
dant en y réfléchiflant, on remarque bien-tét
qu’il ne peut y avoir que deux cas à imaginer :
ou ces couches font foudées entr’elles par une
matière qui les u n it, ou elles font liées par un
fyflême de vaiffeaux. Cependant fi ces couches
étoient foudées par une fubltance particulière
on pourrait les Réparer en diffolvant la foudure ’
& 1 clprit-de-vin ou l’eau remplirait ce but ■
puifque cette matière devrait être diffoluble par
ces deux menflrues féparées ou réunies ; toutes
les parties végétales cèdent au - moins à leurs
efforts : mais l’adhérence entre ces couchés efl
aufft forte que celle des fibres longitudinales
entr’elles , Comme l ’a&ion de l’eau & de l’efprit-
de-vin le fait voir. Je foupçonncrai même qui une
fubflance vafculaire unit les couches ligneufès
& cette, fubflance doit être le développement
des vaiffeaux féveux entre l'écorce & l’aubier •
en forte que ces vaifleaux font la continuation du
réfeau. Ainfi, toutes ces couches font liées entr’elles
par leur organifation, il n’y a point de folution
de continuité entre les mailles du réfeau de ces
couches , quoiqu’il y ait un étranglement qui
rend ces mailles, plus ou moins remplies par des
fucs plus ou moins réfinifiés, & plus ou moins
propres, à former le Bois. Mais c’èft un fait que
les Bois fe rompent bien plus difficilement qu’ils
ne fç fendent, & ils ont bien moins de force
dans leur cohérence longitudinale , que dan
leur cohérence tranfverfaîe.
En admettant ces principes, on voit bien-tôt
que la dureté des Bois efl produite par la nature
de leur réfeau primordial , & de leurs vaiffeaux
par le nombrei.de leurs fibres dans un efpacè
donné £ & par la manière dont elles font unies.
I l paraîtrait que les Bois qui contiennent le
plus de réfine combinée dans leur fubflance
comme le Bois de Gayac font fouvent les Bois
les plus durs. Mais au fli, ces arbres dont le
Bois: acquiert une fl grande dureté croiffent très,
long-tems, & fe chargent ainfi , pendant de
longues années de cette réfine qui devient une
_dê leurs parties intégrantes en s’identifiant tou-
joure davantage avec le Bois à mefure qu’il
vieillit. M. de Buffon a prouvé,par des expériences
que la force des Bois étoit proportionnelle
a leur pefanteur, quand les autres conditions
lont égales: ce qui môrftre que les Bofs, qui font
plus denfes, & par confisquent ceux qui font
le plus pourvus de fibres, & peut-être quelquefois
Içs. plus rélineux., font les plus pefants &les
plus _forts. Il efl vrai que le chêne & le huis
qm font trè s -d u r s , font peu réfineux; tandis
que le fapm qui efl foib le ,, contient beaucoup
de réfine. Mais il femble que la réfine efl peu
combinée dans le fapin , & que les fibres font
peu ferrés, tandis que le gayac , le Mahogoni
ont eurs fibres très-nombreufes,&fortement bées
par la réfine qui coule entr’elles. En général il
paraîtrait que la force des Bois dépend davantage
du nombre des fibres qui | forment, que de
la quantité de la réfutequi les unit. 9
antipr™^ jdgéter lés arbres ; on voit même leur
que b fnKflUrCIr ; “ Phénomène nous apprend
auhier M S i l I 1'1 devoit changer l’écorce en
aubier, peut changer 1 aubier en Bois : mais les
ouCn io in s r f r rS ^ U plante & du Bois font Plus'
les Dlaies v a f ln^UX î , f ° n,™e on l'apperçoit dans'
ce font rpsé^ ' a CS:,! - faUt donc rec°nnojtre que
en a u b l ï * p S ,rdflneux fl“ en aubier & I aubier en Bois1. changent l’écorce
les a rW ? [ efi& la ?ivT flté des i f l l l p l par
efl nlus d, r d“ 6" ' / 11' 1 qUaUté de leur Bois 11
fr.lcPr d d es arbres K N croiffent fur des
qui v ï è t e m T f P|1U,S î.endre dans les arbres
des f“ rudeS f° S humidcs ; l ’évaporation
des feuilles nefi peut-être pas allez grande
racines™1" “ ^ fuffilamment Pea“ tirée par les
n'irL r J ? é du B?“ étoIt néceffiure pour foutemr
ces plantes eoloffales qui donnent tant de
prifes aux vents & pour foutenirune tête fi vafte.
l i force!? " r" ?C1 d e -ce ? u on- a fait pour eftimer
la force des Bots ; mais je renvoie aux beaux Mémoires
de MM. Duhamel & de Buffon, qu’on
; trouve parmi ceux de l’Académie pour les années
I738, .1740,1741. : Av
La durée du Bois efl d’abord égale à la durée
de 1 arbre dont il efl une partie. Il efl vrai que
vfo‘:îtd/rlIni 3î r - fouffre les impreflions de9 la
vieilleffe, le- Bois en efl attaqué de même if devient
vermoulu, il Ce fend , if porte les trilles
livrées de fâge ; de forte que’ le f bornes de la
durée du Bois font, au moins a cet égard, le»
bornes de la durée de l'arbre. Mais le Bois ga-
,a” • rZ* a<aS n lmii,étliate Pair , de l’efu !
des mfeéfes, dure bien plus long-tenis; comme
I S s ®n affurer dans les vieux bâtimens pu-
i ’ m enaepente des anciennes églifes. Il y a
venIr? rè eS|B01S’ C0I?me lp chêne> ï ui 1 confer-
vent très-long-tems fous l’eau ; mais c e n’eft point
ce Ç116 Je veux examiner ici. *
cnLe„B01'S deS, arbres ^ fuJet ü diveriès maladies:
B B B M peuvent’ éclairer la
Phyfiologie végétale , & § | lefquelles on troaderMMX
n unIeS!ndruJffions dans les Mémoires
Recuefl dp V Aam,ei ^ d! Bnffon publiés dans le
Kecueil de. J Académie des Sciences pour 17.27
C£die<ï«:on appelle F a u l'jlu -
Aa vP 611 Un défaut du Bols qui offre une zône
(Tauluer entre deux couches de bon Bois On
eZffuy7é LdesC frroirds nréigmouenre‘ ulxo.r fU(ïnuee lgeesl éaer bvrieosl eonntet
S: prolongée dérange fans doute. 1 organifation de
cet aubier qui ne fe perfectionne plus, & il f e /
orme urlui un nouvel aubier qui devient Bois
comme dans .les cas ordinaires ; la végétation«^
continué parce que l’écorce efl reflée faine &
1 arbre n a pas fouffert en entier , puifque’ le
Bois du centre n’a éprouvé aucune altération.
Voye[- Faux Aubier.
La Gélivure entrelardée efl cet accident produit
par le froid ou quélqu’autre circonflançe, qui place
dans une partie de l’épaiffeur d’un arbre , un
morceau de Bois & d’aubier parfaitement mort ;
mais la quantité du Bois qui relie efl fufbfante |
pour entretenir la vie de la plante. Voye{
Gélivure.
La lumière a une aélion bien marquée fur
les Bois.: je l’ai démontrée dansée Tome II de
mes Mémoires Phyjico-chymiques , fur Vinfluence-
de la lumière fo la i 'e. J ’ai fait voir én même-
tems que cette influence fe pôrtoit fur la partie
rélineufe, qu’elle étoit proportionnelle à la quantité
de réfine du Bois, & à la manière dont cette
réfine étoit combinée avec la partie extraèfive.
Voye\ Lumière , Résine-.) C’efi l’aèlion de la
lumière fur le Bois mort qui fournit aux guêpes
ces feuillets gris dont elles font, le . carton de
leur guêpier. Le phofphorifme du Bois pourri
efi un phénomème remarquable & peu étudié ; il
peut être produit par la petite quantité d’acide
phofphorique qu’on trouve dans les végétaux, &
qui donne naiflance à ce pyrophore fingulier, ou
peut-être, aux éléments de cet acide que la.pour-
riture & la. lumière combinent. Les Bois par
leurs parties colorantes, offrent des couleurs
extraèlo-réfineufes que le teinturier.applique avec
fuccès fur nos, laines, nos fils & nos foies. :
Enfin la Chymie fait retirer du Bois les mêmes
fubfiances que celles qu’elle retire des . autres
parties végétales. Le Bois fournit aufli un acide
.qui fe trouve en dernière analyfe, une çom—
binaifon de l’acide tartareux. Voye\ Acide lig-
niqüe. D i c t . d e C h y m i e .
* Scopoli a fait une analyfe dix mélèfe., qu’on
trouve dans les Annales de Chymie de M. C re ll,
pour 1788, partie VIII. Un morceau de mélèfe
pefant 10 deniers 17 grains, d’une pefanteur
■ fpécifique de o , 512 , donna 6 deniers & 18
grains de liqueur acide, 16 grains d’huile ; le
relie du charbon pefoit 2 deniers, 7. grains :
dans les cendres cîu charbon , on trouve du
fer,B
OURGEONS, mi boutons à feuilles qui fe
font épanouis ou développés. Ils forment une
petite tige d’abord herbacée , dont la couleur
..s’altère peu-à-peu en devenant plus foncée, &
qui prend une couleur fixe dans les arbres pendant
la fécondé année. Ces poufles préparent aux
plantes, ou le prolpngement de leurs tiges & de
leurs branches ou de nouvelles branches. Pline
définiffoit ainfi les Bourgeons : germen autem efi
id quod ex ipfis arborumfurculis primo vere exit, ex
quo deinde folium producitur, & il les dilîingue des
boutons à fleurs ,- nam gemma propriè f loris efi,
quamquam utcumquè confundatur. J ’aime beaucoup
les diftinélions du Diélionnaire d’Agriculture
Fur ce mot : le Printems, dit-il, voit naître 1 oeil ,
il devient bouton vers le folftice, il fe nourrit
pendant l’Automne, il efl Bourgeon au Printems
luivanr. Voye\ OEi l , Bouton.
On diflingue le Bourgeon couvert d’écailles,
comme celui du chèvrefeuille, des Bourgeons
nuds, ou dont les feuilles font fans étui particulie
r c om m e ceux du myrthe.
L ’accroiflement du Bourgeon efl le développement
d’un germe particulier , fitué heureufement
pour recevoir une abondance de: nourriture qui
le pénètre , qui étend fes mailles , qui les remplit,
qui lé force à rompre les portes de la prifon qui
fe cache. Dès que ce Bourgeon a reçu cette première
impulfion, il attire à lui avec force les
fucs néceffaires à fon développement : les feuilles
en fe développant font de nouveaux moyens pour
l’augmenter: les dépôts continuels d’alimens que
reçoivent les mailles, du germe, font croître en
tout feus le .petit arbre qui fe prépare & la tige
ou la branche nouvelle fort de ce périt berceau.
Voyej A ccroissement.
On lit, dans le Dictionnaire d’Agriculture, que
les Bourgeons perpendiculaires aux branches, font
pour l’ordinaire , les branches gourmandes, que
ceux qui paroiflent fur les côtés à droite ou à
gauche, font le bon bois, enfin qu’il faut ôter les
Botirgeonsfantérieurs & poflérieurs.
M. Ada;nfon croit que chaque Bourgeon efl
comme une graine, ou une plante qui reproduit
fa femblable quand on la met en terre. Il regarde
aufft les oignons des liliacéés comme de vrais
Bourgeons. Cela peut être plus ou moins vrai :
mais fi le Bourgeon reflemble à une graine , c’efi
à une graine toujours fécondée, fans fécondation
apparente. '
BOURRELET. On appelle ainfi une grofleur
formée dans la partie fupérieure de l’écorce qui
environne les plaies des arbres, & qui s’étend
autour d’elles pour les fermer. On ôbferve par
cette raifon des Bourrelets dans l’extrémité des
boutons & autour des greffes. Il s’en forme encore
•au-deffus des ligatures faites aux tiges & aux
branches. Ce phénomène remarquable efl encore
iriflruélif : MM. Duhamel & Bonnet l’ont étudié
avec un grand fuccès : la lumière qu’ils ont répandue
fur ce fujè t, efl celle que nous tâchons
de faire trouver dans cet article. Toutes les-plaies
faites aux arbres ne préfentent pas des Bourrelets
dans leurs cicatrices. Une plaie qui ne déchire
pas f écorce dans toute fon épaifleur efl bien-tôt
fermée & l’on ne remarque guères fa place : mais
fi l’écorce efl fortement entamée, fi le bois efl
découvert, alors là cicatrice qui ferme la plaie efl
apparènte & on en difiingueles traces pendant toute
la durée de l’arbre. Il importe de fuivre avec attention
tout ce qui fe pâfie quand la plaie profonde
d’une plante fe ferme.
On voit fortir dans la partie fupérieure des
couches corticales les plus intérieures une fubflan-
ee corticale , molle 4 verdâtre, qui groflir plus