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autour «les étamines, & des piflils encote foî-
bles & délicats ; ce fecours eft plus durable que
celui de la corolle. Quand il n’exifie pas, la
corolle fupplée en partie à fon défaut, parce
que les vaiffeaux de la corolle plus à leur aife ,
jouiffent d’une plus grande aifance , font moins
fujets às oblitérer & ne lui permettent de fe colorer
que lentement*, fou vent même ils la maintiennent
toujours verte.
Le Calice ferr quelquefois à garantir le fruit
jufqu’à fa parfaite maturité, des accidents extérieurs
qui le menaçoient.
Le Calice n eft pas effentiel aux fleurs : il y en
a , comme celle 'de la clématite , du lys,
ou des tulipes, qui en font privées, & qui pro-
duifent des graines fécondes. Cependant la plupart
des fleurs ont leurs calices, & quand ils
ïfauroient fervi qu’à envelopper les fleurs dans
le bouton, & peut-être à les nourrir , car ils
ont de grands rapports avec les feuilles, ils feront
«Tune grande importance dans les plantes. Ces
Calices fourniffent, au-moîns comme les feuilles,
l’air pur. { Deux Calices de rofes mis fous l’eau
au foleil, m’ont fourni un volume d’air , égal
à celui de il grains & ~ d’eau. ) Ils jouent ainfi
un rôle intéreffant dans la Phyftologie végétale.
Les Botanifies regardent les Calices comme une
partie effentielle des plantes.
Les Calices comme les feuilles font compofés
de fibres & des vaiffeaux 5 on y voit des utricules,,
«n parenchyme verd. V o y t \ Feuilles. On
n’a pas obfèrvéde différences dans leur contexture;
«nais c’eft une matière qu’il auroît fallu peut-
être approfondir davantage. Cependant ôn ne
doit pas douter que. les Calices n aient de grands
rapports avec l’écorce, & avec les feuilles.
Il y a des Calices comme ceux des Poiriers dont
la bafe femble fe gonfler , & former Te fruit ;
on voit encore à l’extrémité des poires, leurs
échancrures qui font de fléchées. Il y a des
Calices qui fubfiflent après la formation du fruit,
comme dans les plantes tégumineufes. Linné
diflingue fêpt cfpèces de Calices.
11 feroit curieux de voir par des expériences,
£ ces Calices ont réellement futilité qu’on leur
fuppofe, s’ils font néceflàîres pour nourrir le
fruit ; je veux m’en affurer en retranchant, ou
bleflant ces Calices dans divers teins,, ou diver-
fes circonflances.
J’ai commencé ces expériences,, f ai retranché
le Calice à des fleurs de poiriers r de haricots,
«le poids *, je lés ai retranché Torique le bouton
étoit plus ou moins prêt à fleurir , lorfque la
fleur étoïc plus ou- moins prête à nouer , & le
fruit ne s efl: pas moins fermé, & il n’a pas
moins- mûri; mais fi le Calice ne ferr point à
la fleur dans cet état, il peut avoir mille ufâges
que nous ignorons.
II y a des Calices qui font faits d’une feule
jpièce, il y en a qui en ont plufieurs. Les Ca-
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lices varient par leurs difpofitions, leurs formes,
leurs couleurs. Il y en a qui font rayés • en
blancs, il y en a qui font blancs d’un côté 8c
verds de l’autre, ou même entièrement blancs.
Mais je n’entre pas dans ces détails remarqué»
par les Botanifies , auxquels ik fourniffem des
moyens pour reconnoitre les plantes., & qui
ont donné naiffance aux divers noms appliquas-
aux diverfes efpèces. Voye\ le Dictionnaire
de Botanique.
CARIE. Maladie grave des arbres, qui efl
foutent l’effet des accidents ou de la vieilleffç.
En général, les contufions violentes, les grandes
pluies, la déforganifation de l’écorce , font les
caufes les plus communes de la Carie. L ’extra-
vàfion des fucs qui en efl une fuite, I’aélitupt
continue des pluies & de la gelée fur les plaies,
les rendent plus mauvaifes & plus dangereufes
le bois fe pourrit, les branches tombent, l’arhçp
lui-mème difparoît peu-à-peu.
Les caufes qui produjroient un engorgement
confidérable, donneroient encore naiffance àla
Carie : les liqueurs engorgées s’altèrent, deviennent
corrofives, l’abcès crève, la gomme s'extr^-
vafè : & une foule d’arbres à noyaux périffent
de cette manière. Voye[ Gommes.
II n’y a qu’un moyen de prévenir les fuite»
funeffes de cette Carie; il faut couper la partie
Capde jufques dans le v if , & réo u vr ir la plaie
foigneufement avec la cire pour prévenir le même
mat.
CARIE des g r a in s . Cette maladie efl
appel-Iée bojfe en quelques endroits r cloque ou-
chambuclc ailleurs. Les funeffes effets de cette
maladie , la bonne hiftoire que M. L’Abbé Teffier
en a donné dans fon important Traité fur lez
maladies des graines , m’ont engagé à faire cet
article en fuivant ftriétement l’ouvrage dont je
viens de parler.
Le bled Carié a une forme un peu oblongue r
& inégalement arrondie : fa longueur efl d’une-
ligne & demie jufques à trois ; fa largeur efl*;
d’environ une ligne:, on voit deux filets réunis,
. & faiîlans à Lune des. extrémités 1 à l’autre les
! fibres de l’écorce fe rapprochent, & expriment
' la place de Linfertion dans la baie: mais il: n’y
a point de germe. Le grain Carié efl coloré en?
: gris brun. Son écorce aride & féche, renferme-
une poudre noire , fine, grâce au toucher, fans-
: faveur, maïs d’ïme odeur forte & mauvaife.
• Ces grains mûrs font très-légers ; une mefure qui
; contïendroït ro onces de froment, feroit. remplie
; par 4. onces & un gros de bled Carié .
On ne reconnoît gueres un épï Carié avant
j qu’il; foit hors du fourreau : on le devine cepen—
. aant,. parce que les tiges & les feuilles fçntr
, minces, & d’un verd plus fombre que lorfque
' les épis font feins.. Quand l’épi Carié efl fort!
! du fourreau ,, on lé diftingue par fa couleur qui
efl bleuâtre par fa forme qui efi plus étroite %
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ur fe« taies qui font plus ferrées. Le grain vicié I
répand de l’odeur quand on lécrafe; mais
ect épi devient bien-tôt plus large que 1 épi
faîn fes baies s’écartent, la pulpe blr.ncMtre
brunit, l’épi eil moins verd, quoique la tige
cooferve fa verdeur, l’odeur qu’il répand alors
le fait découvrir. . . .
Les épis Cariés mùriffent plutôt que les autres,
c om m e les fruits des arbres malades , ou ks
fruits gâtés. On a obfervé que les épis Cariés
avoient plus de grains, & que les grains Cariés
germent pliis tard que les autres.
M. Duhamel, Tillet & Aymen, ont trouvé
des grains remplis en partie de farine noire,
le de farine blanche, tout comme on voit des
épis feins, fur des pieds qui portent des épis
malades : mais> il y a plus » 9n v0*c f°uv9nt
dans le même épi acs grains feins, & des grains
malades, & ces derniers font quelquefois répandus
dans tout l’épi.
L’ivraye ell affez fujette à la Carie , le bled
de miracle en fouffre peu, la grande épeautre
y efi fort expo fée : la feorfonera pulveriflora de 1
Linné, offre quelquefois les parties de la fructification
converties en pouffière noire.
M. l’Abbé Teffier bien perfuadé que c’efi
feulement par la réunion de tous les rayons de
lumière qu’on peut éclairer la Phyfiologie végétale
, a fait une analyfe chymique des bleds
Cariés, dont voici le réfultat.
Il lui a paru que cette poudre noire des bleds
Cariés contenoit une matière extraCHyç qui don-
noit l’alkati volatil ; une huile graffe , épaiffe,
formant la matière colorante ; un principe odorant,
beaucoup d’air inflammable, une tres-petite
quantité de terre calcaire, un peu dfelkali fixe.
•Ces produits font bien différents de ceux que
fourniffent les fubftances farineufes qui fe rapprochent
allez des réfultars obtenus ,des huiles
:grafies , fuivant les obfervâtions de M. Par- '
meotie.r.
Certe fubftance blanche du bled , changée
en une fubffance noire, qui a perdu fa partie
^glutineufe, efl un phénomène qu’il feroit curieux
d’expliquer/MM. Tillet & Teffier ont bien prouvé,
par leurs expériences, que là nature du fol &
des engrais , les brouillards mêmes n’étoient dans
aucun cas la caufe de la Carie.
Mais les expériences ont fait voir auffi, que
cette majadie étoit contagieufe, que la pouffière
ffe la Carie qui'sattachoit aux grains feins, &
fur-tout à l’extrémité oppofée de la place du
germe , qù il y a une efp.èce de duvet qui
retient cette pouffière, commùniquoit aux grains
cette maladie , m qu ils s’en infeélcient dans la
grange où ils étoient battus. Cette pouffière efi
fi adhérante aux grains, que des criblages répétas
ne fauroient l’enlever | le lavage l’emporté mieux;
mgis U en re.fte encore. Cette pouffière enfin,
fi aétive. qu’elle a communiqué fes funeffes
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influence» à 5. ou 6 pouces du grain infeélé,
lorfqu’elle efl déppfée dans les filions: peut-être
cela arrive-t-il, Iorfqu’çlle 6oudie les racines
des grains qui font feins.
Il efl évident que les fumiers où l’on jette les
cribiures des bleds Cariés, lps fumiçrs faits ave«
dès pailles de bleds attaqués de cette maladie ,
la propageront; fur-tout fi l’on sème cçs bled*
par un tems hâleux, fi les labour? font nouveaux,
& fi le grain efl enterré trop avant,.
M. l’Abbé Teffier efl enfin parvenu à délivrer
les bleds mouchetés de cette maladie, jufques à
préfent incurable , en les lavant dans' une .caii
chargée d’une quantité de chaux vive, ou d’aljcalt
cauflique qui ne pourroit nuire aux grains. Je
renvoie pour cela au Diélionnairç d’Agriculture
de cette çolleélion, où cct Agriculteur Philp-»
fophe traitera lui-même cet important fujer.
C’eft un fait remarquable que les bleds cari.é»
ne puiflent être délivrés de cette maladie, que
par la chaux vive , ou lès alkalis cauffiques.
Ne feroit-ce point par l’union de cgs alkalis avec
la p'àrtie huileufe de cette poudre, qui efi peut-
être alors décoinpofée, ou qui s’unif entièrement
avec l’alkali : ce n’eff, au refle, qu’une idée qui
fe préfente à moi; mais il eût été curieux de
combiner cette poudre noire avec de l’alkali
~ cauflique , & de voir cè qu’il feroit arrivé.
Peut-être auffi l’air fixe y eft-il combiné en
plus grande dofe 5 peut-être y cfl-il fans au—
cune élaboration préalable; $t alors l’alkali eau Ai-
que ou la chaux, en détriiifant cette cômbinair
naifon par le u r affinité avec Pair fixe, anéan-s
tiffent les caufes de la contagion.
Au refle, en fuivant les procédés de M. l’Abbé
Teffier, on emploie , fans aucun:rifque pour le*
grains ,1’alkali cauflique & la chaüx.
CARRIERE DES FRUITS. On défigne ainfi
les parties diires ou réfiflantcs qivon Jpêiit obfer-
ver, Foit dans la pulpe d(^-fruits, foit fur-toux
ver? le coeur. On donné le nom dé P ier res ^
ces parties qui font les plus dures, & celui dé
‘ Carrière à la inàffe qui réunit ces parties.
On trouve ces Carrières confidérables dans 1«
coing, les poirés feuvâges, les pofres Sgint-Oer-
main.
Cette matière curieufe efl à peine étudiée«, &
fans la belle Anatomie de là poirp par M. Duhà*
mel , nous ferions encore à dèûrer quelque çhplç
de fetisfaifant fur cefujet.
C’eft un fait bien établi que les pierres foui
répandues dans toutes les parties fie la poirp ;
on les trouye dfabord fous une tnémbranp mu*-
queufe très-mince, adhérent^'à l’épiderme; le*
pierres jpu petits çorps folides foiit arrangés fus
toute la furface de la poire qurils enveloppent;
elles je répandent enfujtè dans toute la pulpe »
&samoncèlent auprès oc l’ombilic; fe prolpn-«
Igent ’autour de l’axe" du fruit ; & foraient verf
J^'çentfe uns effèïç 4s f fo i t f Hjf