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n eft pas bien mûre ; mais il crpit aufîi qu’il ne
le pa(Te rien de pareil dans la nature, & que les
ponffîères n’éclatent jamais - fi l’on place au moins
ces pouflières dans dès huiles eflèntielles, ou
fur le rtigmate de la fleur qu’il doit féconder, la
pouflière fe détend fans éclater, & elle fe vüide
fans fe brifer : d’où il réfui te que la matière contenue
dans la pouflière doit fe filtrer au travers
des pores de la capfule, avant de pénétrer dans
le ftigmate , puiïque la pouflière n’eft plus for-,
»née par une peau tendue, mais par une peau
ridée qui mancjue de confiftance. *
J ’aurois omis quelque chofe de curieux fur ce
fuje t, fi je s e donnois pas ici quelques idées des
recherches profondes que M. Tingry a faites fur
les Etamines, & qu’il m’a permis d’efquifler,
après m’avoir procuré le plaifir de fuivre leurs
progrès & de jouir de fes découvertes.
11 a choifi pour fes recherches, les ly s , parce
que les Etamines y font plusapparentes : & il a
trouvé que les fommets avec leurs pouflières dit-
tillés à la cornue, donnoient une huile légère
dont l’odeur reflembloit allez à celle des pouf-
fières elles-mêmes, avec une eau légèrement ambrée
& une partie colorante rouge -, il a trouvé
outre cela, que les pouflières feules fournifloient
une liqueur claire, une huile citrine qui le figeoit
aifément & allez d’alkali volatil. Les fommets &
des pouflières fis diffolvent en partie- & le réfidu
prend une belle couleur rouge , qui colore
l ’éther en rouge faffranné.
M. Tingry obferve outre cela que la décoéfion
des pouflières, ainfi que fon analyfe à feu nud
bien ménagé, décèle dans cette partie de la fleur
des huiles très-volatiles, qui font tout-à-fait différentes
des huiles eflentielles', puifqu’elles font in-
diflolubles dans l ’efprit-de-vin. Mais à la fin de
1 analylc par le feu nud, les membranes des pouf-
fières fourniflent une huile épaifle dilfoluble dans
les menflrues fpiritueux.
M. Tingry croit que la matière colorante
rouge qui fournit une huile légère &. rougeâtre
avec quelques gouttes d’une' eau peu colorée ,
ayant les propriétés de l’alkali volatil, joue un
grand rôle dans la fécondation. Il croit que les
pouflières arrivées à leur dernier degré de maturité
, s’afîimilent tont-à-fait aux fubflances animales
, & quelles ne contiennent pas un atôrne
d’acide; ■ • -- ' ' -! Igg| - : .
Enfin il démontre que les Etamines ne contiennent
point de cire ; que ce n’ert point dans
Jes pouflières que les abeilles en puifent les matériaux.
Mais, après avoir combartu ce préjugé il
-montre que la partie verte des plantes efl l’élément
de la cire , de cette fubflance qui efl toute végétale.
II efl vrai que ces mêmes pouflières traitées
par l’acide nitreux comme les autres parties de la
fleur fourniflent une efpèce'de cire ; mais elle efl
bien différente de celle qu’on retire de la partie
verte des plantes, & par confisquent de celle que
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les abeilles préparent & qui reffemble tout-à-fak
à la première.
Il ne faut pas oublier de faire remarquer ici
que les Etamines contribuent à la revivification
des chaux métalliques, quand on les leur applique
avec le feu-, qu’elles font diffolübles dans touteÿ
les huiles par expreflion.
Cette liqueur qu’on trouve dans les Capfules,
fe forme fans doute par l ’organifation de la plante
dont elle efl peut-être la préparation la plus élaborée.
Gn la trouve dans les anthères fans pouf-
fières • comme dans l’apocin , l’afclépias & quelques
orchis. Elle efl produite par cette matière
cireufe que le foleil mûrit par fa chaleur. Quand
elle efl liquéfiée, elle efl preffée par les fibres
ëlaftiques du tiffu cellulaire dans les pores de la
cuticule de la pouflière-, &. elle s’échappe doucement
par eux, quand elle a acquis la ténuité qui
qui lui permet ce paflage.
ETIOLEMENT. Maladie des plantes privées
de l’influence de la lumière. Elle fe manifefle par
une couleur jaunâtre qui teint toute la plante ,
par un alongement fingulier dans fes tiges , par
des feuilles très-petites & mal façonnées, enfin
par un.dépérifleinentpJus ou moins prompt. Ray
en i6%6 , avoit déjà remarqué l’influence de. la
lumière fur la production de la couleur verte des
plantes. M. Bonnet porte fon oeil philofophique
fur ce phénomène, & il ? beaucoup contribué par
fes recherches à le^pénétrer. M. Meefe, qui s’en
efl occupé après lui , y ajoute quelque chofe ; jè
m’en fuis occupé auffi -, ce font ces travaux que
je veux faire connoître.
Je ne décrirai point ici les moyens employés
pour faire ces expériences, parce qu’ils ip bor-
nent à ôter d’une manière quelconque aux plantes
l’aétion de là lumière, lorfqu’on veut les
étudier fous ce point de vue-, mais -je me
contenterai de rapporter les plus importants
réfultàts,
M. Bonnet remarque d’abord que fi l’on place
une plante^ fous une cloche de verre, & qu’on
l’expofe à faCtion de la lumière, cette plante efl
un peu plus alongée, qu’une plante femblahle
qui auroit cru en plein air.
Les plantes qui croiflent fans recevoir l’aCtion
immédiate de la lumièrç du fo le il, mais qui font
éclairées par celle du jour font vertes, cependant
en lés étudiant avec attention, on les trouve un
peu moins vertes & plus élancées que celles qui
reçoivent i’aCtion du foleil lui-même.
Les plantes enfin, qui croiflent dans une ob-
feurité abfolue, font étiolées, cependant avec un
peu d’attention on y obferve toujours quelques
filets verds ; on voit clairement les gros
vaifleaux de la plante parfaitement verds
quand elle s’échappe de terre-, on apperçoit ces
vaifleaux verds dans la fève qui commence à
végéterions la terre -, on les retrouve aux bifurcations
quand elle a été. hors de terre à l’obfcu-
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*îté. Enfin M. Bonnet mefura, pour ainfi dire ,
les différens degrés d’Etiolement dans les diver-
les cireonflances, & il trouva toujours que
f Etiolement ëtoit proportionnel à la grandeur &
à la longueur de l’obfcuriré. L a i r& la chaleur
n’influent pas beaucoup fur la végétation , a
moins que l’on ne regarde la chaleur comme un
moyen qui- hâte fes progrès -, alors plus la chaleur
fera grande quand l’obfcurité ne fera pas
abfolue, plus l’Etiolement fera grand, parce qu il
y aura alors moins de lumière combinée * que fi
la chaleur avoit été moindre, parce que la plante
cri croiflant vite , a moins de teins pour1 recevoir
l’impreflion de la lumière, comme je l’ai obfervé
fouvent. ■
Les parties vertes des planteé expofées à hob-
feuriténe jaunifîent pas, mais fouvent les feuilles
tombent vertes & les tiges, nouvellement pouflées
font feulement jaunes. v
Lâ tige d’une plante attenant à fa mère efl étiolée
lorfqu’elle a été expofée a l’obfcurité, quoique
la mère plante qui a joui de la lumière ait con-
fiervé fa couleur verte : ce qui prouve, à c e q u i l
me femble , que la combinaifon de la lumière fe
fait immédiatement dans le moment & a la place
où la . lumière tombe fur la partie du végétal
•qu’elle verdit par ce moyen. # .
Mais ce qui efl bien digne d’attention, c’efl que
l i l’on exppfe avec ménagement à la lumière une
plante étiolée, elle y verdira au bout de vingt-
quatre heures , au travers d’un verre & même
fous l’eau. ~
Enfin' le bois ne durcit plus quand il efl expofé \
& l’obfcurité , & une tige étiolée ne peut fervir
à faire des bouturés. ' , -
- M. Méefe a obfervé que les ^plantes aquati-'
qties s’étiolent à l’obfciirité comme les plantes
terreflres. .. ^ r !
Que les plantes mifes dans l’obfcurité ne pouffent
plus quand elles font très-jeunes, quelles
donnent des tiges effilées quand elles ont toute
leur vigueur,’que les jeunes plantes à feuilles fe-
min aies y -végètent mieux que les autres, que le
.plus grand Etiolement s’opère pendant les pre-
' miers jours, & que les plantes qui naiflent à 1 ob—
\ feurité y vivent plus long-tems.
Il a obfervé encore que raccroiffement des
plantes étiolées efl le plus grand pendant; lès - •
- premiers jours', que la chaleur & l’humidite le
- favôrifetit, mais que l’Etiolement efl encore
' plus favorifé par la chaleur que par 1 humidité.
- Il a vu auffi que le s fleurs s’épanoùiflbient à
l’ob feurité ,, mais qu’elles y périflent plutôt qu à
la lumière. Celles qui font formées dans 1 obfcu^
ç • ri té ne s’y ouvrent jamais : j’ai été forcé d’accoucher
des'tulipes de Perfe que j’avois élevées dans
i’obfcurité , & leurs flèurs furent auffi belles que
fi elles àvoient crû à la lumière; 11 faut ajouter '
ici qüe:la couleur pourpre de quelques feuilles:
n e ‘change pâs à l’obfeurité.
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Cet Observateur avoir remarqué de même que
les plantes uranfpïrcnt beaucoup moins à l’obfcu-
rité qu’elles y fuccent beaucoup moins deau ,
que’ la fniéliftoation ne s’y achevé pas, quoique
les fleurs aient leurs étamines & lenrs piftils.
J ’ai obfervé, dans mes Mémoires ph.yfico-ch.ymt-
ques , tom. II , pag. <;i , que les haricots étiolés
avoient plus de moelle que les fains, que leurs
vaifleaux lymphatiques étoient plus gonflés, que
le parenchyme y occupoit un très-petit efpàce ,
que fes véficules étoient plus npaques & plus
groffes. J à i ’vu de.même que les- poils des plantes
étiolées étoient plus rares & plus longs ; mais je
foupçonne que celte rareté apparente en produite
, parce que ces poils font répandus îur une
plus grande lurlàce. . , ,
Il ne paroîtfoit pas que la lumière influe lut
le nombre des poils : M. Dcfauffure m’a dit avoir
obfervé à Syracufe les feuilles de vigne prefqua
blanches par - les poils dont ellss font couvertes,
& les Botaniftes obferyent que les plantes qui
croiflent dans les lieux les plus chauds & les plus
éclairés font les plus velues. ., .
, Un phénomène bien remarquable que ] ai obr
fervé , c'elt que les plantes élevées à l’obfcurité
dans un air commun mêlé avec l’air inflammable
ou dans un air cemmun diminué par la combuf-
tion ont été beaucoup moins étiolées, que celles
qui étoient dans l’air commun fe u l, c’eft-à-dire,
que leurs tiges fe font alors moins élancées, que
leur couleur a été moins jaune & qu’elles ont eu
plus de feuilles.. ■ .
J ’ai vu de même que les feuillçs étiolées expo-
fées fous l’eau au foleil ne donnent point.d air &
quelles fe pourriffent beaucoup plutôt.
L u m i è r e ,. , , .
Si l’on expofe des plantes aux différents rayons
de lumière i comme je l’apfait, on trouve que
les rayons violets empêchent mieux l’Etiolement
que les autres, quoi qu’ils .foient moins chauds,
comme je. l’ai prouvé Seroit-ce parce qu ils font
moins réfléchis ? Je l’ignore, mais ce font ceux
qui noirciffent le plus vite la lune cornée, &
qui en tirent l'air pur quelle contient. M. Vaf-
falli a prouvédans la Giàmalefciendficoii tonne ,
tom. C X I , pag. i l , que l’éleflricité empêche un
peu' l’effet de l’Etiolement, & que’ les plantes
étiolées font plus vertes lorfquelles ont été élec-
tril’ées dansl’obfcurité , que lorfquelles y ont été
abandonnées à elles-mêmes.
L ’influencé. de l’obfcurité fur la nature des
plantes , efl encore caraélériflique ; car nous
voyons que nos céléris, nos chicorées, nos cardons
, qui four réellement étiolés, lotfqu ils ont
été enterrés, perdent alors de leur âcreté . les
fruits crus à l’ombre font moins acides.
Ces faits arrachés V is nature , ont appris à en
remarquer qui font naturels.1 . . '
Si plufteurs plantes- Cernées avec trop A abondance.
fe -'preffent,. & s’ô tem l’aiUon de la lu