
qu’elles fe ficfféchent, fe roulent du deffoülen
deffus, de manière quelles préfentent à .l’extérieur
leur lurfiace inférieure , ee qui paroît produit
par la différence du réfeau ck ces deux furfaces ;
la partie fupérieure qui fe defféche toujours, fe
rerire 'comme la Feuille de vélin, tandis que fin**
ferieure dilatée par l’humidité, cède à l’impref-
iion dè la fur face fupérieure.
Après ces confidérâtions générales , fi l’on
'étudie le pétiole, on le trouve-formé par les vaif-
feaux féveux aeriens & propres , par le tiffu cellulaire
placé entr’eux , qui lui donnent la flexibilité
& la force qu’il manifefie ,- on apperçoit au
milieu du pétiole quelques fibres ligneufes en
divers faifeeaux qui forment fa folicHté § tout
cela efi recouvert par un épiderme aflçz fort -,
la baie du-pétiole efi plus large que le refie ,
& cette bafe. s’implante dans une efpèce de bourrelet
; il y a une telle union entre le rameau & la
Feuille qu’on ne difiingue pas la place de l’in-
fertion , & quoique le pétiole ne cède jamais
cette place quand la plante végète, la force de
funicn des Feuilles avec la plante diminue ,
quand oh approche de leur chiite , en forte que
Je vent fèu-l les fait tomber;
La chiite des Feuilles fimples efi différente dè
la chute des Feuilles compofées : lès premières I
tombent -avec leur pétiole, comme quelques
Feuilles compofées; mais dans le plus grand nombre
de ècllcs-ci , lès folioles tombent avant le
pétiole.
Comme la température de l’air détermine là
feuiilaifon , la floraifon , la fructification , là :
température détermine auffi la chute des Feuilles.
On obferve pourtant que les-Feuilles refient plus
long-tems fur k s jeunes plantes que fur les au- ;
res. Seroit-ce parce quelles font plus fueculen- ;
tes? Les Feuilles des rameaux inférieures tombent
auffi les premières : mais la gelée fait tomber
d’abord les Feuilles des rameaux fupérieurs.
Il paroît que la chûte des Feuilles n’a aucun
rapport avec l’apparition des fleurs 7 & que les
arbüfiés qui fieuriîfciit les premiers , ne font pas
les premiers dont les feuilles tombent : ainfi, les
noire ri ers & le tremble qui fîeuriffent les premiers
font lés derniers à pofer leurs Feuilles, Mais il y -
a plus de rapports entre la chute des Feuilles &
leur apparition. Les premiers arbres Feuillés font
.communément les premiers qui perdent leurs
Feuilles. Il y a pourtant desexceptions,- lé furéaii
qui pouffe le premier , fés Feuilles le quittent
for? tard. Comment ces pétioles fi adhérents à la
branche quand elle végète, perdent-ils cette adhérence
? Comment fe,rompent tousces vaifî'eaux
qui uniffoient la Feuille à la branche?Càr enfin
il faut rompre f ëpidèrme, fes vaiffeaux propres,
les vaiffeaux féveux , lès fibres ligneufes. Comment
deviennent-ils fragiles , comment font-ils
comprimés, oblitérés, deflé'ehés ? La fdlurion de 1
ces quefiions pourioit en fervirpour Ja chute dej 1
calices, des écailles, des graines, des boutons , &c.
La fai fon de la chûte des Feuilles fait croire
que le froid joue ici un grand rôle ; au moins
quand le froid efi précoce , la chûte des Feuilles
efi plus prompte. Cependant les Feuilles tombent
également dans lès ferres où l’on entre tient la
chaleur : les arbres méridionaux perdroient leurs
Feuilles les premiers, comme les plantes herbacées
des pays chauds : ce qu’on n obferve pas. Il
lèmbleroit au contraire que les Feuilles tombent
plutôt, après un Eté chaud , qu’après un Eté plus
frais. Enfin des myrtes placés en Hiver dans la
ferre y perdent plus vite leurs Feuilles qu’à
1 air.
Peut-être rafeenfion dé la fève joueroit-elle ici
quelque rôle. On fait qu’elle efi fa force au Prin-
tems. Haies l’a vue s’élancer alors à quarante
pieds. Et l’effet de cette afècnfioneft le développement
univerfeldèsFeuilfeSj desfleurs, &c. Le mouvement
dè la fève efi affez lent jufques au mois
d’Août ; mais, dans ce moment, elle reprend fe
vigueur. Souvent on voit paroître alors des fleurs-,
dés-bourgeons, des boutons; mais ces cas là ne font
pas les plus communs. Il fembleroit plus vraifenr-
blable que les boutons-formés à i’aiffelle des Feuilles
, ou entre la bafe du périolc & la branche depuis
le Printems, fe gonflent beaucoup par cette
nouvelle fève ; ilspreffent alors le pétiole ; ils lut
enlèvent une partie de fa nourriture ; en môme—
teins le froid ^ la gelée , les brouillards , la pluie y
les vents viennent ébranler ce pétiole déjà ébranlé,
&d e font tomber. Il efi vrai que le chêne & le
charme conlervent leurs Feuille» fèches pendant
l'Hiver ; omis cela efi produit fans doute, parce
que le bouton n’eft pas encore affez gonflé par la
lève d’A o û t, & qu’il faut encore le développement
du bouton au Printems pour arracher le
pétiole. A l’égard des arbres toujours verds , il
feroir poflïble, que comme ils tirent moins d’eau-
que les autres, leurs boutons fe gonflaffent moins
& alors il faut plus de tems aux boutons pour
être en état par leur groffèur de faire tomber lès-
vieilles feuilles.
Il faudroir peut-être décider, avant depenfer
àîafolurfcn de cette "quefiion, fi la maladie de
Feuille précède la maladie du pétiole : alors oii
lauroit fi le pétiole tombe , "parce que la Feuille
ne le nourrit plus, ou fi la Feuille fouffre parce
que le pétiole efi malade.
Les Feuilles alors feinblent plutôt fe détacher
que fè rompre lorfqu’on cherche à les faire tomber,
en forte que cet te-'chute paroît-préparée depuis
long-tems. En Eté, il faut arracher une Feuillu
qu'on veut avoir ; elle réfifie à'îa force qui tend
à l'a fépàrer 7 quoiqu’elle ne femble pas étroitement
unie au rameau d’où elle fort, elle y paroît
implantée ; & en examinant avec foin l’extiéniité
du pétiole, on y découvre quelques parties plus
blanches, ou moins verres que le refie ; j’en aî
vu trois dans les Feuilles du gro&illicr, & de
3 m
F E U
plofieuTS autres arbres, dix à onze dans celles du ;
maronnier ; ces patries plus humeclées que les
autres fembknt les racines qui attachent la
Feuille à la branche ; ces fibres ou vaiffeaux fui- j
vent la partie du pétiole , qui correfpond à la |
partie fupérieure de la Feuille. .Ces trois points
dans le grofelllier , font plus verds que le refie j
de fëmp.ar,eurent du pétiole, & l’on voit ces fibres
Verdâtres 7 fe prolonger dans le pétiole où on i
les fuit à l’oeil. [
J ’ai eu occalion de remarquer que iesFeuil'es
ne tombent jamais, que lorfqu’eîles ont perdu |
leur couleur verte ; mais cela n’eft pas fufiifam
pour leur chûte, il faut encore que leur pétiole
ait jauni ; les Feuilles jaunes tiennent encore affez
au rameau , lorfque le pétiole a confervé fa verdeur
; ce qui me fait croire qûe la Feuille fouffre
dans fa partie parenchymateufe avant de tomber ;
que le mal s’étend , de la Feuille au pétiole, &
que la Feuille tombe quand le pétiole cft altéré.
L ’oxigêne qui rend jaune la partie, verte de la
Feuille, comme il noircit l’écorce qui étoit verte,
lui fait éprouver une efpèce de combufiion qui
épaiflit les fucs , soppofe à leur paffage dans
le pétiole , fufpendl’entrée de la sève, & la force
àinfi à tomber. Voye[ A nnales de C h im ie, i
T . V I , couleur de plantes.
Mais, ce qui montre que cette maladie de la
Feuille efi réelle, c’efi que les Feuilles des rameaux
coupés aux arbres quand ils végètent vigoureu-
femenr ne tombent pas. J ’ai vu dans le mois de
Décembre, des branches couvertes de Feuilles,
qui coupées au commencement dè Juille t, au
mois de Septembre , au mois d’Oélobre, confer-
v oient encore leur s feuilles fortement adhérentes.
Elles fe'coupent , parce que leur pétiole efi fort
fcc , mais elles ne fe féparent pas plus ai Cément
de leurs rameaux , que iôrfque la Feuille étoit
fraîche .fur l’arbre , dans le moment où elle a
été; coupée. .«
J ’ai remarqué que la plupart des Feuilles commençaient
à s’altérer dans leur partie fupérieure,
dans leurs bords : mais cette règle n’efi pas générale
; on en voit un grand nombre qui font
tachées de verd &de jaune dans toutes les manières
poffibles : on y obferve des ifles jaun.es au milieu
des autres parties vertes, & des ifles vertes au
milieu des autres parties jaunes ; fouvenc j’ai
remarqué que les parties v-ertes qui refloienr les'
dernières, étoient celles qui envîronnoient les
.groffes nervures : mais cela n’efi pas régulier.
On obferve que les Feuilles ne tombent pas j
en même-tems , dans tous. les arbres d’efpèces h
différentes , ni même dans les arbres d’efpèces
femi:labiés , qui font femblablement expofés,
ni même enfin dans toutes les parties du même •
arbre; outre cela , on voit bue le parenchyme
verd des Feuilles du bled qui réfifie au froiâ.de
1 hiver, doit être différent de celui des Feuilles
qui couvrent le poirier»,
F E U
Si l’on étudie les Feuilles des arbres quand el le s
tombent, ou quand elles- font prêtes à tomber ,
il paroît que leurs fibres ou leurs vaiffeaux perdent
leur tranfparence.
Quand on réfléchit i préfent, fur la caufe de
la chûte des Feuilles ; on fe voit forcé de re-
connoître qu’il y a plufieurs eaufeà concourantes
pour produire- ce phénomène; une feule au-
moins ne me paroît pas imiverfdjement fatis-
fai fan te.
Il t f i d’abord certain , qu’il y a entre toutes
les Feuilles & le rameau , auquel elles font attachées
. un bouton qui repouffe l’empateir.ent du
pétiole , & qui agit fur lu i , depuis le printems ;
cette aélion devient toujours plus forte , après
la sève du mois d'août, qui gonfle beaucoup le
bouton , en fe gonflant ainfi ; il repouffe la Feuille, *
il s’approprie davantage la nourriture de la Feuille ;
d’ailleurs , le bouton n’eft pas placé fur une
confole auffi décidée que la Feuille , il paroît
profondément enté .dans l'écorce de la branche,
tandis que la Feuille eft portée fur fon bourrelet
qui ne tombe pas avec, elle; auffi, la réfiflance
de la Feuille eft toute entière dans la partie du
pétiole extérieur à fon rameau ; c’eft pour cela
que le bouton en groffiffant , courbe toujours
davantage le pétiole, ce qui produit deux cltofes;
1.° la partie du. pétiole, qui eft la plus voifine du
bouton, fe détache la première, & la Feuille
j-efte attachée par la partie inférieure , 2..° route,
la partie du pétiole, ainfi ferrée, courbée, déchirée
, doit tirer avec moins de facilité la sève
que le rameau lui fournit , & rendre moins
commodément les parties .dè la sève qu’elle élabore
; alors la bafe du pétiole entée fur la branche
fe defféche, & tombe finalement.
La plupart des Feuilles que j’ai détachée lorf-
qu’eiles tomboient, étoient feulement adhérente
par la partie inférieure du pétiole, tandis que la
partie fupérieure de {‘empâtement étoit deffé-
H h - . , . . .
Lesobfervations que | ai faites, montrent encore
que le froid n’efi pas la feule caufe de la chute
des Feuilles ; aû-moins dans cette année 1790,
je les ai vues tomber dans une température fripé-
-rieure pour la chaleur , i celle qui les avoit
-faites -pouffer au Printems. Ainfi, par exemple,
les Feuilles de maronnier d’Inde , tombent lorfque
l’air eft plus chaud , que celui qui eft nc-
ceffaice pour les développer. Mais il faut avouer
auffi, que le froid accélère cette chûte; quoique
les Feuilles feroient tombées de même fans
le froid.
Il paroît d’abord , que le parenchyme de la
Feuille fouffre, .que fon altération pàffe de la
Feuille au pétiole ; cet effet eft prefque général
; une foule de Feuilles du même arbre, fouf-
frentde la même manière, dans-le mème-tems;
ce n’eft pourtant pas la qualité des humeurs,
i ou de 1a sève qui produit cet effet, pudjjue le
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