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que dans la feuille. On obferve dans le Pétale
comme dans les >Feuilles, que les'mailles-du
réfeait * font plus étroites & plus alôngées vers
'leurs bafes, que dans la partie fùpérie'ule. Mais
le réfeau lupérieur eft plus' différent du rëfeaü
inférieur, dans le pétale que dans la feuille.
On les diffingue fort bien dans .la penfée. On
obferve encore que les mailles du'réfeau.'cortical
ont des figures plus régulières dans' les Tétnâés
■ que dans les feuilles. Lé Pétale dès flenrs ’de la
bourache offre Un phéùoinène firigiilief : les
replis fréquens & réguliers*dés vaiffeaux| du dès
fib res qui foimeritffôn réfeau ■ cortical, donnent
à ces vaiffeaux, l’apparence de Vaiffeaux fpiraux
demi - déroulés, & -on le tromperoit,. s’ils
n étoient pas, privés de l’élafficité .& des. mouve-
mens obfervés dans; cette efpècé de vaiffeaux. ■
Les vaiffeauxcoirticâifx’ :des Pétales pràrôïfîènt
Toujours fans coUléiir, quoique le Pétai fo’it :
très-coloré. Ils s’anaflemofferîi par-tbiit.Joù: iis:
fe rencontrent ': rriais'quëlqirefoîs letirs diamètres j
font variables & mal arrondis comme dans la
rofe : quelquefois auffi ils font cylindriques
comme dans l’oreille d’ours. T o u s .ces rapports!
du réfeau cortical ; des Pétales' avec: celui dési
feuilles, montrent qu’ils font à-peu-près dé laj
même nature c’eff auffi pour cela què Péborcé clèsj
Pétales comme celiésales feuilles rend a fe’rouler!
fur elles-mêmes de dehors eu dedansy, c’eff;
peut-être la raifon pour laquelle les Pétales fecs
fe roulent d’eùx-mêmes fuivant l’obférvation de \
M. Defauffure.
La macération dès Pétales n’a rieri appris de;-
particulier à M. Dcfaufiuré1', rUais’èlIelpi a fait
vo ir , comme à:M.. Duhamel, que'iesVroâ vaiffeaux
des Pétales ne paroiffent que dès vaiffeaux
fpiraux.
Ce qui caraélérife fur-tout les Pétales, & ce
qui lès diftingtîe 'désfeuilles & 'des calfcèsÉ c’eff
que' lés Pétales n ont jamais aucune glande corticale.
On remarque'encore que , dansplufieurs;
efpèces de plan tes,, les Pétales ont dans chaque!
•maille du' réfeau une'efpèce de véfibüle fem-i |
blable à un ma'nïiriélon conique, qui s’élève fur ;
la furfade du Pc râle :’ on le découvre dans ceux!
de la penfée, du laurier-rofe, de l’oeillet : ônl
ne l’obfèrve jamais dans les feuilles. Cette véfi-i
cule eff toujours tranfparente & prefqne toujours
colorée j c’eff leur amas qui forme-le beau
velours de la penfée. Ces; efpècès dé marnme-4
Ions fe terminent quelquefois en pointes aiguës$•
d’autres fois enfin; ils font fort appiatis. Mais
cela ne fe voit pas dans toutes les efpèces "de
plantes. Les pédicules des glandes globulaires îquè
l’on apperçoit fur les Pétales des auricules &
les poils cylindriques de ceux des primevères
font implantés fur ces mammeîons.
Si on laiffé macérer les Pétales .dans l’eau
pendan t quelques teins, on ÿ découvre clairement
le p a r e n c h ym e le s véficules ' qui entrent dans
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les mailles d’un réfeau ce font éeS Véficules
qui font pleines-du> fuc colorant. On y voit
des vaiffèaux dont quelques-uns font allez fen-
fibles : on peut-lès • fëparer les uns des au très,
& 1 alors ils paroiffent des trachées. Cette obfer-
yation avoit fait croire à Malpighi-& à Grew
que les Pétales tirent leur origine du bois, parce
qu’on ne trouve ces trachées que dans la partie
dè l’écorce qui fe change en bois. Mais , pourquoi
ne fe rrouveroient - elles pas ailleurs ,' &
pourquoi n exifferoient-elles pas dans le germe
particulier des fleurs comme dans celui de l’écbrcc?
On compte encore les , vaiffeaux lymphatiques
parmi ceux que les Pétales renferment : ils
forment leurs groffes nervures. Ces vaiffeaux
mêmes paroiffent creux &, propres à* contenir
un fluide : enfin Todeur de certains Pétales a
’fait croire qu’ils contiennent un fuc-particulier,
& par confëquent les vaiffeaux propres.1
Il ne feinble pas invraifemblable que les Pétales
rirent leur origine du'c'ofps-ligneux : On y
retrouve au moins toutes les parties qu’on ob -
ferve dans le "bois. Cependant cela ne prouve
rien en faveur dé cetté opinion , parce-que la
difpofition différente de , ; -ces parties 1 donne
naiffante à un tout très différent. Il eff .vrai
que le bouton à fruit fëmble être lin prolongement
du pédoncule: • M-aîs alors, 'fous combien
de formes ces parties du pédoncule doivent
elles fe Combiner pour produire les parties
du bouton, qui font en apparence-fi peu fem-
blables à c.ellés du- pédoncule, telles que les
écailles, les^étantines,?ies piffils,’ lés Pétales - Tes
cahees, lès feuilles, &c. ? J ’aime mieux imaginer
le. développement particulier d’un germe deftiné
à cette production.
1 Les Pétales1 font quelquefois le filet dilaté des
étamines. On le voit clairement dans les fleurs
doubles des cerifiers;& l’onne peut douter de cette
mëtamorphofe, puifqu’on trouve fouvent l’éta-
mine adhérente au,. Pétale lni-mème. Quelle eff
,1a calife-dé cq phénomène particulier à quelques
"plantes .?• j ’avoue'qü’élie eff -èncqreâ trouver.
Il fembleijoit que lès Pétales ont les plus grands
' rapports avec ;l â ‘ orgàneS dé là généiktion des
plantes:’ tes fleurs qui ont un plus grand nombre
de Pétales que celui' qui leur eff- affigné par
.la Nature n’ont point de graines.: Une nourriture.,
plus 'abondante que celle qui etbif deflinée
à fçette fltur j.produit quelquefois*‘c'e .développement
dés Pétales, qui èmpêcherpit celui des
étamines’ <&' dé,s'piffils. ;
’ ‘Les“ Pétales font ou nombreux, comme dans
la-,.rofe,, ou il n’y en a qu’un feül qui forme
une corolle monopétale, comme dans la courge.
I i y a même des fleurs a P étales ou privées de
Pétales. Les c^m font fans calices, de même
qiîé îè's tutipéS, lés hyacinthes, les lys. En forte
‘que., fi lé s . calices ,& les' Pétales défendent les
■ éfanunesT&. içs piffils des autres fleurs contre la
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rigueur .du fro id , la violence des vents1! & les t
pluies, comme on a lieu de le c roire, quand j
on voit les fleurs s’ouvrir au foteil pour fe faturer
de lumière, & quand on obferve leur difparution
lorfque le fruit eff. formé \ il en faudrait conclure
que le s ‘charp. & les autres fleurs fembija-..,
blés ont été oubliées, ou que cet avantage 'a été
fuppléé par un autre- , . -
M. Brander, dâns une DiJJcrtatioti de Hyppuride,
obferve que lés fleurs des cê^m fontintrafoliaçéès,
c’eft-à-dire, quelles font placées dé;telle manière
entre la tige & les feuilles j qu’elles y font
à l’abri de toutes'les intempéries du vent, de
la2 pluie. : & cetté difpofition leur convient à
catife de leur féjour dans' l’eau. En effet, cet
arrangement des fleurs avec les. feuilles lâiffe un
libre pafi'age à l’eau courante ou agitée, de maniéré
que la fleur'eff ainfi garantie 'de tous 'les
iriconvëfaiens étrangers qui pourroieiit la menacer.
Ajouterai-je que les Pétales peuvent fe changer
en de véritables feuilles , comme on l’a obfervé ’
dans YEryfimum officinale. Ces Pétales changées ■
en . feuilles'étoient devenus parfaitement fèm - .
blables âux feuilles., de la tige. Voye[ Journal,
d e G e n è v e , A n n é e 1 7 9 1 . ’
Les couleurs des Pétales font très-vives &
très-variées dan s les différentes fleurs : on y trouve
prefque toutes les nuances, à l’exception du
noir. Ces couleurs diffèrent’ entre elles, non-
feulement par la vivacité, niais encore par leur
nature. ; Ces variétés n’ont point de : bornes ; je
ne chercherai point à les énumérer. Il paraît,
en général , que le parenchyme eff: ta partie
colorée., & qu’elle doit fes couleurs aux fn.es
contenus dans les utricules. Peut-être la différence
des couleurs dépend-elle de la différente
épaifléur ou denfitê- de l’épiderme. Voye^ Couleur
des Plantes.
M. le Chevalier de .Lamarck a une opinioA
nouvelle fur la coloration des Pétalesi : îl ; ne
croit pas quelle foit l’effet d’une organifation
différente ni d’une matière colorante particulière.
Mais il fuppofe que cette coloration eff
produite par l’altération que la matière colorante
fouffre dans ces: parties ,; ou de ce que
les . frics nourriciprs deflinés à conferveri lés
parties du Pétale ne leur arrivent plus. avec la
même abondance. Ainfi , .par exemple , ' en
Automne, lorfque la végétation fe ralentit, la
partie colorante des végétaux qui eff naturellement
verte, s’altère , fedécompofe, & parcourt
diverfes nuances de couleurs que les principes
fialins développent & rendent plus ou moins
brillans;. Les peupliers , les t i l le u l s • & c ., font
jaunes : les cornouillers, les forbiers, & c . ., Tout
rouges. ■ ■
Les Pétales éprouvent les mêmes effets par la
même caufe : dans le bouton ils font verts, parce
que les lues font abondans; mais bien-tôt ces
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Pétales font inutiles, leur nourriture diminue,
leurs! fibres, fe roidiffent, ils s’ouvrent, les vaiffeaux
s’obftruent, les fucs s-altèrent, la matière
colorante s’élabore & fubit divers changemens,
fuivant les principes falins qui agiflent fur eux ;
mais ces couleurs, ces nuances fi belles , font
des; fignaux de mort.: Cependant les Pétales du
pavot , dp marronnier, du pêcher , & de
diverfes antres plantes font, colorés^ clans le
bouton ; mais, comme M. de Lamarck l’obferve,
ils tombent bientôt après leur floraifon ; ce gui
ferait encore une preuve de l’altération qu’ils
ont éprouvée.
Il y a pourtant des Pétales qui 'font blancs
dès-leiir enfance*., 'comme, il y en a qui font
jcolorés dans lé bouton lui-même , tels que ceux
de là- tulippe - hâtive. Cependant, ces Pétales
croiflen’t , fé. développent. Il y a même des
Pétales colorés feulement à la lumière qui verdit
les feuilles. Les injeétions parviennent néanmoins
dans les Pétales blancs, comme MM. Koëlreurer
;& Hedwig l’ont bien démontré' ce qui prouve-
roit que ces fucs colorés paffent de la plante
, dans le Pétale. Les fleurs de charmes font vertes
; & fubiffent pour leurs couleurs le fort des feuilles :;
I cependant , en< retardant. leur coloration , on
; né- les conferve pas.
Il me femble que ce^; objections méritent
i quelque examen. M. de Lamarck explique
i pourtant, dans fon opinion', pourquoi les calices
font, verts*, il dit que celà provient de ce que
: la circulation eff plus facile dans leurs vaiffeaux
extérieurs qui font plus fduples ; moins ferrés ,
moins affaiffés que lefe a u t r e s& il trouve dans
î cette circonffancë la- principale raifon pour laquelle
les calices, ne fe colorènt pas communément
, & il attribue encore à 'cette difpofition
: la caufe de leur chûte, qui ,eft plus prompte
que celles des corolles; inférées fur un cercle die
; fibrëS ramalTées dans un efpace plus étroit ;
aiiffi, lorfquè le calice fe colore, cet effet
ri’arrive jamais lorfque la corolle eff encore
fraîche.
J ’ajouterai, ici quelques remarques curieufes
fur la couleur des. Pétalés' : j’aurois dû les joindre
au mot, Couleur.. des plantes; mais cet article
étoit fait, lorfque j’ai lu dans le Magafin de Botanique
de MM. Romèr & Uflerj, X l l.e Partie
1790,, une Differtation de M. Schrarick fur ce
fujet.
Il obferve : i.° Que toutes les couleurs des
Pétales peuvent paffer au blanc, - comme le bleu
clans les campanules, le violet dans les violettes,
le ■ jaunè dans le métilot, le rouge dans le
lychriis, le vert dans l’ellébore vert.
l.° Le bleu devient quelquefois rouge ; mais
, il conferve toujours quelques traits de fa prcornière
couleur, comme on le voit dans le poly-o
gala amer.
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