
ri. ’ us particulières fur le Bois, pour con-
nu-t:v- i i;i -ux fes parties compofantes & découvrir,
s’il étoit polliblc, leur formation Je me contenterai
d’en donner ici quelques réfuitats.
Je pris des morceaux de fapin & de fureau
coupés aufli menus qu’il étoit poflible , foit dans
leur longueur , foit dans leur épaifleur : ils
a voient à peine la vingtième partie d’une ligne.:
j ’én pefai un grain, que je plaçai dans un verre
de montre : je mis un morceau de chaque efpèce
dans des verres différens : je remplis les uns avec
de l’eau pure, les autres avec de l ’efprit-de-vin ;
après les avoir laiffé dix-huit ou dix-neuf jours
dans le même fluide, les avoir réduit à l’état de
fécherefle où ils étoient quand ils furent pefés la
première fois, je les pelai de nouveau : je les
replaçai dans les verres de montre & je tins dans
l ’eau ceux qui avoient été dans l’efprit-de'vin,
mais je verfai de l’efprit-de-vin fur ceux qui
avoient été dans l’eau : je les tins dans cet état
pendant un tems à-peu-près égal au premier, je
les réduifis au premier point de fécherefle. Voici
les réfui tats généraux que j’ai obtenus.
Les Bois mis d’abord dans l’eau ont plus perdu
de leur poids dans ce moment , que ceux qui
furent mis dans l’efprit-de-vin : & dans la fécondé
-opération la perte a été encore la plus grande
pour ceux qui ont été d’abord dans l’eau.
Les morceaux de Bois coupés tranfverfalenient
ont perdu une plus grande quantité de poids que
ceux qui furent enlevés dans toute la longueur
- du Bois. On voit avec la loupe que les morceaux
coupés tranfverfalement font troués, & ces trous
font les vaiffeaux propres dont les fucs qui les
ïempliflent ont été'diflbus.
L ’écorce traitée de cette manière a offert les
mêmes phénomènes ; mais elle a plus perdu que
de Bois. La partie verte de l’écorce a fouffert,
après la moelle, la plus grande déperdition.
En étudiant ces Bois avec le microfcope , j’ai
vu qu’ils formoient un réfeau dont les mailles
avoient étévuidées: elles font à jour dans les
morceaux coupés tranfverfalement. Dans le
fapin ce réfeau femble formé par des fils qui
Ce croifent à angles droits.' les fils paroxffent les
mêmes | & ils croifent fans noeuds.
Les fuiffaces enlevées au fapin dans toute fa
longueur offrent au microfcope le fpeélacle de
petits cylindres vuidés & tranfparens ,' placés
les uns à côté des autres.
Je n’entre pas dans de plus grands détails
trop minutieux peur -cet ouvrage , & que je
sdeftine pour des mémo-ires particuliers.
Les trachées font pour l’ordinaire pleines d’airv
mais, comme elles contiennent quelquefois des
liquides j il efl difficile de décider fi elles fervent
û recevoir fa i r pur qui s’échappe de la décom-
pofition de l’air, fixe comme dans les feuilles,
«cependant alors cet air traverferoit le Bois pour
•Cortir, ou bienfi les tranchées fervent à recueillir
cet air , pour le fournir aux huiles &aux ré fines
ébauchées dans le fuc propre , afin de les réfi-r
nifier davantage : peut être enfin , ferviroient-
elics à réparer cet air pur de l’air fixe , ou à
décompoler l’eau -, cependant cela ne fer oit pas
fans difficulté , puifque la lumière ne fauroit
agir immédiatement au travers de l’écorce.
Quoi qu’il en foit, piùfqu’on ne peut regarder
, les trachées comme les.poumons des plantes,
après ce q-ue j’ai dit au mot •?/•, ii faut croire
qu'elles ont un ufage ignoré. Viye\ T rachées.
MalpigM & Grew croyoiént que les trac liées
étoient les plus gros*vaiffeaux du Bois, & qu’ils
en formoient la plus grande partie ; mais
M. Duhamel n’a jamais vu ces trachées figroflès,
Si il paroît foupçonner qu’elles fe changent en
fibres iigneufes, & que ces fibres, par leur réunion,
forment les plus gros vaiffeaux obfervés dans
le Bois.
Il fembleroit après cela qu’on peut & qu’on
doit conclure que le Bois des tiges & des branches
efl formé par l’imion de cette triple efpèce dç
vaiffeaux, & que cette union efl produite par
la matière réfineufè qui s’échappe des vaiffeaux
propres, & qui crée un tout plus ou moins folide
avec toutes ces couches, fuivant que la réfine
efl parvenue à un plus haut degré de perfe"<fHon.
. Mais ces vaiffeaux enfermés dans le J?ois y
deviennent-ils tout-à-fait inutiles ? L’expérience
ne permet pas de le croire. Les arbres qui four-
niffent de la lymphe au Printems, n’en donnent
qu’une quantité très-petite, fi l’on coupe feulement
Fécorce fans entamer le Bois. Les entailles
faites au Bois des arbres dans l’automne , donneront
de la lymphe toutes les fois que les
circonftànces en favoriferont la fortie. Enfin
il paroît démontré que cette lymphe ne fort ni
hors des vaiffeaux de l’écorce, ni hors des doutons
; elle ne filtre pas entre l’écorce & le Bois;
mais elle s’échappe de la'fubfiance du Bois.
Les arbres gros , vigoureux, croiffans dans
un terrein gras, donnent plus de lymphe que
les arbres de la même efpèce qui font plus petits,
moins forts & mai nourris ; mais cette lymphe
fort également de la partie fupérieure & inférieure
de l ’entaille. Voyei Sè v e , L ym ph e , Pl eu r s .
Quant au fuc propre , il fembleroit exifler
d'une manière moins fenfible dans le Bois : on
le voit pourtant fortir des couches plus brunes
des méléfes , où Fon peut lire Fexifte'nce des
vaiffeaux propres. Mais on diftingue nettement
ce fuc dans ||aubier , •& c’eft communément
entre l’aubier & le Bois que cette féerétion efl
plus abondante. Outre cela, le goût particulier
de chaque B o is , annonce ’e fuc propre qui y a
été. Au refte , il me fembleroit que quand le
Bois à acquis une certaine dureté, & quand les
vaiffeaux fe- font plus ou moins obftrués , le
fuc propre qui efl fort épais y coule mal ; s’il y
coule encorej il les remplit & il s’y Axe.
• j ’en dis autant d f l'air ; tontes les parties des
plantes en contiennent plus ou moins ; mais il
doit être plus ou moins empnfonné dans le Boîs -,
parce qu’il ne peut plus fe combiner avec la
partie végétante : & cette combmaifon fembleroit
Impoflibfejdèsque la lumière ne peut plus opérer
Celle de !a partie charbonneule de 1 air fixe &
l'évacuation de F air p u r , qui efl 1 élément de
l’ air fixe, rejetté par les feuilles, ( Voym F e uilles)
à moins que cet air pur ne fe combine avec les
partieshuileufes, & n en faffe des réfines, comme,
l’expérience permet de le foupçonner.
Mais la partie du Bois formée depuis 50 ans,
dans un arbre de cet âge qui efl fouvent alors
dans toute la vigueur, a-t-elle encore quelque
vie ? je le foupçonne- : c a r , quoique l.e Bois
coupé fe conferve long-tems quand il efl garanti
des injures de l’air , il efl clair que le Bois
coupé diffère du Bois en vie par fit déification
qui efl très-grande, par fés fentes qui font nom •
breufes, & par fa confervation quoiqu’il ne foit
pas abrité. Les Bois coupés, qui auroient le degré
d’humidité des Bois fur plante, pourriroient infailliblement.
Il faut avouer cependant que le Bois
une fois formé ne change plus dans fes dimen-
tions, comme M. Duhamel l’a fort bien prouvé.
J ’ai vu une cylindre du Maronnier d Inde ,
dont la hauteur étoit environ de 3 pouces
le diamètre de 2 pieds & £ *, çe cylindre étoit
coupé au-deflùs des racines au printems de 1790 ;
ie l’ai .vu couvert de feuilles vertes, tirant fur
le jaune, jufqu’àjla fin d’O&obre ; & j’ai mefuré
au mois d’ Août des tiges vertes qui avoient un
pif d & demi de hauteur.
Comment fe forme le Bois ? j’ai déjà répondu
à cette queftion avec toute la probabilité qu’on
peut donner à cette réponfe. Voyt\ Accroissement
, A ubier.
Un, gland mis en terre, pouffe au bout de
quelques femaines , une tige herbacée , qui
s’étend en tout fens, & qui contient déjà un
filet ligneux. A l’extrémité de cette tige vous
verrez un bouton qui fe développera 1 année
fuivante, & qui fournira un fécond jet femblable
au premier, mais plus vigoureux que lui. On y
découvre de même, à la fin de la îaifon propre
à la végétation , ifh nouveau bouton qui fournira
le bouton. Voyc\ Couches ligneuses , Cône
L IG N E U X . r - ;
encore, l’année fuivante,’. l’hiftoire de ceux
Il fembleroit donc que la partie intérieure du
liber fe-développe par l’abondance des lues qui
la nourriffent; que ces fucs gonflent tous ces
vaiffeaux obfervés dans l’écorce ,, fuivis dans
l’aubier , & qui paroîtroient fe cacher dans le
Bois. Ces fucs ainfi voiturés dans ces vaiffeaux ,
font fans doute modifiés diverfement par la
diverfité des calibres, & paffent enfin à l’état
de Bois , lorfque cette fubfiance s’y accumule
encore avec plus d’abondance. On ne peut douter
de la vérité de cette théorie, quand on s’eft affuré
que la pefanteur fpécifique de l’aubier efl plus
grande que celle de l’écorce ; & que la péfan •
teur fpécifique du Bois, & de l’ancien Bois efl plus
grande encore que celle de toutesles autres parties
du végétal. On efl convaincu que la fubfiance
réfineufe introduite dans les mailles de la plante ,
efl une caufe de ce changement ; puifqu’on en
tire une plus grande quantité du Bois que de
i’aubier & de l’écorce. Enfin on fe perfuade que
c’eft le gonflement des vaiffeaux propres , produit
par l’abondance des fucs réfineûx qui les rapprochent
dont je viens de parler. De forte que ce chêne,
qui. m'étonne par la beauté de fa tige , efl un
compofé de petits chênes entés les uns fur les
autres, & qui confervent la hauteur environ
de deux pieds qu'ils eurent originellement. Les
fucs de l’arbre nourriffent le bouton, ils pénètrent
les mailles de fon réfeau, ils les dilatent
près du filet ligneux dans le tiffu cellulaire ,
où fe trouvent toutes les couches iigneufes qui
doivent former fa tige : un nouveau cône ligneux
couvre celui qVff étoit déjà formé, mais il lé
dépaffe de toute la longueur du jet produit par
, qui les lie , qui en augmente le poids,
& qui fait la force de la partie ligneufe ; parcé
qu’on réduit le Bois à une pure filaffe, en lé
; faifânt digérer dans l’efprit-de-vin qui lui enlève
; fa réfine , & qui ne laiffe prefque plus obferver
que fes vaifleaux propres & lymphatiques, mt
plutôt fes fibres longitudinales qui font deffoiidées
& décollées.
Je n’ajoute plus que deux remarques effert-
tielles dans ce moment, 1 .° Les trachées qui font
particulières à l’aubier & au Bois , démontrent
que la partie de l’écorce , deftinée à former lè
Bois , n efl pas la même qui doit reproduire
l’écorce. i.° La converfion de l’aubier en Bois
par l’enlèvement feul de l’écorce , comme M.
1 de Buffon l’a fait v o ir , prouve que l'aélion deS
vaiffeaux propres influe fur l’opération qui formé
le Bois ; & tandis que la partie aqueufe s’évapore
avec plus de facilité, les fucs propres s’épaifliffent
davantage, la réfine devient plus abondante . &
le Bois fe ferme plus vîte.
Les couches qu’on obferve fur la feélion tranf-
verfale du Bois , des tiges ou des branches , font
J,es preuves & la mefure dé l’accfoiffement du
Bois. On les avoit déjà obfervées dans l’aubier,
& on les retrouve dans la fubfiance du Bois avec
une épaifleur moindre. Les couches du Bois
Faminciffent de même en s’approchant du centre
aü point qu’elles n’y font prefque plus recon-
noiffables, & quelles s’y confondent. Mais leur
dureté femble être proportionnelle à cette diminution
d’épaiftèur ; & c’efl ainfi que le Bois du
pied d’un arbre efl plus dur qu’au fommet de
la tige. Voye{ Couches ligneuses , A u b ie r .
Mais ces couches font liées entr’elles : il inc
femble qu’on a négligé cette recherche. Cepen-
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