
iit PAR
couleur rouge difparoît;-trè£- vite à la lumière,
quand elle eft dî flou te dans l’eau, .& elle.fe trouve
tfès-fetmentefcible. Cette Obfervation me confirme
dans mon opinion, que la couleur fondamentale
des végétaux eft jaune, & que lès autres
couleurs font le produit de la lumière, ou de quelques
circorifiances extérieures.
Il fembleroit que la matière réfirieufe des
feuilles panachées eft dans un état tel,que- le
'foleil ne peut en verdir toutes les partiesejaimes
Sans doute, i l y a quelque caufe particulière:,
qui empêche cette combinaifon.de, la, lum’fère
av.ee la réfine des feuilles, ou du- moins qui
change fes réfultats; car, lorfque les ..feuilles
panachées fontexpofées fous l’eau au fok il, elles
confient de l’air comme les ratures •, mais ç ’efi
feulement dans les. parties peintes on ;vert : ;les
autres parties de la feuille qui;-font rouges ou
jaunes n’en donnent jamais - alors. Il me
femble qu’à cet égard, les parties.-jaunes, des
JeuillespanachéesreiFemblentaux plantes étiolées,
& leurs parties rouges aux jeunes feuilles qui ont
cette couleur, ou bien à diverfes feuilles,forf-
qu’elles font fur le point de tomber. On pourvoit
pouffer plus loin ces-analogies; mais cela ne
ferviroit à rien. Il fuffit de les ayoir indiquées.
Il paroît encore que le. parenchyme eft le fié^é
de cette maladie : il, eff au moins pré,cifément la
partie de la feuille qui eft fufceptîbîe de fe colorer.
Mais ce changement de 'couleur me/Lpas
produit dans Jes plantes qui ont des Panachurcs;
comme dans les plantes étiolées-, par la privation
-de la lumière, & par Tappauvriffement général
des fucs de la plante panachée ; puifque la figure
& la grandeur des plantes & des feuilles ne font
point dans ce cas changées, & puifqu’il n’y a
I ou ventqu’une partie des feuilles qui ne foit pas
entièrement verre. Enfin il, faut obferver que
les fujets panachés ne fe multiplient pas par
graines | mais feulement par -boutures ou par
greffes : ce qui annoncerait que la maladie n’in-
sflue pas fur le développement des germes, mais
qu’elîe eft inhérente aux feuls organes des parties
panachées.
PARALLELISME des Branches. Voye\ Di-
se ction des T iges et des Branches.
PARENCHYME, ou Tiffu cellulaire, oa Enveloppe
cellulaire.
Le Parenchyme eft ce réfeau formé par des
fibres ou vaiffeaux tranfparens, remplis de fucs
verts, qui s’anaftomofent dans toutes leurs rencontres
, & fe gonflent dans leurs intervalles.
Ils offrent une apparence de véficules, & d’utri-
cules, quoique Ion ne trouve à la rigueur qu’un
réfeau formé par des mailles qu’on diflingue !
fort bien avec les verres, & que M. Defauflure
met fous les fens, dans fon Livre fur Vécorce des
feuilles.
Le mot de tiffu cellulaire ferait fans doute
plus convenable que celui de Parenchyme : il
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peint la fubftance dont je parle telle qu'elle efi
& je crois bien que c ’eft le terme générique le
plus propre pour le caraélérifer. Mais la plupart
des Botaniftes emploient fur-tour le terme de
Parenchyme qui conviendrait mieux à .cette
fubftance cellulaire, obfervée dans les feuilles-
o c e lle eft peut-être plus fenfible, parce que les,
mailles y font plus écartées entr’elles. Il femble--
roit de même qu’il faudrait donner le nom d’en-
vejpppe ; cellulaire à cetté matière, lorfqu’elle-
forme une enveloppe autour des tiges des plantes,
comme on le voit fous l’épiderme de la tige-,
ou des branches des végétaux.
Mais, quoi qu’il en foit, cette fubftance, fous
ces trois noms, forme néanmoins la même fubftance
que Duhamel décrit, en la comparant à
un morceau de feutre plus pu moins lâche. Il
faut l’avouer, les fibres qui compofenr ce Parenchyme
font fi minces, & leur union fe fait
teilement-en tout fens, que ce grand Anaromifte
qe put diftinguer, entr’elles aucune difpofition
particulière. Cet organe des végétaux me paraît
un des plus importans à pénétrer dans l’oecono-
mie végétale ; je me propofe auffi de réunir dans
cet article-tous les rayons de lumière que Grew,
Malpighi, Duhamel, Defauflure, & fur - tout
Bohmer, dans- une Diflértation de Contextu cel-
lulpjpy °m .répandu fur ce fujet.
.S i i’on fe ;repréfente quelques parties tendres
des végétaux, compofées de fibres formant des
mailles , & ,fi;l’on voit ces mailles remplies par
une fubftanc-e -grenue, on aura une idée allez
jufle, quoique groffière, de la matière qui. conf-
titue Ja plus grande partie des feuilles & des
fruits, & l’on trouvera dans cette matière grenue
qui remplit ces mailles, le Parenchyme dont
je parle. |
Malpighi & Grew nous apprennent que :cc
tiflu eft formé par des véficules qui-fe touchent
& qui forment des fuites de véficules,, fou vent
placées dans une direction horizontale, coupant
à angles droits les fibres longitudinales, de manière
que ces fibres qui font une partie du plexus
réticulaire, feraient difpofés comme les. fils d’une
étoffe qui repréfenteroient la chaîne, tandis que
les fils des véficules repréfenteroient la trame.
M. Hedwig a fait voir cette difpofition dans les
plantes cryptogames, & fur - tout dans les mufei
frondofi.
Ces véficules varient dans leur groffeur, &
leur figure, fuivant les plantes auxquelles elles
appartiennent. Grew les compare fort bien à
f écume qui fe forme fur le vin qui fermente. ;
Le Parenchyme s’obferve aufti dans les fruits :
mais on ne peut fe diffimuler que les divers
entrelacemens qui unifient les véficules entre
elles , varient encore fuivant les fruits, lesécor-r
ces, les feuilles & les racines.
M. Duhamel a étudié ce Parenchyme avec un
microfcope, il en choifit les échantillons fur
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«ttelques branches de tilleul: & , après les avoir -
iaiffè macérer, il y découvrir quelques petits
.corps ovoïdes § comme les véficules don t j aiparlé:'
mais fou vent il n’en vit point; il il y diftinguoit
même quelquefois rien de remarquable ; & il n’y .
voyoit qu’un fragment qui reliernbloit à la
moelle : de forte que cette difpofition des véficules
lui paroiffoit douteufe. Enfin, en obfei—
vant ce tiffu avec les verres qui groflïfloient le
plus, il vit les morceaux de ce Parenchyme, qui
avoir été macérés ; traverfés par une foule de
fibres | d’une .fineffe fi grande, quil ne pût les
décrire. Il'conclut aufti de ces Obfervations,
que le Parenchyme étoit une fubflance bien
plus compofée qu’on ne 1 imagine. Je le crois
de même,.& il me femble voir dans cet organe
le laboratoifé de la Nature, pour préparer les
fucs végétaux. C’eft - là , fans doute, que les
matières qui arrivent dans les plantes, doivent
être réduites à leurs:plus petites parties, ^ p eut-
être'à leur plus grande fimplicité. C’eft dans ces
vaiffeaux fubtils, que les fucs végétaux, amenés
à leurs dernières divifions, revêtent peut-être
la faculté quelles ont de déployer leur force
d’affinités, pour fournir à chaque partie du végétal
l’aliment qui lui convient ou les matières
que leurs affinités détermineront à s’unir avec
chacune de ces parties, pour former les diffé—
rens fluides, les différens folides obfervés dans
•le végétal.
M. Defauflure a obfervé ie Parenchyme des
feuilles, & il l’a décrit dans fes Obfervations fur
Vécorce des feuilles & des pétales. Il eft parvenu
à le voir entièrement compofé de gros vaiffeaux
tranfparens, remplis par un fuc vert, qui sanaf-
tomofent à toutes leurs rencontres, & qui fe
gonflent dans leurs intervalles. Ce gonflement
forme une apparence de véficules , quoique ce !
foit un vrai réfeau de vaiffeaux très-vifibles, & j
non point un feutre compofé de fibres infiniment
fubtiles avec des interftices remplis d’une
fubftance grenue, &c. M. Defauflure à vu les
mailles de ce réfeau parfaitement, vuides. Il paroît
donc que la matière décrite par Duhamel,
eft celle des fruits. Mais le Parenchyme de diver-
fis feuilles eft celui que M. Defauflure dépeint:
& il eft très-vraifemblable que c’eft encore celui
de la moelle, & 'd’un grand nombre de racines.
C’eft fans doute pour remplir les plus importantes
fondions, que le Parenchyme fe trouve
dans toutes les mailles du réfeau cortical, depuis
le bois jufques à l’épiderme. Ces véficules
communiquent vraifemblablement avec les vaif—
féaux , pour produire cette élaboration. Mais
après l’ébauche groffière que j’ai donnée du Parenchyme
, fuivons fon hiftoire.
Le tiffu cellulaire accompagne tous les vaiffeaux,
enveloppe toutes les fibres, lie par mille
réfeaux toutes les parties du végétal entr’elles ,
ioit pour les contenir dans leur pla ce| foit pour
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entretenir entr’elles la communication qu’il doit
y avoir. L’élaboration des matières agitées dans'
ce réfeau eft portée par-tout : fes fucs fe répandent
dans tou tes les parties, arrivent jufques à
la moelle. C ’eft dans le Parenchyme que fe développe
la parrie colorante. C e fi-b où la lumière
fe décompofe , où les huiles, les gommes', les
réfines fe forment. Mais il faut entrer dans tous
ces détails.
Le Parenchyme ou le tiffu cellulaire eft donc
dans la graine,, dans les cotylédons, dans la
plan tu le : c’eft lai qui reçoit, qui combine ,>
qui élabore les premières parties alimentaires,
fournies par l’émulfion de la graine., par l’eau
qui la pénètre, & par la terre qui y eft diffoute.
Tout le tiffu cellulaire de la plante , ou fon
Parenchyme eft d’ailleurs dans la plahtule : fçs
mailles y font à la vérité bien rapprochées,
puifqueces mêmes mailles font celles de la plante,
qui aura acquis toute fa perfeélion. Mais ces
mailles t au lieu de fe toucher dans la plante
comme dans la graine, fe font écartées, étendues
autant qu’il étoit poflible. C’eft fans doute d’abord
un réfeau infiniment plus fin , placé dans
les mailles du réfeau cortical : il n’y a point alors
de véficules ou de mailles écartées gonflées par
des fluides. Tout fajt^ucl#: mais b ien-têt enfuite
tout s’étend ' pou rniyorifer la communication
des fucs, qui roulent peut-être dans les fibres
du réfeau corrical uni au Parenchyme , anafto-
mofé avec lui. Ces fucs pafftnt de l’un à l’antre,
& dépofent peu-à-peu dans les mailles la partie
folide , qui forme les plantes. Van Royen croit
avoir vu cette communication du Parenchyme,
avec le réfeau cortical dans Chelidoine. Mais il
allure avoir obfervé une communication bien
décidée entre tous les véficules, qui forment le
Parenchyme. M. Defauflure a vil diflinélément
■ l’adhérence du Parenchyme des feuilles au réfean
\ cortical : & cette adhérence doit être produit par
■ la réunion de leur vaiffeaux.
Ce Parenchyme répandu dans toute la- plante,
varie pourtant fuivant les places qu’il occupe :
quelquefois fes fibres fervent à unir les fibres
corticales entre elles : - il paroît que fes fibres
jouent, dans d’autres cas, le rôle de vaiffeaux:
les fibres corticales feraient ifolées fans ce réfeau ;
mais, par fon moyén , elles deviennent une
membrane propre à former une enveloppe : le
Parenchyme remplit leurs efpaces vuides; les
ramifications innombrables de ces fibres les lient
de toute manière, comme la macération l’apprend
, & comme on peut le voir dans les feuilles
& les fruits du ftramonium quand leur
épiderme eft enlevée. Et quand on féparede la
plante cetté partie verte qui eft le Parenchyme
îui-même , alors on découvre un réfeau formé
par une foule de petits vaiffeaux, que leurs liens
réciproques féparent, & l’on trouve les véficu—
. les dans les efpaces vuides. Mais fi la macéra