent de chacune de cçs Feuilles féminales,
ou de*chacune de ces cotyléons pour
F I B F I B I o ï
rentrer dans la radicule ; on voit enfuite , entre
les deux cotylédons, la plumule qui séièye. c i .
Quand on répète cette opération lur un grain
de haricot, dont la germination eft plus avancée
& qui laifie appercevoir la plumule, de manière
que la feèlion paffe au travers de la /plumule &
de la radicule j on voit les vaifièaux s échapper
des Cotylédons, précifément à la hauteur de cette
partie , qui fer oit à-peu-près le quart de la courbure
du cotylédon , en la prenant depuis la plan-
tule : ces deux vaifièaux plongent dans la partie,
corticale de la radicule, & on leur voit toujours
fuivre la même partie cor ticale de cette radicule ;
dans le centre dé la feéhon, on apperçoit
la moelle qui fe prolonge jufques a la pointe
de là radicule,. r - v .
Les cotylédons font enveloppés d’un épiderme;
on y trouve une matière parenchymateufe fort
abondante, & des trachées.^ L ’épiderme fert peut- .
être à filtrer les .fuçs qui doivent favoriferTa
germination en excitant la ' fermentation ; il
fournit convenablement les-fucs néceffaires pour
développer la plante fans caufer la-putréfaction ;
•le parenchyme dont la matière farineufè fermente,
communiqué la matière qui a fermenté, qui efi
devenue laiteufe à la radicule par les vaifièaux décrits'
, & il fert à la nourriture de la plumule
& à fon développement, par les mêmes moyens
que dans: les plantes plus âgées où les fucs nourriciers
font fournis & élaboré; par les Feuilles ;
& comme la radicule ne peut d’abord leur fournir
l’eau néceffaire , elle y entre par une ouverture
defiihée à cet ufage. Voyez G r aines. Lés trachées
jouent ici le même r ô le , que dans les Feuilles
des plantes arrivées à la perfection lauflil’on trouve
fur-tout ces vaiffeaux, dans les bords de la partie
parenchymateufe.
On obferve à-peu-près les mêmes chofes ‘dans
les graines qui ont un ou plufieurs cotylédons. Fôyq;
C otylédons.
FIBRES CORTICALES ET LIGNEUSES.
Ce font ces" filets qui compofent le tiffu de
l’écorce, de l’aubier, du bois. Ces filets fe font
remarquer en tous fens ; mais ils font fur-tout
perpendiculaires au terrein. Ceux-ci font unis
.par d’autres qui les croifent; il y en a même
qui partent du centre, pour arriver à la circonférence.
Ils forment la partie la plus confidérable
des végétaux ligneux. Us demandent d’être étudiés
avec foin, par leur importance dans l’éço-
.nomie végétale ; mais fur-tout pour diffiper les
profondes ténèbres dont leur nature eft cou-
. ver te.
On a foupçonné que ces Fibres étoient des
vaiffeaux ; mais cette matière eft trop capitale &
trop curicufepour la tr aiter ici par occafion. Voyez
V aisseaux. Les Fibres corticales (ont ces. Fibres
qui, en fe liant entr’elles, forment le réfeau dont
j ’ai parlé. Chacune de ces Fibres apparentes, eft
, compofée d’une quantité confidérable de petites
Fibres qui ne permettent pas en dernière analyfe» ■
de croire qu’on a atteint leur dernière divifion >
&. qu’on a une Fibre feule ; ces Fibres qui paroiC
fent plus fouples que les Fibres ligneufes, acquièrent
pourtant une très^grande dureté, comme
dans les. épines./ .
11 fembleroit q.ue les Fibres qui fe répandent
dans la pulpe du fru it , font des Fibres corticales ,•
puifqü’on croit les reconnoître dans le centre
dés Fibres ligneufes , fui vaut l’obfervation de
M. Mufiel. ’
. Ce que j’ai dit des Fibres corticales, peut s’appliquer
aux Fibres ligneufes ; on ne peut atteindre,
leurs dernières divjfions avec les meilleurs-
microfcopes. Mais lés faifeeaux des Fibres ligneufes
comme ceux des Fibres corticales / font fé-'
parées par le tiffu cellulaire ou par des véficùles,
dans l’écorce comme dans le bois. Ces f ibres
ferpentent plus ou moins en defeendant vers la
terre. Il paroît que le nombre de ces Fibres détermine
la dureté du bois.
Ces Fibres font par-tout. C ’efi peut-être à letnr
tiffu différent , que font dues lés productions
végétales différentes. Elles font la force de la plante
qu’elles foiitiennent, quelles mettent en état de
I réfifter aux différéns chocs. Sans ccs Fibres il-n y
a plus de végétal. Ce font les propriétés des Fibres
qui font celles des-plantes. Mais ces Fibresubîit-
ëlles les mêmes ; celles , de la fleur , de l’écorce,
des étamines leroit-elles précifément femblables?
Cette queftion efi aufii obfcure qu’eli'e efi curieufe;
cependant jé ferois bien porté à croire que toutes
•les Fibres font femblables ; & que la variété dé
leurs produirs, dépend de la variété de leur cour
binaifon, du degré de leur rigidité. Ces Fibres
une fois gélatineufes, prennent plus ou moins de
confiftance , fuivant la nourri aire qu’elles reçoivent,
& deviennènt ainfi .plus ou moins propres-
par leur fonpleffe à remplir la place quelles doi-
vent avoir , fuivant le rôle qu’elles doivent
jouer. (
La Fibre lignéufe , comme la Fibre corticale
je ne dis pas la Fibre élémentaire réduite à l’état
de fimple Fibre , mais la Fibre qu’on peut àpper-
cevoir , efi tranfparenîe, fur-tout dans les points
.où elle fe lie aux autres Fibres. Quant aux éléments
des Fibres y ils ne peuven t être que ceux
qui doivent entrer dans fa compofition. Si l’on
' connoiffoit, comme dit M. Bonnet, la formation
d’une Fibre, on auroitle fecret de la Phyfiolo<ne ,,
parce qu on fauroit tout ce qui peut contribuer
au développement de cette Fibre , & par confé-
quenr, à celui du végétal entier qui efi formé
de Fibres. .
Les propriétés des Fibres feront celles des vé- .
gétaux qu'elles, forment , ils ne peuvent avoir
que les propriétés de leurs composants ; ainfi ,
l’on peut dire, que les Fibres font flexibles’, püif-
j .que les plantes.ont de la flexibilité; cette flexi-
1 Mité même ne fe perd pas dans le bois putf