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plongent vers le centre. 11 y a cependant qrfel-
(fues germes qui font dans toute leur furface
a-peu-près aune égale difiance du centre de la
Graine , comme dans les gramens.
Les germes les plus grands le trouvent dans les
Graines des cucurbitacées, &c. ceux d’une grandeur
médiocre s’obfervent dans les folamun, &c.
ceux qu’on peut appeller petits fe voyent dans
les ombellifères & c. enfin les plus petits germes
i t remarquent dans les orchis, &c.
Le nombre des germes •eftconflamment unique
dans chaque graine. M. Goerflner parle d’un feui
exemple qui fait exception à cette règle générale ;
c efl la graine clu Pin Cernbra; il a vu deux
germes dans la cavité de l’Albumen; on trouve
quelquefois plufieurs embryons dans la graine
du Guy. •
. Après avoir ainfi parlé du germe en général, ;
jl convient de le faire voir dans les détails.
La Pirjmulë eft le rudiment de la tige elle
le termine par un petit rameau feinblable à une
plume ; c efl la partie de la plante qui tend à
lortir de la terre. V. Plumule. On ne l’obferve
pas dans les graines monocotylédones, fi l’on en
excepte celles des gramens; elle manque dans
quelques graines à deux cotylédons; ou bien
elle y efl quelquefois cachée.
Cette Plumule offre réellement la plante en
miniature avec la tige% fes branches, fes rameaux,!
fes feuilles, fes fleurs, & l io n n e l’obfërve pas
dans toutes les graines, avant la germination, c ’eft
feulement parce qu’elle n’y efl p a s s e z développée
pour être fenfible. M. Goerflner diflingue cinq
variétés- dans les plnmules, les /impies qui ont
des feuilles par pair oppofées ; les compofies qui
ont plufieurs folioles l’ur un pétiole commun ;
les conjuguées ou digitées, celles-ci font trèsA
rares ; les coacervatce ou conglomérées, on ne peut '
pas facilement faifir leurs différences.
La plupart des germes font fans tiges ; mais
on pourroit donner une tige aux germes qui ont
une longue radicule ; il paroît au moins qu’on
peut regarder fans erreur comme la radicule tout
'.ce qui efl au-deffous des cotylédons.
^ Enfin la R adicule efl le rudiment de fa racine,
c’eft la partie inférieure de la plantule ; elle donnera
naiffance aux petites racines qui s’étendront
dans la terre. V. Radicule. Cette partie eft confiante
dans le germe & dans la graine; on l’ch -
lerve dans les graines mêmes où l’on n’appercoit
pas le refte de l’embryon; elle eft toujours feule
dans tfeutès les.graines û l’on en excepte celles
du feigle,du froment de de l ’orge, qui ont trois *
quatre & même fix radicules très-diflinéles.
La figure de cette radicule eft celle d’un point
blanc comme dans les moufles : elle eft plus prolongée
dans d’autres plantes : on la voit aufli
tubercnlée ou conique, ou cylindrique, ou à
fufeau, bu à chapiteau ou ovoïde fuivant les
différentes efpèces des graines. L a plupart des
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radieuks font droites , les plus longues font fou-*
vent 'courbées, quelques-unes dépaffent les cotylédons,
d’autres leur font égales, il y en a qui
font ph.s petites.
Quant à la pofition de la radicule, elle eft 1 toujours déterminée : ôn la trouve à la bafe du
germe. Enfuire on peut, fixer cette place rela-
; nvement- aux parties internes de la graine comme
; Goerflner- le fait avec beaucoup de fâgacité.
Je fuis entré dans ces détails parce que l’anatomie
de la Graine ' n’av,oit pas1 été faite encore
avec autant de foin que par le Botanifte célèbre
qui m’a fervi de guide, & parce que les obfer-
vations m’on paru aufli curieufes & importantes
quelles font nouvelles. Il me relie à donner
encore ‘quelques traits, de l'hifioire naturelle des
graines.
La graine efl le berceau dans lequ 1 le germe
fommeille, il efl éveillé par la germination qui le
livre à fes propres forces & le met plus particulièrement
en poffeflion de la vie; Voyez Ge r mination.
Il y a des graines qui perdent la faculté de
germer peu de tems après qu’elles font mûres,
comme celles du Thé, du Café,de la Fraxipeile
& d’autres plantes. Mais il y en a au ffi qui con-
fervent cette propriété pendant quarante ans
& même davantage, comme dans les Senfîtives,;
Mimofoeyfk quelques légumineufes. On a vu germer
des graines de feigle confervées pendant
cent quarante ans. Mais le. terme ordinaire de
la vie des germes dans leur graine efl entre quatre
& huit ans. Ce qui me paroît dépendre beaucoup
de la nature des fucs & de l’huile contenue dans
les^ cotylédons. Cependant il y a des conditions
qui paroiflent favorifer la permanence de la faculté
germante des graines.
J1 paroît que les graines les meilleures font
celles des fruits bien mûrs : au moins la graine
efl toujours mûre quand le fruit a bien mûri. La
déification des graines au foleil n’empêche point
la germination. Les graines même des fruits cueillis
avant la maturité font bonnes pourvu néanmoins
que les fruits n’aient pas été cueillis trop-tôt, &
qu’on- laiffe les graines dans le fruit.
On juge .que les graines font mûres par un®
certaine grandeur, une certaine couleur, une
certaine forme, une furface égale. On peut
juger de même cette maturité par le péricarpe
des graines qui en ont ; il eft alors mol dans
les bayes & dans les pommes; ou bien il eft
deflèché dans les plantes légumineufes • dans les
fruits qui ne tombent pas comme les cçrifes •
il fuffit que le fruit s’ouvre facilement, p o u r -
que la graine ait acquis la perfeélion. Mais tout
cela efl fondé fur des raifons frappantes, La
liaifon du fruit avec la plante fait fuppbfer que
le fruit en prôfite; & , comme la confervation
de l’efpèce eft le grand but que la Nature s’eft
propofée, jl paroît que l’union du fruit aveç
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la plarite ôft inutile pour la Graine dès que Iç
fruit tombe de lui-même, ou,dès que la maturité
fait craindre la pourriture. *
Il femble que les graines ,fe tonfervent mieux
quand on leur ôte le conta«5l de l’air. Duhamel
a confervé , pendant dix ails, des-grains de bled
couverts avec du papier qui ont végété fort bien
au bout de ce temsdà. Mais des grains fcmblables
©nt perdu à l’air cette propriété au bout de quatre
^ a n s . Le bled profondément nais en terre a germé
au bout de quinze ou vingt ans. En général,.il
femble que les graines doivent être garanties de
l’aélion de l’air, fur-tout quand il eft chaud &
humide. Le germe a aufli un teins marqué pour
fe développer, j’en ai parlé à l’article germination.
On obferve que les graines des plantes herbacées.
fe développe plutôt que les graines des
plantes lignèùfes ; mais on ne pourroit regarder
cette obfervation comme une règle générale.
Il refte le problème le plus difficile-a réfoudre :
comment les graines fe développent - elles fur
la plante qui les produit r On peut dire,
en général, que leur Nourriture & leur
Développement dépendent des rapports que
les graines confervent avec la plante. Dans lana-
Jyfeque j’ai donnée du'bouton à fruit d’après Duhamel.
(V ° y?z. Boutons, Et a min’ es , G e r-m es ,
Fécondation):. Op voit, en fuivant ce guide
excellent dans fa bel'e anatomie de h poire, qu’il
a faite avec tant de fuccès, que les pépins font
placés à la bafe du piflil,' avantTépanouiffeinent
des fleurs; on diflingue dans le centre de celles du
poirier cinq flylés terminés par leur fligmates;
chaque fly le répond à. une cap fuie, de pépins qui
en contient deux ; ce flyle defeend jnfques à
la partie inférieure des étamines ; ce flyle diminue
dç grofleur , il travei r2 la roche ôt le canal
pierreux fans; y adhérer; enfin i\ paroît le prolonger
fuivant Taxe de la poirre jufques à la
bafe des pépins-, dans ce lieu , le flyle fe partage
en deux fuivant fa longueur, & chaque partie
aboutit à l’un des pépins qui font dans la cap fuie.
Si l’on coupe une poire dans la longueur , on
voit du côté de la queue un faifeeau de fibres,
qui fe prolongent en fuivant l’axe du fruit au
travers de la Graine pierreufe; celle-ci renferme
dans le milieu une fubftance tendre & délicate
,aboutiflant avec le faifeeau à la bafe des
pépins; mais cette bafe forme un riffu plus ferré
que le refie, qui efl terminé par une efpèce de
corps femblable à un gros mammelon _ ou à
une petite houpe renfermée dans une cavité qui
eft placée entre les Logettes des pépins ;. cette
houpe peut-être appellée le fl nu s central ; les
côtes de ce finus font formés par les logettes des
pépins ; fon extrémité, qui efl du côté de la
queue , efl bornée par ce tiffu fin & fe r ré d o n t
j ’ai parlé.
Chaque poire renferme cinq capfules à pépins,
chaque capfule contient deux pépins, fityiés de
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façon que le gros bout efl du côté de l’oeil de la
poire, &Tle petit du côté cle la queue. Les'parois
de chaque capfule relferablent aflèz :ï du parchemin
; mais, quoique le tiffu de cette membrane
foit ferré, on obferve la direction oblique
xle fes fibres ; on y remarque aufli un petit
régler en forme de faulx , qui fépare les deux
pépins par le,gros bout. Ces pépins, qui n’adlièrent
prcfque jamais à la membrane ; reçoivent
leur nourriture par un vaiffeau partant d’une
fubflance un peu compacte, formée par la réunion
dés vaiffeaux du piflil & de divers autres;
ce vaiflèau traverfe le parchemin & l’enveloppa
noire du pépin pour fe rendre à la partie eonf—
tiruante de la Graine. L ’intervalle des capfules,
qui contiennent, les pépins, efl rempli par une
fubflancô que Grew appelle acidulé : elle eft
blanche , fucculente , fon tiffu efl fin & ferré.,
fon geût aigrelet; elle reÛèmbJe à la membrane
qu’on trouve entre les glandes de la peau & la
capfule pierreufe ; ce qui pourroit faire croire
qu’elle,efl formée de vaiffeaux excrétoires très-fins;
j imaginerai peut-être mieux en fuppofant que
ces organês font plutôt fécrétoires, & qu’ils préparent
la nourriture clu pépin lui-même Son
goût accidule, fa matière huileufe annoncent
tons les principes végétaux combinés dans ce but.
Enfin tous ces organes font renfermés dans la
capfule pierreufe. Voyez C arrière.
Entre la fubflance acidulé , St ; le .parchemin ,
qui forme les logettes des pépins , on découvre
un plaxus réticolaiie, tirant fon origine d e là
fubflance un peu compacte dont j’ai parlé ; il
efl compofé de trois ou quatre troncs _de vaif- .
féaux qui fe raméfient , s’anàftomofent de mille
manières, & fe perdent dans la partie fupé- .
rièure de la capfule, à l’exception de quelques
branches qui fe joignent, à la partie externe du
fly le ; tous cès rameaux jettent des branches dan«
la fubflance acidulé.
Mais il y a aufli des vaiffeaux partant de cette
fubftance pour s’épanouir dans, la capfule pierreufe
qui ell l’étui dés pépins.
On ne peut douter que cette organifation ne
foit faite pour opérer le développement des
pépins. 11 paroît au moins que les fruits verts
attirent beaucoup de sève, ou plutôt que les feuilles
qui les environnent leur en amènent avec
abondance ; l’expérience le démontre ; la féche-
reffe fait tomber les fruits ; les- petites branche«
où les fruits font attachés tirent-plus d’eau que
les autres, les fruits périffent, quand les feuilles
qui font à leur bafe fe sèchent, ou quand elles
font retranchées ;• mais on voit bien que le pédoncule
des fruits eft un gros faifeeau de fibres
ou de vaiffeaux, quicharient& élaborent pour les
fruits cette sève nourricière ; leurs ramifications
dans le fru it, prouven t que cette sève chariée doit.
.y être diftribuée & retenue , & les fucs, que les
fruits contiennent, le démontrent ; mais cette