
très, que les éditeurs de l’E n cy c lo p éd ie méthodique se sont déterminés à livrer au public
l'ouvrage et les tables de M. de. Sept-Fontaines -, il a paru convenable de les faire précéder
d’une Instruction où on trouvât une exposition -, -suivie et méthodique , des diverses notions,
disséminées par l’auteur dans plusieurs discours séparés', sur les mesures anciennes et
sut l’usage de ses tables ; il falloir de plus-y donner des règles pour les calculs des bois à la
p lum e , d’un usage plus commode et plus expéditif dans la pratique , que les siennes, et
surtout y traiter, avec les détails convenables, de l’application du nouveau système métrique
à la cubature des bois, et de sa comparaison avec 1 ancien. _ .
Nous allons, dans le premier paragraphe de cette Instruction , donner les définitions
des mots dont d’intelligence est indispensable à ceux qui ont des calculs à faite d’après les
anciennes mesures; ces mots ne sont pas en assez grand nombre pour rendre nécessaire
un Vocabulaire annoncé par M. de Sept-Fontaines. §. H
N otions sur les anciennes mesures employées pour le toise des lois.
L ’ancien usage de la marine, celui .de plusieurs administrations et de quelques provinces
de France, étoit de rapporter la mesure des bois au pied de roi, en sorte que, le
volume d’une pièce de bois, quelconque étoit représenté par le nombre de pieds cubes
contenus dansteèette pièce. _
On conservoit au pied lin éa ire % a sous-division en douze p ou c e s , celle de chaque pouce
en douze l ig n e s , celle de chaque ligne en douze p o in t s , etc., le pied cube se trouv
an t ainsi composé de 1718 pouces cubes ou de 198 5984 lignes cubes ; mais, cette manière
de le sous-diviser n’étant pas. commode pour le calcul , on donnoit communément
au solide une sous-division analogue à celle de l’unité linéaire, dont il dérivoit,.
c’est-à-dire, qu’on divisait le pied cube, en douze parties qu’on appeloit p ou ce s de pied:
cu b e ; le p ou ce de. p ie d cube se divisoit lui-même en douze parties quoo appeloit lignes,
de p ie d cu b e , et dont chacune étoit la cent quarante-quatrième partie du pied cube; la
ligne de pied cube en douze parties qu’on ap'peloit p o in t s d e p ie d c u b e , et ainsi de suite J
Cette similitude de sous-division entre Y un ité linéaire et l unité cubique facilitoit 1 emploi
de la méthode des p a r tie s aliquo tes dans les multiplications de nombres complexes qu on
avoir à faire pour cuber, les bois.
L ’emploi du pied cube et de sa division duodécimale étoit assurément, apres celui d une
unité linéaire assujettie, a la- division décimale, ce qu’on pouvoir trouver de plus naturel»
et de plus commode pour la mesure des bois ; cependant il existoit une autre unité de volume
triple de celle dont nous venons de parler , beaucoup plus généralement répandue
quelle, et dont les sous-divisions étoient analogues à celle de la to ise ; cette unité s ap-
peloit so liv e ou piè ce. On sait que là toise de Paris, contenoit six pieds de roi , dont chacun,
étoit sous-div-isé en pouces, lignes , points _> etc., comme il a été dit ci-dessus ; pareillement
la so liv e on p iè c e , qui repris en toit un volume de trois pieds cubes., sedivisoit en six
parties appelées-pieds de so liv e ; le p ie d de so liv e se divisoit en- douze p ou ce s de s o l iv e , le
pouce de so liv e , en douze lignes de s o liv e , la lign e de so liv e e n d o u z e p o in t s de s o liv e } etc*.
Pour rattacher ces dénominations à des idées faciles à saisir-, on peut se figurer une
pièce de bois de trois pieds de longueur , ayant pour base un carré parfait, donc chaque
côté aurait un pied, de longueur le -volume de ce solide .serait précisément égal a limiter
de volume appelée so liv e ; que l’on conçoive ensuite cette pièce de bois, divisée pa-
ïallélément à une de ses» faces longitudinales en. six parues ou p la n ch e s égales. entre
elles' chacune de ces parties, qui-aura trois pieds de longueur, ùn piéd-de largeur et deux
pouces d’-épai'sseur, sera égale en, .volume au p ie d de so liv b ; en divisant 1,’un de ces derniers
solides par dès sections parallèles à sa plus grande face, en douze parties-egales entt elles ,
chacune de ces parties qniiaura trois pieds de;longueur, sur,un pied de largeur et deux
lignes d'épaisseur, sera égale en yolumè au p ou c e de so liv e . En agissant sur ces derniers
solides partiels',-comme nous l’avons fait sur ceux qui représentaient le pied'de solive,
nous aurions la ligne de s o l iv e , et ainsi de suite. 7
Nous avons pris une forme de solide déterminée pour rendre plus sensibles les rapports
qui existent entre l’unité principale et ses sous-divisions ; mais le mesurage des bois a la
so liv e est tout aussi indépendant de la forme effective des corps mesurés , qtië le-mesurage
au pied cubé. Cette dernière unité de volürn'é ,1 le pièd cube , est préférable pour la commodité
du calcul, par l'uniformité de la série de.ses sous-divisions, qui procèdent toujours
dè douze en douze, aulieu que la solive à une première division par six, et es suivantes
seulement par douze*; cêt ôtdrë dé'soüs-drvïsioii dé là solive li étoit pas absolument
.général, et dans la haute Picardie pat exemple, sa valeur absolue^étant toujours de trois
pieds cubes , 011 connneneoit par la divi^it-en douze parties égales quon appeloit p ied s
d e so liv e -(dont chacun, pat- eonséquènt, étoit la moitié de celui dont il a été question
précédemment ), et 1 e p ie d de so liv e ,j que M. de Sept-Fonraiiie*-discingue par le nom de
p e tit p B î t , éforr souS-di-nsé en tîrêfïïîr-dix parties appelées chevilles.. On aurait rendu cette
sérié plus .-commode pour-le calcul,-eh intercalant entre le pied-et la cheville un terme
indiquant un sixième de pied., et valant six chevilles. „ .
,Dans Tes pays désignés par les noms de C ala'tsis e t P a y s r e con qu is, B o u l o n n a s ,_bas
A h o i s ■ A r d r e s i s , l’unité d e meèure pour les- bois s’appeloir somme ; la somme contenoit
9 pieds cubes et 1 117 pouces cubes! ( le pied de roi étant l’unité linéaire ) , ou 9,7.045 5
pieds cubes (1) ; sa sbus-division, assez bizarre, étoit de soixante-une parties , dont chacune
s’appeloit./naruae. 7 - 1 ‘ 1 1
iEn Normandie,,l’unité de mesure'des-bois-avoir-le-nom démarqué; sa valeur-absolue
étoit de j.bop pouces cubes ou pieds.cubes ; elle.sediyisoit en .3 00-chevilles , dont.chacune
vàlôic par conséquent 12 pouces cubes ou |pji de pied cube. . 1/
iEn Provence, od avoicipour la mesure dès bois deux unités, l une et 1 autre .appelées
-gffuées ; la plus petite de ces unités setvoit po.ur la mesure du bois de chêne > elle repré-
sentoit le volume d’un p arallé lipipède rectangle (2) dè 27 j pouces; de longueur et 4 jxraces
7 lignes sur chacune de ses autres dimensions j ce qui donne 577^ 9! pouces cubes ou
0,3-3 43 it2 pieds, cubes , valeur rrès-peu differenter de ^ de pied cube.
(1) Cette expression est l’équivalente de 9 .VoV/b pieds cubes j en general, dans les nombres que
rénferme cette Instruction, et où une partie des chiffres est séparée de 1 autre par une virgulé, les
chiffres à droite de la virgule représentent une fraction ayant pour numérateur le nombre exprime
par ces chiffres, et pour dénominateur l’unité suivie d’un nombre de zéros égal a celui, des chiffres
du numérateur.
Ainsi 3 ,4 vaut 3 o,6 vaut |||| 28,47 vaut 28 77^-. 5 0,62 vaut 77? 5 3 2,27 >1 25’4 vaut 3227 ro”o~> A 3 « 7
V à ü t '-^ ;, etc. - , : ,, .
C*est pour ne rien omettre de ce qui peut contribuer a la clarté de 1 exposition , que j ai
donné l’explication précédente 5 il est bien peu de lecteurs à qui elle soit necessaire, maintenant
-que le nouveau système métrique a rendu la connoissance du calcul décimal presqu universelle.
(2) Le parallélipipède rectangle est un solide terminé par six faces , fig. 1 1 , dont les deux extremes
k i m l, 0 n qp sont parallèles et égales entr’elles, ont tous leurs angles droits, et sont perpendiculaires
aux arêtes lp , mq3 k o , i n , d’ où il suit que les faces opposées lmqp} k in o et Ik o p , m in q ,
.sont aussi respectivement parallèles et égales entr’ elles.